Le GABA inhibe la graisse corporelle avec une meilleure sensibilité cellulaire à l’insuline

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Représentation moléculaire du GABA

Le GABA

Un complément d’acide gamma-aminobutyrique [GABA] peut se trouver dans presque tous les boutiques, notamment sur le Web. Le GABA, neurotransmetteur issu de l’acide glutamique, favoriserait le sommeil et est un stimulant de l’hormone de croissance reconnu par la recherche scientifique. Mais il pourrait peut-être aussi aider les obèses à rester en bonne santé. Selon des chercheurs de l’Université de Californie de Los Angeles, le GABA inhiberait l’augmentation des réserves de graisse qui se produira si vous mangez plus de calories que vous n’en brûlez. C’est parce que la molécule de GABA rendrait vos cellules plus sensibles à l’insuline.

Le GABA

Au plus vous avez de graisse corporelle, au moins vos cellules seront sensibles à l’insuline. Les larges dépôts de graisse sont également sujets à l’inflammation, à la suite de quoi ils sécrètent des substances qui sabotent le fonctionnement de l’insuline. Toujours est-il que les chercheurs avaient déjà publié une étude réalisée sur des animaux en 2004. Ils avaient démontré que le GABA [formule structurelle ci-dessus à droite] inhibait ce processus, [J Immunol. 2004 Oct 15;173(8):5298-304.].


Inflammation des graisses et résistance cellulaire à l'insuline

L’étude clinique sur le GABA

Dans une autre étude sur les animaux, publiée dans PLoS One en 2011, les chercheurs ont engraissé des souris pendant 20 semaines en les soumettant à un régime alimentaire riche en graisses [HFD]. La moitié des animaux ont également reçu du GABA dans leur eau potable. L’équivalent humain de la dose utilisée était de 800 à 1200 mg par jour.

Les résultats de l’expérience

La supplémentation en GABA n’a pas réduit la prise alimentaire mais a réduit l’augmentation de poids corporelle. La supplémentation a inhibé la croissance des réserves de graisse de l’organisme.

GABA, régime alimentaire et prise de poidsAcide gamma-aminobutyrique, prise de graisse et sensibilité cellulaire à l'insuline

Lorsque les chercheurs ont donné à leurs animaux de laboratoire du glucose et de l’insuline, le glucose a disparu plus rapidement du sang des souris qui avaient reçu du GABA. Cela implique que la molécule avait permis une augmentation de la sensibilité à l’insuline de la souris.

GABA et sensibilité cellulaire à l'insulineGABA et cellules immunitaires dont macrophages

Le tissu adipeux des souris qui avaient pris du GABA contenait moins de cellules immunitaires que celles des souris de l’autre groupe. Cela signifie que les inflammations du tissu adipeux étaient moins fortes. Les chercheurs pensent que cette molécule pourrait probablement être liée au fonctionnement du système immunitaire. À la fin des 20 semaines d’expérience, les chercheurs ont à nouveau donné à leurs souris une alimentation standard mais ils ont continué la supplémentation. Le poids corporel et le taux de glucose se sont stabilisés dans le groupe GABA, mais il s’est détérioré dans l’autre groupe.

GABA et taux de sucre sanguin

Conclusion de l’expérience

« Étant donné que le GABA agit principalement sur les récepteurs cellulaires périphériques et qu’il est sans danger pour la consommation humaine, le GABA et d’autres agonistes du GABA pourraient s’avérer précieux pour la prévention et le traitement de l’obésité et du diabète de type 2 en clinique».

Jide Tian, le premier auteur de l’étude et Daniel Kaufman, directeur de la recherche en sont convaincus. Ils en sont convaincus au point qu’ils ont finalement breveté la méthode qu’ils ont découvert. [EP 2621282 A2.]

Source de l’article: GABA: Body fat inhibitor and insulin booster

Source Ergo-log: PLoS One. 2011;6(9):e25338.

Note EM: Molécule particulièrement intéressante, on ne parle qu’assez peu du GABA finalement… J’aurais l’occasion d’y revenir incessamment et sous peu car vous le savez sans doute, cette molécule est également un secrétagogue de la somatropine (plus connue sous le nom d’hormone de croissance). Traduire Ergo-log, c’est très bien puisque cela me permet de véhiculer de l’information scientifique utile assez rapidement mais ça ne me fait pas écrire et ça c’est moins bien, disons que cela finit par m’ennuyer. L’ennui c’est surtout Baudelaire qui l’avait thématisé en poésie comme vous le savez. Alain en philosophie, l’avait également bien exploité. Peut-être s’agira t-il d’un thème à développer en termes de citations débiles à poster sur les réseaux sociaux, who knows ? Bon… je digresse…

Je vous retrouve donc pour le prochain article, allègrement rédigé par mes petits doigts agiles, histoire que l’on puisse aller de surprises en surprises {comme le disait le Dr. Maggo} et développer notre culture physique un tant soi peu…

Eric Mallet

A propos de l'auteur

Passionné et pratiquant de la musculation depuis près de 28 ans, je me suis toujours intéressé au développement des ergogènes et de la nutrition sportive. Diplômé des universités Lille 3 et Paris 7, je travaille actuellement sur la rédaction de plusieurs ouvrages dont la sublimation par la culture physique et la musculation sur le plan psychanalytique. Consultant dans le domaine des compléments alimentaires, j'accompagne les entreprises dans le développement de leur stratégie de vente et de communication en matière de nutrition sportive. Espace Corps Esprit Forme est à considérer comme un blog de vulgarisation scientifique, destiné à aider les athlètes tout en leurs donnant des informations scientifiques utiles à leur pratique des sports de force.

2 Commentaires

  1. Lucien -  13 mars 2017 - 9 h 30 min

    Excellent, merci !

  2. Hélène -  15 février 2018 - 8 h 45 min

    Merci, cet article répond exactement aux questions que je voulais clarifier. Y compris pour les doses humaines correspondantes.

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