08 - 06
2016
Les athlètes des sports d’endurance qui cherchent à améliorer leur performance pourraient bénéficier de l’Astragale (Astragalus membranaceus). C’est un végétal facile à trouver et selon une étude animale publiée dans le magazine Molecules du mois de mars 2014, votre entraînement d’endurance se traduirait par une plus grande amélioration de vos performances si vous preniez 3 grammes par jour d’Astragale.
L’Astragalus membranaceus est connu pour son effet immunostimulant dans le monde des suppléments nutritionnels mais des indices existent sur la possibilité qu’il puisse aussi aider les athlètes; et les athlètes d’endurance en particulier. Si vous ajoutez des extraits d’Astragale – ou certains composants retrouvés dans ce végétal, dont quelques-uns sont représentés ci-contre – à des cellules rénales, ces dernières commenceront à produire plus d’EPO.
L’Astragale présenterait des propriétés adaptogènes intéressantes pour les sports d’endurance
Le chercheur taïwanais Tzu-Shao Yeh de l’Université médicale de Taipei a voulu savoir si une supplémentation en Astragalus membranaceus contribuerait à améliorer les performances des athlètes. Pour le savoir, il a donné de l’Astragale à des souris tous les jours pendant six semaines. L’équivalent humain de la dose était de 1 gramme par 20 kg de poids corporel par jour [AM1]. Un autre groupe a reçu une dose quotidienne équivalent à cinq fois ce montant [AM5]. Les souris ont pris de l’astragale oralement.
Tzu-Shao Yeh a entraîné physiquement les souris 5 fois par semaine, leur imposant de nager sur une durée de plus en plus longue. Un groupe de souris de contrôle s’était entraîné mais sans Astragale, un autre groupe de contrôle ne s’entraînait pas et n’avait pas reçu d’Astragale non plus. Immédiatement après la séance de natation, Tzu-Shao Yeh a analysé le sang et les muscles des souris. La supplémentation en Astragale a entraîné une augmentation moindre de la quantité des lactates, de l’ammoniac et de la créatine kinase dans le sang, ainsi qu’une moindre diminution des niveaux de glucose.
Il semblerait que l’Astragale renforce l’efficacité du métabolisme énergétique et qu’il protège les muscles de l’épuisement. L’extrait végétal n’a pas eu d’effet sur la masse musculaire.
Il est également intéressant de noter qu’à la fin de l’entraînement et de la supplémentation sur une période de six semaines, les chercheurs ont constaté que les souris présentaient 40% de triglycérides en moins dans le sang. L’Astragale n’a pas eu d’effet sur la quantité totale de cholestérol dans le sang. Il est possible que la supplémentation avec ce végétal puisse stimuler l’oxydation des acides gras par les mitochondries.
Les Taïwanais pensent que l’Astragalus membranaceus pourrait améliorer la capacité d’endurance en augmentant l’absorption du glucose par les cellules musculaires. Ils se réfèrent à une étude chinoise publiée en 2010 et dans laquelle un polysaccharide de ce végétal avait activé le transporteur de glucose GLUT4 chez les souris.
« Bien que les mécanismes anti-fatigue détaillés de l’Astragalus membranaceus restent à élucider, cette étude fournit une preuve scientifique pour appuyer les allégations traditionnelles concernant un effet anti-fatigue d’un traitement d’Astragalus membranaceus et suggère une utilisation de l’Astragale comme agent ergogène et anti-fatigue », en concluent les chercheurs.
Source de l’article: Few grams Astragalus daily improves endurance training performance by 60%
Source Ergo-log: Molecules. 2014 Mar 3;19(3):2793-807.
Note EM: Bien qu’il s’agisse du premier article sur l’Astragale pour mon blog, ce végétal est loin d’être un inconnu pour ma part. Des rumeurs non fondées par des preuves scientifiques solides avaient fait de ce végétal un activateur de la télomérase, les enzymes qui protègent les télomères. Cette allégation n’a pour l’instant, pas été prouvée de manière certaine et reste une supposition à étayer.
Cependant, l’Astragale entre dans la composition d’Astragin, une molécule sous brevet composé de ce végétal et d’une variété peu connue de Ginseng, le Notoginseng. Cette formule brevetée a pour effet d’augmenter sensiblement l’assimilation des autres nutriments, notamment les acides aminés. Vous avez d’ailleurs certainement déjà rencontré l’Astragin dans vos compléments alimentaires, dans la composition des stimulants de pré-entraînement notamment. A priori, l’Astragale ferait partie des adaptogènes (Ginseng, Rhodiola rosea…) les plus intéressants comme le montre déjà cette étude scientifique, notamment sur le plan de l’endurance.
Eric Mallet
2 Commentaires
Cher Monsieur
Quand vous parlez d’astragalus de quoi s’agit il ?
D’un extrait ? Ou d’une poudre ?
Cet extrait est dosé en quoi ?
Astragaloside IV ?
En cycloastragénol ?
En polysaccarides ?
En polyphenols ?
Et a quel titrage ?
On trouve des écrits des études mais rien n’est vraiment claire
Il me semble que les 3 prix Nobel de médecine et de physiologie de 2009 avec à sa tête Elisabeth Blackburn ont constaté un effet sur la télomérase
De mon coté je l’ai constaté sur quelques sujets et je vais procéder a une étude sur un complexe polymoléculaire qui contient de l’astragaloside et du cycloastragénol ainsi que d’autres composants au pouvoir anti-oxydant élévé in vivo
L’étude est portée sur la longueur des télomères mais aussi sur la compliance et le caractère inflammatoire artérielle
J’apprécie votre passion et vos recherches
CF
Cher Monsieur,
Merci beaucoup pour votre message. Malheureusement, l’étude ne précise pas s’il s’agit d’une poudre, d’un extrait, ni d’une concentration particulière. L’étude est accessible en entier à cette adresse: http://www.mdpi.com/1420-3049/19/3/2793 Cette étude est assez générale et ne précise pas non plus si des molécules spécifiques de l’Astragale ont été étudiées en particulier. Cependant, le texte est passionnant. Quant à la télomérase, quelques études en effet sont publiées sur pubmed; les pistes semblent intéressantes également. A priori, cette piste mériterait d’être approfondie. J’espère surtout que vos recherches aboutiront sur des résultats enrichissants, en faisant avancer l’étude sur ce végétal qui mérite d’être sérieusement étudié.
Bien cordialement,
Eric Mallet