L’acide D-Aspartique est considéré comme inefficace chez les jeunes bodybuilders

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Acide D-AspartiqueImaginez que vous avez vingt ans et que vous vouliez prendre un supplément qui augmentera votre taux de testostérone et la prise de muscles. Quoi que vous fassiez, ne prenez pas d’acide D-Aspartique. Selon une petite étude humaine publiée par les scientifiques du sport Darryn Willoughby et Brian Leutholtz dans Nutrition Research, l’effet de l’acide D-Aspartique sur la testostérone et la force musculaire serait minime.

Une étude italienne à l’origine d’un buzz sur l’acide D-Aspartique

Après qu’une étude italienne ait montré qu’une supplémentation avec 3 g de sodium-D-Aspartate augmentait le taux de testostérone chez les hommes âgés, les analogues de l’acide D-Aspartique ont fait leur chemin dans le monde des compléments sportifs. Les expériences réalisées avec l’acide D-Aspartique pur n’étaient pas particulièrement prometteuses. Celles qui furent effectuées avec des sels de calcium et de sodium de l’acide aminé étaient meilleures. Le corps absorberait mieux ces formes d’acide D-Aspartique.

Willoughby et Leutholtz étaient sceptiques quant aux allégations portées sur cet acide aminé. Les hommes de l’étude italienne présentaient un faible taux de testostérone alors que les culturistes présentent généralement un taux élevé en raison d’un entraînement physique intensif et d’un régime alimentaire soigné. L’acide D-Aspartique était-il donc efficace dans ce groupe ?

C’est la question à laquelle les chercheurs ont tenté de répondre en faisant une expérience de 28 jours avec 20 culturistes amateurs dont l’âge moyen était de 22 ans. Les chercheurs ont donné à la moitié de leurs sujets 3 grammes d’acide D-Aspartique par jour. L’autre moitié des sujets ont reçu un placebo. Dans ce contexte clinique, le supplément n’a pas fonctionné. Les tableaux ci-dessous montrent que les augmentations de la testostérone et de la force étaient négligeables. Les effets de la supplémentation n’avaient rien de significatif.

Acide D-Aspartique

Acide D-Aspartique et testostérone

Effet sur la testostérone de l'acide aspartique

Les chercheurs ont constaté que la supplémentation n’a entraîné qu’une augmentation limitée de cet acide aminé chez les sujets. Ce qui a augmenté de façon significative, c’est le niveau de l’enzyme D-aspartate oxydase – une enzyme qui décompose l’acide D-Aspartique dans les intestins, les reins et le foie.

L’acide aspartique serait complètement inutile chez les jeunes athlètes

L’acide D-Aspartique ne fonctionne pas, comme le résument les chercheurs. « Nous concluons que 28 jours de supplémentation en acide D-aspartique à une dose quotidienne de 3 grammes est inefficace pour réguler l’activité de l’axe hypothalamo-hypophyso-gonadique et n’a aucun effet préférentiel pour augmenter la masse et la force des muscles squelettiques des hommes entraînés aux sports de résistance », écrivent-ils.

C’est le cas de la forme libre de l’acide D-Aspartique. L’étude n’a pas dit grand-chose sur les analogues de l’acide Aspartique, du sodium-D-aspartate et du calcium-D-aspartate.

Note EM: Rappelez-vous que tout est une question de contexte mais aussi d’âge; un facteur décisif d’efficacité (ou d’inutilité) lorsqu’il s’agit de compléments alimentaires. L’étude précédemment réalisée par des chercheurs italiens avait mis en évidence une augmentation de 40% de testostérone chez des athlètes âgés, ce qui n’a absolument rien de significatif ni d’utile. De nombreuses substances naturelles sont à mêmes de produire un effet similaire. A l’opposé, il vaudrait sans doute mieux tabler sur la Leucine et le HMB car vous risquez certainement d’en retirer plus de gains après 45 ans alors qu’à 20 ans, ils ne feront pratiquement aucune différence. C’est aujourd’hui une évidence démontrée.

Source de l’article: D-Aspartic acid not effective in young bodybuilders

Source Ergo-log: Nutrition Research. Available online 15 August 2013.

Traduction pour Espace Corps Esprit Forme,

Eric Mallet

A propos de l'auteur

Passionné et pratiquant de la musculation depuis près de 28 ans, je me suis toujours intéressé au développement des ergogènes et de la nutrition sportive. Diplômé des universités Lille 3 et Paris 7, je travaille actuellement sur la rédaction de plusieurs ouvrages dont la sublimation par la culture physique et la musculation sur le plan psychanalytique. Consultant dans le domaine des compléments alimentaires, j'accompagne les entreprises dans le développement de leur stratégie de vente et de communication en matière de nutrition sportive. Espace Corps Esprit Forme est à considérer comme un blog de vulgarisation scientifique, destiné à aider les athlètes tout en leurs donnant des informations scientifiques utiles à leur pratique des sports de force.

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