Comme nous pensions être plutôt bien informés sur les compléments alimentaires, nous avons été surpris de trouver dans un magasin spécialisé une forme de chrome dont nous n’avions jamais entendu parler auparavant. Il s’agissait du dinicocystéinate de chrome. Lorsque nous avons cherché à savoir ce qu’était exactement le dinicocystéinate de chrome, il s’est avéré que ce produit était déjà sur le marché depuis dix ans. Note EM: Il s’agit d’une forme de chrome trivalent, un oligoélément agissant sur notre métabolisme et l’insuline, contrairement au chrome hexavalent qui est toxique pour l’homme.
Le Zychrome, une forme rare et brevetée de chrome dinicocystéinate
Le dinicocystéinate de chrome est un complexe composé d’un atome de chrome trivalent auquel sont attachés 2 groupes nicotinate et un groupe cystéinate. En 2011, le fabricant américain d’ingrédients InterHealth Nutraceuticals, récemment acquis par Lonza, a commercialisé le dinicocystéinate de chrome sous le nom de Zychrome.
L’industrie des compléments alimentaires a développé et commercialisé un certain nombre de formes de chrome. L’une d’entre elles, bien connue, est le Chromax, nom commercial du picolinate de chrome. Une autre est référencée sous le nom de ChromeMate, un nom commercial du polynicotinate de chrome.

L’étude sur l’animal avec le dinicocystéinate de chrome
En 2010, des chercheurs du Louisiana State University Health Sciences Center, aux frais d’Interhealth Nutraceuticals et du gouvernement américain, ont publié une étude animale dans laquelle ils ont donné du picolinate de chrome, du diniconate de chrome et du dinicocystéinate de chrome à des rats atteints de diabète.
Le dinicocystéinate de chrome a augmenté la sensibilité à l’insuline et a également réduit une série de marqueurs liés aux processus inflammatoires. Cela pourrait impliquer que le chrome dinicocystéinate puisse protéger les vaisseaux sanguins et les organes des diabétiques contre les processus inflammatoires causés par des niveaux élevés de glucose.
Une étude clinique avec cette forme un peu particulière de chrome
En 2012, les mêmes chercheurs, toujours aux frais d’Interhealth et du gouvernement américain, ont publié une étude humaine portant sur environ 75 sujets diabétiques. Pendant l’expérience, les sujets ont continué à prendre leurs médicaments.
Pendant 3 mois, une partie des sujets a pris un placebo, tandis qu’une autre partie a pris quotidiennement 400 microgrammes de picolinate de chrome. Une autre partie des sujets a pris 400 microgrammes de chrome sous la forme de chrome dinicocystéinate. Ce type de chrome a été le seul a augmenter la sensibilité au glucose. Il a aussi diminué le facteur inflammatoire TNF-alpha et la concentration de protéines dégradées.



Une autre étude clinique sur le dinicocystéinate de chrome
Quatre ans plus tard, en 2016, Interhealth Nutraceuticals a publié une autre petite étude humaine comparable, portant sur 43 utilisateurs de metformine. Le dinicocystéinate de chrome a également amélioré le métabolisme de l’insuline et les marqueurs des processus inflammatoires dans cette étude.
Jusqu’à quel point peut-on se fier à ces études ?
L’industrie des compléments alimentaires affirme depuis les années 1980 que la supplémentation en chrome augmente la sensibilité à l’insuline. De là, elle développe toutes sortes d’applications du chrome qui seraient censées améliorer la santé des diabétiques. Vous pouvez d’ailleurs retrouver ces molécules dans les suppléments de perte de poids et de culturisme.
De fait, l’industrie des suppléments produit des études pour soutenir les effets revendiqués des composés de chrome. En 2016, une méta-analyse de ces publications – y compris des recherches sur le dinicocystéinate de chrome – a conclu que la qualité de ces études laissait à désirer. Les chercheurs ont constaté que les diabétiques ne devraient pas considérer la supplémentation en chrome comme une alternative aux médicaments ou à l’amélioration du mode de vie…
Note EM: Dans mon ouvrage sur les compléments, j’ai repris en détails cette affaire où une marque commerciale avait essayé de faire passer cet oligoélément pour une molécule « minceur » efficace. Vous pouvez toujours commander « Quels compléments choisir… » sur le site de YAM Nutrition ou sur celui des éditions Ocrée. Naturellement, mon ouvrage écrit avec Christophe Bonnefont, ne se résume pas à un catalogue de vulgarisation scientifique sur les compléments et les ergogènes des sports de force. Il s’agit aussi de vous faire découvrir l’histoire du milieu très spécifique des suppléments nutritionnels dédiés à la musculation.
Source de l’article: What kind of stuff is chromium dinicocystéinate?
Source Ergo-log: Mol Nutr Food Res. 2012 Aug;56(8):1333-41.
Traduction pour Espace Corps Esprit Forme,
Eric Mallet
Le chrome dinicocystéinate, mais qu’est-ce que c’est exactement ?
06 - 04
2021
Le Zychrome, une forme rare et brevetée de chrome dinicocystéinate
Le dinicocystéinate de chrome est un complexe composé d’un atome de chrome trivalent auquel sont attachés 2 groupes nicotinate et un groupe cystéinate. En 2011, le fabricant américain d’ingrédients InterHealth Nutraceuticals, récemment acquis par Lonza, a commercialisé le dinicocystéinate de chrome sous le nom de Zychrome.
L’industrie des compléments alimentaires a développé et commercialisé un certain nombre de formes de chrome. L’une d’entre elles, bien connue, est le Chromax, nom commercial du picolinate de chrome. Une autre est référencée sous le nom de ChromeMate, un nom commercial du polynicotinate de chrome.
L’étude sur l’animal avec le dinicocystéinate de chrome
En 2010, des chercheurs du Louisiana State University Health Sciences Center, aux frais d’Interhealth Nutraceuticals et du gouvernement américain, ont publié une étude animale dans laquelle ils ont donné du picolinate de chrome, du diniconate de chrome et du dinicocystéinate de chrome à des rats atteints de diabète.
Le dinicocystéinate de chrome a augmenté la sensibilité à l’insuline et a également réduit une série de marqueurs liés aux processus inflammatoires. Cela pourrait impliquer que le chrome dinicocystéinate puisse protéger les vaisseaux sanguins et les organes des diabétiques contre les processus inflammatoires causés par des niveaux élevés de glucose.
Une étude clinique avec cette forme un peu particulière de chrome
En 2012, les mêmes chercheurs, toujours aux frais d’Interhealth et du gouvernement américain, ont publié une étude humaine portant sur environ 75 sujets diabétiques. Pendant l’expérience, les sujets ont continué à prendre leurs médicaments.
Pendant 3 mois, une partie des sujets a pris un placebo, tandis qu’une autre partie a pris quotidiennement 400 microgrammes de picolinate de chrome. Une autre partie des sujets a pris 400 microgrammes de chrome sous la forme de chrome dinicocystéinate. Ce type de chrome a été le seul a augmenter la sensibilité au glucose. Il a aussi diminué le facteur inflammatoire TNF-alpha et la concentration de protéines dégradées.
Une autre étude clinique sur le dinicocystéinate de chrome
Quatre ans plus tard, en 2016, Interhealth Nutraceuticals a publié une autre petite étude humaine comparable, portant sur 43 utilisateurs de metformine. Le dinicocystéinate de chrome a également amélioré le métabolisme de l’insuline et les marqueurs des processus inflammatoires dans cette étude.
Jusqu’à quel point peut-on se fier à ces études ?
L’industrie des compléments alimentaires affirme depuis les années 1980 que la supplémentation en chrome augmente la sensibilité à l’insuline. De là, elle développe toutes sortes d’applications du chrome qui seraient censées améliorer la santé des diabétiques. Vous pouvez d’ailleurs retrouver ces molécules dans les suppléments de perte de poids et de culturisme.
De fait, l’industrie des suppléments produit des études pour soutenir les effets revendiqués des composés de chrome. En 2016, une méta-analyse de ces publications – y compris des recherches sur le dinicocystéinate de chrome – a conclu que la qualité de ces études laissait à désirer. Les chercheurs ont constaté que les diabétiques ne devraient pas considérer la supplémentation en chrome comme une alternative aux médicaments ou à l’amélioration du mode de vie…
Note EM: Dans mon ouvrage sur les compléments, j’ai repris en détails cette affaire où une marque commerciale avait essayé de faire passer cet oligoélément pour une molécule « minceur » efficace. Vous pouvez toujours commander « Quels compléments choisir… » sur le site de YAM Nutrition ou sur celui des éditions Ocrée. Naturellement, mon ouvrage écrit avec Christophe Bonnefont, ne se résume pas à un catalogue de vulgarisation scientifique sur les compléments et les ergogènes des sports de force. Il s’agit aussi de vous faire découvrir l’histoire du milieu très spécifique des suppléments nutritionnels dédiés à la musculation.
Source de l’article: What kind of stuff is chromium dinicocystéinate?
Source Ergo-log: Mol Nutr Food Res. 2012 Aug;56(8):1333-41.
Traduction pour Espace Corps Esprit Forme,
Eric Mallet