Chaque fois que possible, à ErgoLog, nous divulguons la source du financement des études scientifiques dont nous discutons. Nous ne faisons pas cela pour faire de la publicité gratuite aux sponsors mais parce que nous devons vous faire prendre conscience qu’il est parfois utile de prendre les résultats d’une étude particulière avec un brun de circonspection.
Une étude publiée en 2003 dans le BMJ (British Medical Journal), aujourd’hui considérée comme un classique, affirmait que des études parrainées étaient 4 fois plus positives lorsqu’elle concernait le produit d’un commanditaire que lorsque les études scientifiques n’étaient pas financées par un producteur. L’étude portait sur des médicaments.
Quelle serait l’influence des sponsors sur les résultats d’études scientifiques à propos d’un produit ?
Les auteurs ont recueilli 30 analyses déjà publiées dans lesquelles les chercheurs ont tenté de quantifier l’influence des sponsors sur les résultats des études scientifiques publiées. Les auteurs de l’étude de 2003 ont tiré leurs résultats des analyses prises ensembles, ils ont ensuite calculé à quel niveau s’élevait la probabilité d’une conclusion positive (du point de vue du promoteur) dans la recherche scientifique subventionnée.
La nature des études scientifiques varie depuis des sujets pharmaco-économiques jusqu’à des essais de laboratoire et des méta-analyses. Les médicaments étaient destinés à des maladies comme l’arthrose, le myélome multiple, les troubles psychiatriques, la maladie d’Alzheimer et l’embolie. Les médicaments concernait la tacrine, la clozapine, de nouvelles pilules contraceptives, l’OEB et les antidépresseurs. Comme le tableau ci-dessous le montre, la probabilité de trouver des résultats positifs était 4 fois plus élevée pour une étude scientifique parrainée que financée par un tiers n’ayant aucun intérêt commercial.
Un certain nombre d’analyses publiées précédemment ont également examiné les méthodes employées dans la recherche subventionnée. Elles se sont révélées légèrement meilleures que pour les méthodes utilisées dans la recherche scientifique non subventionnée. Mais pour quelle raisons les résultats des études scientifiques subventionnées étaient-elle si souvent positives ? Eh bien. Ce qui arrive souvent, c’est que la façon dont la recherche subventionnée est mise en place n’est pas complètement honnête. Des quantités incorrectes du médicament d’un concurrent étaient souvent utilisées, de sorte que les résultats montrent que cela ne fonctionne pas bien ou qu’une quantités élevée d’effets secondaires apparaissent.
On soupçonne que les études qui ne donnent pas les résultats escomptées ne soient pas publiées
Une autre cause possible repose sur le fait que les promoteurs vont s’assurer que tous les résultats de l’étude qu’ils ont financé soient publiés dans des revues scientifiques. Des études avec des résultats moins encourageants disparaissent souvent en silence dans le fond d’un classeur. Les scientifiques ont confirmé ce soupçon sournois dans les études publiées ou à paraître: [Trials. 2011 12 jan;. 12:09]
Les auteurs de l’analyse BMJ ont publié un certain nombre d’articles en rapport à cet aspect depuis l’étude de 2003. Ils ont rencontré à plusieurs reprises le même phénomène: les études scientifiques commanditées sont plus souvent positives sur les effets secondaires, sur les effets désirables et l’efficacité des médicaments que les études non-commanditées.
Certes, l’étude BMJ concerne des médicaments et non pas la nutrition ou des suppléments. Mais l’influence des commanditaires est également présente dans ces domaines, et peut-être dans une plus grande mesure que dans le monde pharmaceutique. {NdT: Non ! Vous croyez ?}
Une étude sur l’influence des sponsors dans les études scientifiques sur les effets sanitaires des boissons gazeuses, jus de fruits, lait et autres aliments liquides a été publiée en 2007 dans PloS Medicine. [PLoS Med. 2007 Jan; 4 (1):. E5] La conclusion révélait qu’une étude financée par l’industrie alimentaire a de 4 à 8 fois plus de chances d’aboutir à des résultats positifs qu’une étude non parrainée par l’industrie.
Article Ergo-log: Why sponsored studies should not always be taken too seriously
Source Ergo-Log: BMJ. 2003 May 31;326(7400):1167-70.
Note EM: Étonnant, non ?
Mais tout ceci ne devrait pas vous donner une excuse pour ne pas développer votre culture physique ! Pensez également à vous abonner pour vous tenir au courant de la parution des nouveaux articles.
Eric Mallet
Voici pourquoi les études scientifiques sponsorisées ne devraient pas toujours être prises au sérieux
17 - 04
2014
Chaque fois que possible, à ErgoLog, nous divulguons la source du financement des études scientifiques dont nous discutons. Nous ne faisons pas cela pour faire de la publicité gratuite aux sponsors mais parce que nous devons vous faire prendre conscience qu’il est parfois utile de prendre les résultats d’une étude particulière avec un brun de circonspection.
Une étude publiée en 2003 dans le BMJ (British Medical Journal), aujourd’hui considérée comme un classique, affirmait que des études parrainées étaient 4 fois plus positives lorsqu’elle concernait le produit d’un commanditaire que lorsque les études scientifiques n’étaient pas financées par un producteur. L’étude portait sur des médicaments.
Quelle serait l’influence des sponsors sur les résultats d’études scientifiques à propos d’un produit ?
Les auteurs ont recueilli 30 analyses déjà publiées dans lesquelles les chercheurs ont tenté de quantifier l’influence des sponsors sur les résultats des études scientifiques publiées. Les auteurs de l’étude de 2003 ont tiré leurs résultats des analyses prises ensembles, ils ont ensuite calculé à quel niveau s’élevait la probabilité d’une conclusion positive (du point de vue du promoteur) dans la recherche scientifique subventionnée.
La nature des études scientifiques varie depuis des sujets pharmaco-économiques jusqu’à des essais de laboratoire et des méta-analyses. Les médicaments étaient destinés à des maladies comme l’arthrose, le myélome multiple, les troubles psychiatriques, la maladie d’Alzheimer et l’embolie. Les médicaments concernait la tacrine, la clozapine, de nouvelles pilules contraceptives, l’OEB et les antidépresseurs. Comme le tableau ci-dessous le montre, la probabilité de trouver des résultats positifs était 4 fois plus élevée pour une étude scientifique parrainée que financée par un tiers n’ayant aucun intérêt commercial.
Un certain nombre d’analyses publiées précédemment ont également examiné les méthodes employées dans la recherche subventionnée. Elles se sont révélées légèrement meilleures que pour les méthodes utilisées dans la recherche scientifique non subventionnée. Mais pour quelle raisons les résultats des études scientifiques subventionnées étaient-elle si souvent positives ? Eh bien. Ce qui arrive souvent, c’est que la façon dont la recherche subventionnée est mise en place n’est pas complètement honnête. Des quantités incorrectes du médicament d’un concurrent étaient souvent utilisées, de sorte que les résultats montrent que cela ne fonctionne pas bien ou qu’une quantités élevée d’effets secondaires apparaissent.
On soupçonne que les études qui ne donnent pas les résultats escomptées ne soient pas publiées
Une autre cause possible repose sur le fait que les promoteurs vont s’assurer que tous les résultats de l’étude qu’ils ont financé soient publiés dans des revues scientifiques. Des études avec des résultats moins encourageants disparaissent souvent en silence dans le fond d’un classeur. Les scientifiques ont confirmé ce soupçon sournois dans les études publiées ou à paraître: [Trials. 2011 12 jan;. 12:09]
Les auteurs de l’analyse BMJ ont publié un certain nombre d’articles en rapport à cet aspect depuis l’étude de 2003. Ils ont rencontré à plusieurs reprises le même phénomène: les études scientifiques commanditées sont plus souvent positives sur les effets secondaires, sur les effets désirables et l’efficacité des médicaments que les études non-commanditées.
Certes, l’étude BMJ concerne des médicaments et non pas la nutrition ou des suppléments. Mais l’influence des commanditaires est également présente dans ces domaines, et peut-être dans une plus grande mesure que dans le monde pharmaceutique. {NdT: Non ! Vous croyez ?}
Une étude sur l’influence des sponsors dans les études scientifiques sur les effets sanitaires des boissons gazeuses, jus de fruits, lait et autres aliments liquides a été publiée en 2007 dans PloS Medicine. [PLoS Med. 2007 Jan; 4 (1):. E5] La conclusion révélait qu’une étude financée par l’industrie alimentaire a de 4 à 8 fois plus de chances d’aboutir à des résultats positifs qu’une étude non parrainée par l’industrie.
Article Ergo-log: Why sponsored studies should not always be taken too seriously
Source Ergo-Log: BMJ. 2003 May 31;326(7400):1167-70.
Note EM: Étonnant, non ?
Mais tout ceci ne devrait pas vous donner une excuse pour ne pas développer votre culture physique ! Pensez également à vous abonner pour vous tenir au courant de la parution des nouveaux articles.
Eric Mallet