L’Ecdystérone est une substance analogue à un stéroïde que l’on retrouve dans les épinards, le quinoa et certains suppléments pour les bodybuilders. Elle possèderait un effet plus anabolisant que ce que les scientifiques avaient soupçonné. Des biochimistes allemands ont travaillé sur la façon dont l’ecdystérone renforce les fibres musculaires – ils pensent que ce stéroïde naturel peut aider les personnes âgées à maintenir leur force. Ils pensent aussi que l’ecdystérone devrait peut-être être placé sur la liste des substances dopantes.
Une question de récepteurs alpha et bêta des œstrogènes
L’œstradiol, une hormone sexuelle femelle, se fixe sur les cellules par le récepteur alpha et bêta des œstrogènes. Via l’œstradiol, le récepteur alpha stimule la croissance des couches de graisse sur les hanches et les seins, et l’agressivité. Via le récepteur bêta, il maintient des os solides, un équilibre sain du cholestérol, des vaisseaux sanguins souples et une masse musculaire en « forme ».
Ce dernier est connu dans ses effets de manière plus ou moins sure depuis que les scientifiques moléculaire de l’Université allemande du sport à Cologne ont publié une étude animale dans le journal FASEB, dans laquelle ils ont donné à un mâle castré un composant [Bêta] qui se fixe spécifiquement au récepteur bêta de l’œstrogène. [FASEB J. 2012 Mai; 26 (5):. 1909-1920] La figure ci-dessous montre l’effet des injections de la substance sur le muscle levator ani.
TP = Propionate de testostérone ; Flu = flutamide [une substance qui bloque les effets de la testostérone]; Intact = non traité, rats non-castrés ; Orchi = rats non traités.
Voyons les choses en face: Des composants qui stimulent les récepteurs bêta œstrogènes ont un effet anabolisant en eux-mêmes et renforcent également l’effet anabolisant de la testostérone dans les cellules musculaires. Au moins, ils s’assurent que les cellules musculaires produisent plus d’IGF-1 quand ils reçoivent les stimuli anabolisants de la testostérone.
Les agonistes naturels des récepteurs bêta œstrogènes
Certains aliments à base de plantes sont riches en nutriments qui stimulent les récepteurs bêta des œstrogènes. Le soja représente l’une de ces sources. C’est probablement la raison pour laquelle la protéine de soja est, quoi qu’on en dise, un « constructeur » musculaire efficace. Bien que les acides aminés d’une protéine de soja ne sont pas parfaitement adaptés aux besoins de l’homme, l’effet de la protéine de soja au sein d’un régime alimentaire bien équilibré serait presque identique à celui de protéines théoriquement supérieures des produits laitiers. A titre d’exemple, des études chez l’animal ont montré que la protéine de soja a un effet anti-catabolique qui est encore plus grand que celui de la caséine.
Si vous prenez aussi en considération le fait que de nombreuses substances à base de plantes qui stimulent le récepteur bêta des œstrogènes font également partie de celles qui désactivent en partie les récepteurs alpha, il est difficile de voir pourquoi tant de blogueurs affirment que les protéines de soja sont dangereuses pour les hommes et qu’elles mènent à l’impuissance ou à la gynécomastie. Mais peu importe…
L’ecdystérone dans votre alimentation et certains compléments alimentaires
Les mêmes chercheurs de Cologne vont bientôt publier les résultats d’une nouvelle étude dans Molecular Nutrition and Food Research. En cela, ils présentent des expériences faites sur des rats mâles où l’ecdystérone – un composant parfois retrouvé dans les suppléments de musculation – stimule la croissance musculaire via le récepteur œstrogène bêta. L’ecdystérone, ainsi que d’autres ecdystéroïdes, sont retrouvés en grandes quantités dans le quinoa et les épinards. L’épinard est une source particulièrement intéressante en ecdystéroïdes: une portion d’épinards cuits peut vous en procurer plus de 100 mg environ.
Les chercheurs ont donné 5 mg d’ecdystérone par jour, pendant 3 semaines à leurs animaux de laboratoire. Si vous convertissez cette dose en proportions humaines, vous arrivez à 50/100 mg d’ecdystérone par jour. Les chiffres ci-dessous montrent que cette dose a un effet anabolisant modeste mais perceptible sur les muscles des jambes des rats.
Lorsque les chercheurs ont exposé les cellules musculaires des rats non seulement à l’ecdystérone mais aussi à l’anti-œstrogène ZK283361 {Anti Beta}, les effets anabolisants de l’ecdystérone disparurent complètement. Le ZK283361 bloque les effets des récepteurs bêta œstrogènes.
Conclusion des chercheurs sur l’ecdystérone
«Nos données confirment clairement que l’ecdystérone est un composé possédant une forte activité anabolique in vivo et in vitro, et que les récepteurs bêta de l’estradiol semblent être impliqués au moins in vitro« , écrivent les chercheurs. « Cela ouvre des perspectives thérapeutiques pour le traitement des blessures musculaires, la sarcopénie et la maladie cachectique, mais on devra aussi le prendre en considération la classification de l’ecdystérone comme une substance qui pourrait être détournée à des fins de dopage.«
Article Ergo-log: Anabolic effect of ecdysterone strong enough to put it on the doping list
Source de l’article: Mol Nutr Food Res. 2014 Jun 27. doi: 10.1002/mnfr.201300806.
Note: Une autre étude réalisée en 2006 sur l’ecdystérone n’avait pas donné les mêmes résultats du tout:
Effects of Methoxyisoflavone, Ecdysterone, and Sulfo-Polysaccharide Supplementation
A chacun d’en tirer ses conclusions personnelles.
Eric Mallet
Références bibliographiques
- Ogawa M, Kitano T, Kawata N, Sugihira T, Kitakaze T, Harada N, Yamaji R. Daidzein down-regulates ubiquitin-specific protease 19 expression through estrogen receptor β and increases skeletal muscle mass in young female mice. J Nutr Biochem. 2017 Nov; 49:63-70. Epub 2017 Aug 12.
- Parr MK, Botrè F, Naß A, Hengevoss J, Diel P, Wolber G. Ecdysteroids: A novel class of anabolic agents? Biol Sport. 2015 Jun; 32(2):169-73. Epub 2015 Mar 15.
Les effets anabolisants de l’ecdystérone seraient assez forts pour qu’il soit placé sur la liste des produits dopants
06 - 09
2014
L’Ecdystérone est une substance analogue à un stéroïde que l’on retrouve dans les épinards, le quinoa et certains suppléments pour les bodybuilders. Elle possèderait un effet plus anabolisant que ce que les scientifiques avaient soupçonné. Des biochimistes allemands ont travaillé sur la façon dont l’ecdystérone renforce les fibres musculaires – ils pensent que ce stéroïde naturel peut aider les personnes âgées à maintenir leur force. Ils pensent aussi que l’ecdystérone devrait peut-être être placé sur la liste des substances dopantes.
Une question de récepteurs alpha et bêta des œstrogènes
L’œstradiol, une hormone sexuelle femelle, se fixe sur les cellules par le récepteur alpha et bêta des œstrogènes. Via l’œstradiol, le récepteur alpha stimule la croissance des couches de graisse sur les hanches et les seins, et l’agressivité. Via le récepteur bêta, il maintient des os solides, un équilibre sain du cholestérol, des vaisseaux sanguins souples et une masse musculaire en « forme ».
Ce dernier est connu dans ses effets de manière plus ou moins sure depuis que les scientifiques moléculaire de l’Université allemande du sport à Cologne ont publié une étude animale dans le journal FASEB, dans laquelle ils ont donné à un mâle castré un composant [Bêta] qui se fixe spécifiquement au récepteur bêta de l’œstrogène. [FASEB J. 2012 Mai; 26 (5):. 1909-1920] La figure ci-dessous montre l’effet des injections de la substance sur le muscle levator ani.
TP = Propionate de testostérone ; Flu = flutamide [une substance qui bloque les effets de la testostérone]; Intact = non traité, rats non-castrés ; Orchi = rats non traités.
Voyons les choses en face: Des composants qui stimulent les récepteurs bêta œstrogènes ont un effet anabolisant en eux-mêmes et renforcent également l’effet anabolisant de la testostérone dans les cellules musculaires. Au moins, ils s’assurent que les cellules musculaires produisent plus d’IGF-1 quand ils reçoivent les stimuli anabolisants de la testostérone.
Les agonistes naturels des récepteurs bêta œstrogènes
Certains aliments à base de plantes sont riches en nutriments qui stimulent les récepteurs bêta des œstrogènes. Le soja représente l’une de ces sources. C’est probablement la raison pour laquelle la protéine de soja est, quoi qu’on en dise, un « constructeur » musculaire efficace. Bien que les acides aminés d’une protéine de soja ne sont pas parfaitement adaptés aux besoins de l’homme, l’effet de la protéine de soja au sein d’un régime alimentaire bien équilibré serait presque identique à celui de protéines théoriquement supérieures des produits laitiers. A titre d’exemple, des études chez l’animal ont montré que la protéine de soja a un effet anti-catabolique qui est encore plus grand que celui de la caséine.
Si vous prenez aussi en considération le fait que de nombreuses substances à base de plantes qui stimulent le récepteur bêta des œstrogènes font également partie de celles qui désactivent en partie les récepteurs alpha, il est difficile de voir pourquoi tant de blogueurs affirment que les protéines de soja sont dangereuses pour les hommes et qu’elles mènent à l’impuissance ou à la gynécomastie. Mais peu importe…
L’ecdystérone dans votre alimentation et certains compléments alimentaires
Les mêmes chercheurs de Cologne vont bientôt publier les résultats d’une nouvelle étude dans Molecular Nutrition and Food Research. En cela, ils présentent des expériences faites sur des rats mâles où l’ecdystérone – un composant parfois retrouvé dans les suppléments de musculation – stimule la croissance musculaire via le récepteur œstrogène bêta. L’ecdystérone, ainsi que d’autres ecdystéroïdes, sont retrouvés en grandes quantités dans le quinoa et les épinards. L’épinard est une source particulièrement intéressante en ecdystéroïdes: une portion d’épinards cuits peut vous en procurer plus de 100 mg environ.
Les chercheurs ont donné 5 mg d’ecdystérone par jour, pendant 3 semaines à leurs animaux de laboratoire. Si vous convertissez cette dose en proportions humaines, vous arrivez à 50/100 mg d’ecdystérone par jour. Les chiffres ci-dessous montrent que cette dose a un effet anabolisant modeste mais perceptible sur les muscles des jambes des rats.
Lorsque les chercheurs ont exposé les cellules musculaires des rats non seulement à l’ecdystérone mais aussi à l’anti-œstrogène ZK283361 {Anti Beta}, les effets anabolisants de l’ecdystérone disparurent complètement. Le ZK283361 bloque les effets des récepteurs bêta œstrogènes.
Conclusion des chercheurs sur l’ecdystérone
«Nos données confirment clairement que l’ecdystérone est un composé possédant une forte activité anabolique in vivo et in vitro, et que les récepteurs bêta de l’estradiol semblent être impliqués au moins in vitro« , écrivent les chercheurs. « Cela ouvre des perspectives thérapeutiques pour le traitement des blessures musculaires, la sarcopénie et la maladie cachectique, mais on devra aussi le prendre en considération la classification de l’ecdystérone comme une substance qui pourrait être détournée à des fins de dopage.«
Article Ergo-log: Anabolic effect of ecdysterone strong enough to put it on the doping list
Source de l’article: Mol Nutr Food Res. 2014 Jun 27. doi: 10.1002/mnfr.201300806.
Note: Une autre étude réalisée en 2006 sur l’ecdystérone n’avait pas donné les mêmes résultats du tout:
Effects of Methoxyisoflavone, Ecdysterone, and Sulfo-Polysaccharide Supplementation
A chacun d’en tirer ses conclusions personnelles.
Eric Mallet
Références bibliographiques