Article à mettre en rapport avec les recherches de Dunn sur l’hormèse que j’avais très brièvement évoqué avec la traduction de l’article SuppVersity « Comprendre la Croissance Musculaire« , cet article d’Ergo-log revient sur le rapport de cause à effet constaté entre l’augmentation du stress et celui de la myostatine, le facteur freinant bien connu du développement musculaire. Naturellement, et même si cette étude est intéressante, il s’agit de la mettre en relation avec d’autres recherches sur le sujet et d’autres facteurs négatifs ou mélioratifs en rapport au stress. Toujours est-il que l’on peut supposer qu’un stress psychologique excessif ne fera rien de bon si vous cherchez à prendre du muscle. Reconnaissons aussi, pour ceux qui y sont sensibles, que de stresser abusivement des animaux, serait-ce dans le cadre d’une expérience scientifique, n’est pas, à mon sens, très éthique même si cela s’avérait nécessaire.
Eric Mallet

Moins de myostatine !
A vrai dire, le stress serait encore pire pour votre croissance musculaire que ce que vous ne le pensiez déjà. Des chercheurs de l’Université du Colorado ont réalisé des expériences avec des souris et ont découvert que le stress activerait plus fortement le gène de la myostatine dans les cellules musculaires. La myostatine est un facteur de croissance négatif qui entrave la croissance des muscles.
Le stress psychologique, du genre de celui que vous ressentez quand un être cher est malade, quand vous perdez votre emploi ou durant un conflit à long terme, est différent du stress causé par l’effort physique. Néanmoins, les scientifiques du sport ont toujours cru que les deux types de stress avaient un effet négatif sur les muscles et que le mécanisme fonctionnait via l’hormone de stress cortisol.
Si le stress augmente le taux de cortisol, il augmente aussi la production de myostatine
Il est assez clair de dire que le stress psychologique augmente les niveaux de cortisol. Mais selon cette récente étude américaine, le stress psychologique stimulerait également la production de myostatine, un inhibiteur musculaire encore plus fort que le cortisol.
Les chercheurs ont fait cette découverte lorsqu’ils ont logé des souris dans une cage différente chaque jour pendant une semaine [CS]. Ils les ont aussi placées pendant une courte période chaque jour dans une petite camisole de force [RS]. Ce dernier traitement est particulièrement pénible à supporter pour ces animaux.
Après 7 jours, la masse musculaire des deux groupes avait diminué mais encore plus chez les souris RS. Quant aux tableaux ci-dessous, TA représente le muscle du mollet tibial antérieur, SOL pour soléaire. BC = masse musculaire au début de l’expérience, HC = masse musculaire dans un groupe témoin de souris qui ont été pesées tous les jours, mais n’ont pas reçu de stimuli de stress.

Les chercheurs ont remarqué que les muscles des souris qui avaient été soumises à des interventions de la part des chercheurs ont commencé à produire plus de myostatine dès le jour 1, en particulier les souris RS.
Parce qu’ils voulaient savoir si la myostatine joue vraiment un rôle important dans le stress psychologique, les chercheurs ont répété leur expérience avec des souris génétiquement modifiées qui ne produisaient pas de myostatine. [MSTN KO] il s’agit en effet de ces souris monstrueuses de muscles dont vous avez probablement vu des photos sur internet. Elles provenaient du laboratoire de l’expert sur la myostatine Se-Jin Lee. Les souris non modifiées sont des souris Wistar.

Le stress psychologique pourrait donc mener à l’obésité et affaiblir les muscles, en concluent les chercheurs. « La diminution de la masse musculaire maigre pourrait contribuer à un changement dans la composition corporelle qui pourrait à son tour favoriser l’obésité. Une perte de masse musculaire maigre diminue la quantité de tissu métaboliquement actif disponible pour la dégradation oxydative des substrats énergétiques. En outre, une diminution de la masse musculaire squelettique en réponse au stress psychologique pourrait également prédisposer le muscle squelettique à une plus grande probabilité ou gravité de blessures. »
Source de l’article: Less stress? Less myostatin
Source Ergo-log: Am J Physiol Regul Integr Comp Physiol. 2010 Sep;299(3):R889-98.
Traduction pour Espace Corps esprit Forme,
Eric Mallet
Moins de stress, moins de myostatine
06 - 01
2018
Article à mettre en rapport avec les recherches de Dunn sur l’hormèse que j’avais très brièvement évoqué avec la traduction de l’article SuppVersity « Comprendre la Croissance Musculaire« , cet article d’Ergo-log revient sur le rapport de cause à effet constaté entre l’augmentation du stress et celui de la myostatine, le facteur freinant bien connu du développement musculaire. Naturellement, et même si cette étude est intéressante, il s’agit de la mettre en relation avec d’autres recherches sur le sujet et d’autres facteurs négatifs ou mélioratifs en rapport au stress. Toujours est-il que l’on peut supposer qu’un stress psychologique excessif ne fera rien de bon si vous cherchez à prendre du muscle. Reconnaissons aussi, pour ceux qui y sont sensibles, que de stresser abusivement des animaux, serait-ce dans le cadre d’une expérience scientifique, n’est pas, à mon sens, très éthique même si cela s’avérait nécessaire.
Eric Mallet
Moins de myostatine !
A vrai dire, le stress serait encore pire pour votre croissance musculaire que ce que vous ne le pensiez déjà. Des chercheurs de l’Université du Colorado ont réalisé des expériences avec des souris et ont découvert que le stress activerait plus fortement le gène de la myostatine dans les cellules musculaires. La myostatine est un facteur de croissance négatif qui entrave la croissance des muscles.
Le stress psychologique, du genre de celui que vous ressentez quand un être cher est malade, quand vous perdez votre emploi ou durant un conflit à long terme, est différent du stress causé par l’effort physique. Néanmoins, les scientifiques du sport ont toujours cru que les deux types de stress avaient un effet négatif sur les muscles et que le mécanisme fonctionnait via l’hormone de stress cortisol.
Si le stress augmente le taux de cortisol, il augmente aussi la production de myostatine
Il est assez clair de dire que le stress psychologique augmente les niveaux de cortisol. Mais selon cette récente étude américaine, le stress psychologique stimulerait également la production de myostatine, un inhibiteur musculaire encore plus fort que le cortisol.
Les chercheurs ont fait cette découverte lorsqu’ils ont logé des souris dans une cage différente chaque jour pendant une semaine [CS]. Ils les ont aussi placées pendant une courte période chaque jour dans une petite camisole de force [RS]. Ce dernier traitement est particulièrement pénible à supporter pour ces animaux.
Après 7 jours, la masse musculaire des deux groupes avait diminué mais encore plus chez les souris RS. Quant aux tableaux ci-dessous, TA représente le muscle du mollet tibial antérieur, SOL pour soléaire. BC = masse musculaire au début de l’expérience, HC = masse musculaire dans un groupe témoin de souris qui ont été pesées tous les jours, mais n’ont pas reçu de stimuli de stress.
Les chercheurs ont remarqué que les muscles des souris qui avaient été soumises à des interventions de la part des chercheurs ont commencé à produire plus de myostatine dès le jour 1, en particulier les souris RS.
Parce qu’ils voulaient savoir si la myostatine joue vraiment un rôle important dans le stress psychologique, les chercheurs ont répété leur expérience avec des souris génétiquement modifiées qui ne produisaient pas de myostatine. [MSTN KO] il s’agit en effet de ces souris monstrueuses de muscles dont vous avez probablement vu des photos sur internet. Elles provenaient du laboratoire de l’expert sur la myostatine Se-Jin Lee. Les souris non modifiées sont des souris Wistar.
Le stress psychologique pourrait donc mener à l’obésité et affaiblir les muscles, en concluent les chercheurs. « La diminution de la masse musculaire maigre pourrait contribuer à un changement dans la composition corporelle qui pourrait à son tour favoriser l’obésité. Une perte de masse musculaire maigre diminue la quantité de tissu métaboliquement actif disponible pour la dégradation oxydative des substrats énergétiques. En outre, une diminution de la masse musculaire squelettique en réponse au stress psychologique pourrait également prédisposer le muscle squelettique à une plus grande probabilité ou gravité de blessures. »
Source de l’article: Less stress? Less myostatin
Source Ergo-log: Am J Physiol Regul Integr Comp Physiol. 2010 Sep;299(3):R889-98.
Traduction pour Espace Corps esprit Forme,
Eric Mallet