22 - 05
2014
L‘industrie des suppléments est connue pour exagérer les effets des poudres, pilules et capsules qu’il fabrique – mais de temps en temps, une substance apparaît et les fabricants en sous-estiment la valeur. Si vous avez lu l’article de 19 pages d’Itzhak Nissim dans le Journal of Biological Chemistry, alors vous saurez que l’agmatine est l’un de ces suppléments. L’agmatine est une molécule qui peut faire beaucoup plus qu’aider les culturistes à gorger leurs muscles de sang. Selon la publication de Nissim, l’agmatine serait un parfait complément minceur.
Et la réponse à la question qui était sur le bout de votre langue est «non»... Nissim, qui travaille à l’Université de Pennsylvanie, n’a pas reçu d’argent d’un fabricant de suppléments, mais du gouvernement américain de la part du National Institutes of Health.
L’agmatine est un métabolite de la L-Arginine. L’agmatine stimule les enzymes qui extraient le monoxyde d’azote à partir de la L-arginine et il le fait de manière efficace avec une dose faible de 1 gramme par jour seulement. A cette dose, les effets sont déjà particulièrement notables. Les culturistes utilisent principalement l’agmatine pour accroître l’approvisionnement en sang de leurs muscles au cours d’une séance d’entraînement.
Une expérience où des rats reçoivent de l’agmatine
Suivant l’article qui fut publié récemment dans le Journal of Biological Chemistry, Itzhak Nissim a donné à des rats de laboratoire, 55-75 mg par kg de poids corporel d’agmatine par jour via leur boisson. L’équivalent humain de cette dose serait alors presque identique aux doses que les fabricants de suppléments de musculation conseillent: environ 1 gramme par jour.
Nissim donna une alimentation standard [SD] à une partie de ses animaux de laboratoire alors que l’autre recevait de la nourriture avec de la graisse supplémentaire ajoutée [HFD]. Dans les deux groupes l’agmatine [AGM] avait inhibée le gain de poids .
Les tableaux ci-dessus montrent comment cela s’est passé. L’agmatine a stimulé l’activité du récepteur des acides gras les PPAR-alpha et l’activateur moléculaire PGC-1-alpha dans les cellules du foie. Les PGC-1-alpha ont conduit les mitochondries à créer plus de cellules.
L’agmatine est doté de propriétés intéressantes pour les pratiquants de la force
En réalité, il existe plusieurs molécules à réaliser cet effet. Ce qu’ils ont tous en commun, c’est qu’ils imitent l’effet de la restriction calorique. En outre, ce mécanisme serait d’un intérêt incertain pour ceux qui veulent préserver leur santé, les personnes sous régime alimentaire surveillé et les athlètes d’endurance mais il s’agit peut-être d’une moins bonne chose pour les athlètes des sports de force. En effet, les processus moléculaires qui activent l’ensemble de ces substances inhibent probablement aussi la croissance musculaire car ils réduisent la quantité d’énergie sous forme d’ATP et d’ADP dans les cellules musculaires. L’agmatine, en tant que métabolite de la L-Arginine, ne présente guère cet effet.
Dans sa publication, Nissim n’avait pas vérifié la quantité totale de la masse des muscles mais il examina la composition de la masse musculaire – et les modifications résultantes faisait plutôt croire que l’agmatine présentait un effet de renforcement musculaire. La quantité de protéines dans les muscles avait augmentée alors que la quantité de graisse avait diminuée.
Un dérivé de l’arginine lié à l’augmentation de l’activité de l’AMP cyclique
L’effet de renforcement musculaire de l’agmatine serait probablement une conséquence de l’augmentation de l’activité de l’AMPc (AMP cyclique) des cellules musculaires, c’est ce que pense Nissim.
Le tableau ci-dessous résume les effets de l’agmatine. Sur le papier, l’agmatine ressemblerait au parfait supplément minceur: Plus d’AMPc, plus d’oxydation des graisses avec une augmentation de la synthèse de L-Carnitine. On observe aussi plus d‘adiponectine, une amélioration de la fonction mitochondriale, plus d’UCPs et une combustion des calories plus élevée.
La seule chose qui pourrait décevoir les athlètes des sports de force est l’augmentation de la gluconéogenèse. Ce mécanisme biologique implique le recrutement des acides aminés par les cellules à des fins de dégradation en glucose. Pourtant, la curcumine inhiberait la gluconéogenèse. Serait-il alors possible d’associer la curcumine et l’agmatine ?
Source de l’article: Agmatine, the slimming supplement that does (almost) everything
Traduction pour Espace Corps Esprit Forme.
Note EM: Ce qu’avance ce chercheur me semble intéressant et suffisamment justifié. Cependant, j’attends d’autres recherches sur ce dérivé de l’arginine avant de pouvoir me faire une idée plus solide sur la question. En tout état de cause, l’arginine fait partie des acides aminés les plus intéressants, avec la citrulline, la leucine, la glycine et la taurine. Mais d’ici le prochain article, pensez à développer votre culture physique – mais aussi à vous enregistrer à la newsletter pour vous tenir informé de la parution des nouveaux articles.
Eric Mallet
3 Commentaires
Bien
Bonjour Eric pour la construction musculaire et pour palier à l’effet de gluconeogenese la consommation d’acides aminés (bcaa) durant l’entraînement est ce suffisant ?
Merci de m’éclairer !
Bonjour Alexis,
Ce que tu dis n’a pas beaucoup de sens. J’ai plutôt tendance à conseiller la prise de BCAA pendant les repas afin de stimuler la synthèse des protéines. Pourquoi prendre des BCAA pendant l’entraînement alors que tes cellules utilisent du glucose pour faire de l’énergie ? Sinon, Peptopro est une bonne solution également, mais un peu chère. Vitargo ou le waxy maize peuvent aider aussi. A toi de voir si tu en as vraiment besoin pendant ton training.
Sportivement,
Eric Mallet