Un régime alimentaire contenant de grandes quantités de fructose est sans doute encore plus malsain que ce que vous pourriez probablement penser. Ce genre particulier de glucide conduirait non seulement à une augmentation progressive du poids corporel mais il stimulerait aussi l’activité du cortisol, l’hormone du stress. Des biochimistes serbes ont démontré cet effet chez des rats qui avaient reçu une eau contenant du fructose.
Le fructose
Presque tous les aliments transformés que nous mangeons contiennent des quantités de plus en plus importantes de fructose sous forme de sucre, de sirop de glucose-fructose ou de jus de fruits riches en sucres. Ce régime alimentaire à base de fructose que l’industrie alimentaire nous sert à longueur de temps nous rendrait gros, voire obèse. Non seulement parce qu’il contient de grandes quantités d’énergie cachée, mais aussi parce qu’un régime alimentaire riche en fructose déstabilise votre appétit et votre métabolisme. [Hepatology. 2007 Mar;45(3):778-88.] Interrogez Robert Lustig, il vous en donnera des nouvelles !
Un ose présent dans les fruits et sa relation au cortisol
Des biochimistes de l’Université de Belgrade ont publiés dans le Journal of Nutritional Biochemistry les résultats d’une étude dans laquelle ils ont examiné un autre aspect potentiellement engraissant du fructose, son effet sur l’hormone du cortisol dans les cellules adipeuses.
A travers le monde, il existe quelques dizaines de laboratoires qui travaillent sur le développement d’aides minceur qui désactivent cette hormone dans les dépôts de graisse en bloquant l’enzyme 11-bêta-HSD-1. Il s’agit de l’enzyme qui transforme l’hormone inactive cortisone en cortisol, l’hormone active. Le cortisol est une hormone du stress qui inhibe la croissance musculaire mais qui stimule la croissance des cellules adipeuses et donc, des dépôts de graisse.

L’étude scientifique sur le fructose
Les chercheurs serbes ont étudiés deux groupes de rats mâles de laboratoire. Un groupe a reçu de l’eau ordinaire [contrôle], l’autre groupe a reçu de l’eau contenant 10% de fructose [fructose].
Les résultats de l’étude sur l’animal
Après neuf semaines, les rats du groupe fructose mangeaient plus que les animaux du groupe témoin. Les rats alimentés avec cette forme de glucide simple présentaient légèrement plus de graisse abdominale que les rats témoins, mais la différence n’était pas statistiquement significative.
La quantité d’acides gras libres [NEFA] dans le sang des rats avec le fructose était significativement plus élevée que celle des rats témoins. A priori, si vous brûlez les acides gras libres, il n’y a pas de problème. Si vous ne le faites pas, une concentration élevée d’acides gras libres dans le sang est une catastrophe à long terme. Les acides gras s’accumulent dans vos muscles et les organes et finissent par saboter leur fonctionnement.
Le régime alimentaire avec le fructose n’a pas augmenté le nombre de récepteurs du cortisol [GR] dans les cellules graisseuses mais les chercheurs ont pu constater un nombre considérablement plus élevé de récepteurs du cortisol dans les noyaux cellulaires. Ceux-ci sont probablement des récepteurs activés par le cortisol, qui passent ensuite par les instructions de l’ADN dans les cellules adipeuses. {Note EM: Notez la différence de masse corporelle par rapport à la masse de graisses viscérales plus élevée ainsi que le ratio graisse/tissus maigres entre les deux groupes dans le tableau ci dessous (!)}



Les chercheurs ont retrouvé dans les adipocytes plus de 11-beta-HSD-1 et plus de H6PDH. Le H6PDH est une enzyme qui donne de l’énergie au 11-beta-HSD-1 et donc, qui lui permet d’assurer ses fonctions.
Conclusion sur l’influence du fructose
Les chercheurs n’ont pas été en mesure de confirmer la théorie selon laquelle les bloqueurs de 11-beta-HSD-1 et de H6PDH pourraient agir comme des aides-minceur (NdT: et donc de réduire la conversion cortisone vers cortisol). Ils n’ont pas observé d’augmentation significative des graisses abdominales pour leurs animaux de laboratoires mais leurs études suggèrent qu’un régime pauvre en fructose serait intéressant pour ceux qui veulent réduire leur taux de cortisol.
Source de l’article: Fructose is a cortisol booster
Source Ergo-log: J Nutr Biochem. 2013 Jun;24(6):1166-72.
Note EM: Bien qu’intéressant, cet article ne doit pas non plus vous inciter à réduire systématiquement votre consommation de fruits. Cela reviendrait à faire une erreur d’interprétation un peu rapide et grossière. D’une part, les fruits ne contiennent jamais que du fructose mais ils renferment aussi du glucose. D’autre part, les antioxydants, fibres et vitamines irremplaçables qu’ils contiennent en font un aliment santé irremplaçable. Et pour éviter toutes formes de conclusions biaisées, une étude où des animaux seraient nourris exclusivement de fructose contre un autre groupe alimenté avec un autre glucide serait certainement plus à même de démontrer les effets supposément néfastes de ce type de sucre. Cette étude n’a pas été réalisée dans ces conditions ni dans ce but. L’objectif, comme vous l’avez compris était de cerner les effets pro-cortisol de l’ose en question.
Cette étude sur ce type de glucide a pourtant une valeur indicative intéressante et d’autres études vont dans le même sens pour affirmer que le fructose n’est pas une forme d’ose anodine.
Sur www.foodnavigator.com: Fructose more toxic than sucrose (…)
Fructose et diabète de type 2: Added fructose is key driver (…)
J’ai également eu l’occasion de lire d’autres articles qui ne dénoncent pas systématiquement le fructose. Donc, pour l’instant, évitons de jeter le bébé avec l’eau du bain, et rappelez-vous qu’ils ont la santé, les fruits et les légumes frais (bien sûr, plutôt sans pesticides, sans OGM… vous connaissez la chanson !). Dans tous les cas, si vous faites du sport régulièrement, cette forme de ose ne présente pas de problème particulier, pas plus que le glucose.
Et d’ici le prochain article, n’oubliez pas de développer votre culture physique en vous inscrivant à la newsletter !
Eric Mallet
Le fructose augmente la libération de cortisol
24 - 04
2016
Le fructose
Presque tous les aliments transformés que nous mangeons contiennent des quantités de plus en plus importantes de fructose sous forme de sucre, de sirop de glucose-fructose ou de jus de fruits riches en sucres. Ce régime alimentaire à base de fructose que l’industrie alimentaire nous sert à longueur de temps nous rendrait gros, voire obèse. Non seulement parce qu’il contient de grandes quantités d’énergie cachée, mais aussi parce qu’un régime alimentaire riche en fructose déstabilise votre appétit et votre métabolisme. [Hepatology. 2007 Mar;45(3):778-88.] Interrogez Robert Lustig, il vous en donnera des nouvelles !
Un ose présent dans les fruits et sa relation au cortisol
Des biochimistes de l’Université de Belgrade ont publiés dans le Journal of Nutritional Biochemistry les résultats d’une étude dans laquelle ils ont examiné un autre aspect potentiellement engraissant du fructose, son effet sur l’hormone du cortisol dans les cellules adipeuses.
A travers le monde, il existe quelques dizaines de laboratoires qui travaillent sur le développement d’aides minceur qui désactivent cette hormone dans les dépôts de graisse en bloquant l’enzyme 11-bêta-HSD-1. Il s’agit de l’enzyme qui transforme l’hormone inactive cortisone en cortisol, l’hormone active. Le cortisol est une hormone du stress qui inhibe la croissance musculaire mais qui stimule la croissance des cellules adipeuses et donc, des dépôts de graisse.
L’étude scientifique sur le fructose
Les chercheurs serbes ont étudiés deux groupes de rats mâles de laboratoire. Un groupe a reçu de l’eau ordinaire [contrôle], l’autre groupe a reçu de l’eau contenant 10% de fructose [fructose].
Les résultats de l’étude sur l’animal
Après neuf semaines, les rats du groupe fructose mangeaient plus que les animaux du groupe témoin. Les rats alimentés avec cette forme de glucide simple présentaient légèrement plus de graisse abdominale que les rats témoins, mais la différence n’était pas statistiquement significative.
La quantité d’acides gras libres [NEFA] dans le sang des rats avec le fructose était significativement plus élevée que celle des rats témoins. A priori, si vous brûlez les acides gras libres, il n’y a pas de problème. Si vous ne le faites pas, une concentration élevée d’acides gras libres dans le sang est une catastrophe à long terme. Les acides gras s’accumulent dans vos muscles et les organes et finissent par saboter leur fonctionnement.
Le régime alimentaire avec le fructose n’a pas augmenté le nombre de récepteurs du cortisol [GR] dans les cellules graisseuses mais les chercheurs ont pu constater un nombre considérablement plus élevé de récepteurs du cortisol dans les noyaux cellulaires. Ceux-ci sont probablement des récepteurs activés par le cortisol, qui passent ensuite par les instructions de l’ADN dans les cellules adipeuses. {Note EM: Notez la différence de masse corporelle par rapport à la masse de graisses viscérales plus élevée ainsi que le ratio graisse/tissus maigres entre les deux groupes dans le tableau ci dessous (!)}
Les chercheurs ont retrouvé dans les adipocytes plus de 11-beta-HSD-1 et plus de H6PDH. Le H6PDH est une enzyme qui donne de l’énergie au 11-beta-HSD-1 et donc, qui lui permet d’assurer ses fonctions.
Conclusion sur l’influence du fructose
Les chercheurs n’ont pas été en mesure de confirmer la théorie selon laquelle les bloqueurs de 11-beta-HSD-1 et de H6PDH pourraient agir comme des aides-minceur (NdT: et donc de réduire la conversion cortisone vers cortisol). Ils n’ont pas observé d’augmentation significative des graisses abdominales pour leurs animaux de laboratoires mais leurs études suggèrent qu’un régime pauvre en fructose serait intéressant pour ceux qui veulent réduire leur taux de cortisol.
Source de l’article: Fructose is a cortisol booster
Source Ergo-log: J Nutr Biochem. 2013 Jun;24(6):1166-72.
Note EM: Bien qu’intéressant, cet article ne doit pas non plus vous inciter à réduire systématiquement votre consommation de fruits. Cela reviendrait à faire une erreur d’interprétation un peu rapide et grossière. D’une part, les fruits ne contiennent jamais que du fructose mais ils renferment aussi du glucose. D’autre part, les antioxydants, fibres et vitamines irremplaçables qu’ils contiennent en font un aliment santé irremplaçable. Et pour éviter toutes formes de conclusions biaisées, une étude où des animaux seraient nourris exclusivement de fructose contre un autre groupe alimenté avec un autre glucide serait certainement plus à même de démontrer les effets supposément néfastes de ce type de sucre. Cette étude n’a pas été réalisée dans ces conditions ni dans ce but. L’objectif, comme vous l’avez compris était de cerner les effets pro-cortisol de l’ose en question.
Cette étude sur ce type de glucide a pourtant une valeur indicative intéressante et d’autres études vont dans le même sens pour affirmer que le fructose n’est pas une forme d’ose anodine.
Sur www.foodnavigator.com: Fructose more toxic than sucrose (…)
Fructose et diabète de type 2: Added fructose is key driver (…)
J’ai également eu l’occasion de lire d’autres articles qui ne dénoncent pas systématiquement le fructose. Donc, pour l’instant, évitons de jeter le bébé avec l’eau du bain, et rappelez-vous qu’ils ont la santé, les fruits et les légumes frais (bien sûr, plutôt sans pesticides, sans OGM… vous connaissez la chanson !). Dans tous les cas, si vous faites du sport régulièrement, cette forme de ose ne présente pas de problème particulier, pas plus que le glucose.
Et d’ici le prochain article, n’oubliez pas de développer votre culture physique en vous inscrivant à la newsletter !
Eric Mallet