Ils sont officiellement interdits mais vous pouvez les acheter sur le web : des compléments avec du Piracétam. L’expert et chercheur américain en suppléments Pieter Cohen met en garde les casse-cou qui se moquent un peu trop facilement des risques possibles de ces produits pour la santé.
Qu’est-ce que le Piracétam ?
Le Piracétam est un médicament expérimental contre la démence et l’oubli qui fut développé durant la seconde moitié du XXe siècle. Selon certains essais expérimentaux et études de cas, le Piracétam améliore les capacités mentales et cognitives de ce groupe, mais des études plus récentes contredisent cette affirmation.
Selon une étude Cochrane de 2004 (Cochrane Database of Systematic Reviews) au cours de laquelle les chercheurs ont comparé 24 études, la qualité de la plupart des recherches n’était pas toujours de 100 %. En outre, pour chaque test où le piracétam s’est avéré efficace, il y en avait un où le piracétam n’a pratiquement pas fonctionné.
L’étude sur les compléments contenant du Piracétam
Se limitant aux produits vendus comme « supplément », Pieter Cohen en a acheté plusieurs boites auprès de 5 fabricants et a analysé leur contenu. Officiellement, ces produits ne sont pas autorisés. En 2004, la FDA décida que cette molécule ne devait pas se trouver dans des suppléments. La situation n’est pas différente dans l’UE où les substances pharmacologiques telles que le Piracétam ne peuvent pas être commercialisées en tant que compléments.
Résultats
Les capsules de 4 marques étaient correctes – dans le sens où elles contenaient ce qu’elles devaient contenir selon les étiquettes. Cohen a découvert que la quantité de Piracetam dans les gélules s’écartait de quelques pourcents de plus que ce qui est autorisé chez les fabricants pharmaceutiques, mais bon… Cependant, Pieter Cohen n’a trouvé aucune trace de piracétam dans les gélules de la marque Specialty Pharmacy.

Les manuels médicaux conseillent aux médecins de prescrire ce nootrope à des doses de 2400 à 4800 milligrammes par jour. Sur leurs étiquettes, les producteurs ont ignoré ce conseil. Cognitive Nutrition, le producteur de la Neuropill, aurait même conseillé aux utilisateurs une dose maximale de plus de 11000 milligrammes par jour.
Conclusion
« En attendant que la loi régissant les compléments alimentaires soit réformée de manière à ce que les produits puissent être effectivement retirés du marché, les cliniciens doivent informer leurs patients que les suppléments commercialisés en tant qu’améliorateurs cognitifs peuvent contenir des médicaments interdits à des doses supra-thérapeutiques », écrit M. Cohen.
Note EM: Inutile de rappeler ici qu’en France, le piracétam et toute la famille des racétams sont des médicaments délivrables uniquement sur ordonnance. Consultez votre médecin lorsque vous devez le faire mais ne jouez pas avec votre santé.
Source de l’article: Analyses: ‘supplements’ with piracetam
Source Ergo-log: JAMA Intern Med. 2019;e195507.
Traduction pour Espace Corps Esprit Forme
Eric Mallet
Analyses: Les « suppléments » avec Piracetam
03 - 02
2020
Qu’est-ce que le Piracétam ?
Le Piracétam est un médicament expérimental contre la démence et l’oubli qui fut développé durant la seconde moitié du XXe siècle. Selon certains essais expérimentaux et études de cas, le Piracétam améliore les capacités mentales et cognitives de ce groupe, mais des études plus récentes contredisent cette affirmation.
Selon une étude Cochrane de 2004 (Cochrane Database of Systematic Reviews) au cours de laquelle les chercheurs ont comparé 24 études, la qualité de la plupart des recherches n’était pas toujours de 100 %. En outre, pour chaque test où le piracétam s’est avéré efficace, il y en avait un où le piracétam n’a pratiquement pas fonctionné.
L’étude sur les compléments contenant du Piracétam
Se limitant aux produits vendus comme « supplément », Pieter Cohen en a acheté plusieurs boites auprès de 5 fabricants et a analysé leur contenu. Officiellement, ces produits ne sont pas autorisés. En 2004, la FDA décida que cette molécule ne devait pas se trouver dans des suppléments. La situation n’est pas différente dans l’UE où les substances pharmacologiques telles que le Piracétam ne peuvent pas être commercialisées en tant que compléments.
Résultats
Les capsules de 4 marques étaient correctes – dans le sens où elles contenaient ce qu’elles devaient contenir selon les étiquettes. Cohen a découvert que la quantité de Piracetam dans les gélules s’écartait de quelques pourcents de plus que ce qui est autorisé chez les fabricants pharmaceutiques, mais bon… Cependant, Pieter Cohen n’a trouvé aucune trace de piracétam dans les gélules de la marque Specialty Pharmacy.
Les manuels médicaux conseillent aux médecins de prescrire ce nootrope à des doses de 2400 à 4800 milligrammes par jour. Sur leurs étiquettes, les producteurs ont ignoré ce conseil. Cognitive Nutrition, le producteur de la Neuropill, aurait même conseillé aux utilisateurs une dose maximale de plus de 11000 milligrammes par jour.
Conclusion
« En attendant que la loi régissant les compléments alimentaires soit réformée de manière à ce que les produits puissent être effectivement retirés du marché, les cliniciens doivent informer leurs patients que les suppléments commercialisés en tant qu’améliorateurs cognitifs peuvent contenir des médicaments interdits à des doses supra-thérapeutiques », écrit M. Cohen.
Note EM: Inutile de rappeler ici qu’en France, le piracétam et toute la famille des racétams sont des médicaments délivrables uniquement sur ordonnance. Consultez votre médecin lorsque vous devez le faire mais ne jouez pas avec votre santé.
Source de l’article: Analyses: ‘supplements’ with piracetam
Source Ergo-log: JAMA Intern Med. 2019;e195507.
Traduction pour Espace Corps Esprit Forme
Eric Mallet