Parmi mes éternelles interrogations sur les compléments alimentaires, j’ai toujours tendance à placer certains d’entre eux comme le magnésium, la vitamine D, la vitamine C, les polyphénols ou le resvératrol en première position. Cependant, quand vous vous donnez à 200% dans des entraînements de musculation intenses depuis plus de 20 ans, d’autres molécules moins connues en France mais pourtant très basiques comme le Coenzyme Q10 (ubiquinone ou ubiquinol selon qu’il soit oxydé ou réduit) me viennent rapidement à l’esprit. Cet article rédigé sur Ergo-log aurait tendance à corroborer mes interrogations à ce sujet, du moins en ce qui concerne le système cardiovasculaire.
Eric Mallet
Les athlètes qui pratiquent des sports de force pourraient développer un cœur hypertrophié. Ce n’est peut-être pas un problème en soi mais lorsqu’il est combiné avec des substances anabolisantes, cet élargissement entraînerait une anomalie fatale. Prendre un supplément de coenzyme Q10 pourrait offrir une protection, si les résultats d’études publiées par des cardiologues américains dans les années 1990 présentent un réel intérêt.
L’hypertrophie du muscle cardiaque
En fonction de certaines conditions, pratiquer un sport de force peut provoquer une hypertrophie du ventricule gauche. Les muscles de ce ventricule – ceux de la paroi septale et de la paroi postérieure pour être précis – conduisent à une réduction de la quantité de sang que le ventricule peut pomper dans l’organisme.
Les cardiologues observent principalement ce phénomène chez les personnes souffrant d’hypertension artérielle mais parfois les athlètes de force chimiquement aidés développent également une forme dangereuse d’hypertrophie ventriculaire gauche. Selon une étude finlandaise de 2003, les utilisateurs de stéroïdes qui feraient également usage à long terme de l’hormone de croissance devraient s’inquiéter. [Int J Sports Med 2003; 24: 337-343.] La quantité de sang que le cœur est capable de pomper dans l’organisme serait dangereusement basse dans ce groupe.
L’étude scientifique sur le Co Q10
Le cardiologue américain Per Langsjoen publie régulièrement depuis les années 1980 des articles sur les effets du coenzyme Q10 sur le muscle cardiaque. Dans les années 1990, Langsjoen s’est focalisé sur des personnes lambda – et non pas des athlètes de force – qui présentaient un ventricule gauche élargi. De là, nous avons un peu creusé une étude qu’il avait réalisé en 1997. Au cours de cette étude scientifique, il a demandé à 7 patients de prendre une moyenne de 200 mg de Co Q10 tous les jours, sur une durée de 3 à 48 mois.
Le Co Q10 [structure moléculaire en haut de l’article] s’apparente à une « punaise » moléculaire qui fonctionne comme un centre de distribution pour les électrons. Si la cellule en « pousse » suffisamment dans les membranes des mitochondries, elles pourront produire de l’énergie plus rapidement. De là, les cellules mettront plus de temps à atteindre leur point d’épuisement.
D’autre part, nous savons que l’hypertrophie ventriculaire gauche est causée par la fatigue chronique des cellules cardiaques. Langsjoen a estimé que la vitalité des cellules du myocarde pouvait être restaurée par une supplémentation visant à réduire les effets négatifs de l’hypertrophie ventriculaire gauche.
Les résultats de l’étude scientifique sur le Co Q10
Le tableau ci-dessous montre que l’épaisseur de la paroi septale des sujets [SWT] et l’épaisseur de la paroi postérieure [PWT] ont diminué.
La pente EF, LVEDD et FS sont des variables cardiologiques qui indiquent à quel point le cœur pompe le sang avec efficacité. Les résultats montrent une amélioration mais ils ne sont pas statistiquement significatifs. Néanmoins, les patients présentaient moins de douleurs thoraciques, étaient moins fatigués et moins essoufflés.
Conclusion sur le Co Q10 et le myocarde
« Ces résultats cliniques et échocardiographiques très encourageants dans le cadre de la cardiomyopathie hypertrophique sont conformes à l’hypothèse de travail selon laquelle le Co Q10 présenterait un effet bénéfique sur la production bioénergétique myocardique et d’ATP« , concluent les chercheurs. En 1999, des cardiologues australiens ont publié les résultats d’une étude qui a montré que la supplémentation en Q10 n’avait aucun effet sur le ventricule gauche des patients. Les chercheurs australiens avaient utilisées une dose plus faible que celle qui fut utilisée par les américains.
Source de l’article: Does Q10 offer strength athletes cardiac protection?
Source Ergo-log: Mol Aspects Med. 1997;18 Suppl:S145-51.
Note EM: Aucun des articles du blog ne doit être interprété comme un conseil d’ordre médical. Si vous souffrez d’une pathologie quelconque, consultez votre médecin traitant ou tout autre personnel de médecine qualifié. Si vous prenez des compléments alimentaires, et du Co Q10 en particulier, essayez de vous assurer qu’il soit de très bonne qualité nutritionnelle.
Éléments de bibliographie
Le Co Q10 protège t-il le système cardiovasculaire des athlètes de force ?
19 - 05
2018
Parmi mes éternelles interrogations sur les compléments alimentaires, j’ai toujours tendance à placer certains d’entre eux comme le magnésium, la vitamine D, la vitamine C, les polyphénols ou le resvératrol en première position. Cependant, quand vous vous donnez à 200% dans des entraînements de musculation intenses depuis plus de 20 ans, d’autres molécules moins connues en France mais pourtant très basiques comme le Coenzyme Q10 (ubiquinone ou ubiquinol selon qu’il soit oxydé ou réduit) me viennent rapidement à l’esprit. Cet article rédigé sur Ergo-log aurait tendance à corroborer mes interrogations à ce sujet, du moins en ce qui concerne le système cardiovasculaire.
Eric Mallet
Les athlètes qui pratiquent des sports de force pourraient développer un cœur hypertrophié. Ce n’est peut-être pas un problème en soi mais lorsqu’il est combiné avec des substances anabolisantes, cet élargissement entraînerait une anomalie fatale. Prendre un supplément de coenzyme Q10 pourrait offrir une protection, si les résultats d’études publiées par des cardiologues américains dans les années 1990 présentent un réel intérêt.
L’hypertrophie du muscle cardiaque
En fonction de certaines conditions, pratiquer un sport de force peut provoquer une hypertrophie du ventricule gauche. Les muscles de ce ventricule – ceux de la paroi septale et de la paroi postérieure pour être précis – conduisent à une réduction de la quantité de sang que le ventricule peut pomper dans l’organisme.
Les cardiologues observent principalement ce phénomène chez les personnes souffrant d’hypertension artérielle mais parfois les athlètes de force chimiquement aidés développent également une forme dangereuse d’hypertrophie ventriculaire gauche. Selon une étude finlandaise de 2003, les utilisateurs de stéroïdes qui feraient également usage à long terme de l’hormone de croissance devraient s’inquiéter. [Int J Sports Med 2003; 24: 337-343.] La quantité de sang que le cœur est capable de pomper dans l’organisme serait dangereusement basse dans ce groupe.
L’étude scientifique sur le Co Q10
Le cardiologue américain Per Langsjoen publie régulièrement depuis les années 1980 des articles sur les effets du coenzyme Q10 sur le muscle cardiaque. Dans les années 1990, Langsjoen s’est focalisé sur des personnes lambda – et non pas des athlètes de force – qui présentaient un ventricule gauche élargi. De là, nous avons un peu creusé une étude qu’il avait réalisé en 1997. Au cours de cette étude scientifique, il a demandé à 7 patients de prendre une moyenne de 200 mg de Co Q10 tous les jours, sur une durée de 3 à 48 mois.
Le Co Q10 [structure moléculaire en haut de l’article] s’apparente à une « punaise » moléculaire qui fonctionne comme un centre de distribution pour les électrons. Si la cellule en « pousse » suffisamment dans les membranes des mitochondries, elles pourront produire de l’énergie plus rapidement. De là, les cellules mettront plus de temps à atteindre leur point d’épuisement.
D’autre part, nous savons que l’hypertrophie ventriculaire gauche est causée par la fatigue chronique des cellules cardiaques. Langsjoen a estimé que la vitalité des cellules du myocarde pouvait être restaurée par une supplémentation visant à réduire les effets négatifs de l’hypertrophie ventriculaire gauche.
Les résultats de l’étude scientifique sur le Co Q10
Le tableau ci-dessous montre que l’épaisseur de la paroi septale des sujets [SWT] et l’épaisseur de la paroi postérieure [PWT] ont diminué.
La pente EF, LVEDD et FS sont des variables cardiologiques qui indiquent à quel point le cœur pompe le sang avec efficacité. Les résultats montrent une amélioration mais ils ne sont pas statistiquement significatifs. Néanmoins, les patients présentaient moins de douleurs thoraciques, étaient moins fatigués et moins essoufflés.
Conclusion sur le Co Q10 et le myocarde
« Ces résultats cliniques et échocardiographiques très encourageants dans le cadre de la cardiomyopathie hypertrophique sont conformes à l’hypothèse de travail selon laquelle le Co Q10 présenterait un effet bénéfique sur la production bioénergétique myocardique et d’ATP« , concluent les chercheurs. En 1999, des cardiologues australiens ont publié les résultats d’une étude qui a montré que la supplémentation en Q10 n’avait aucun effet sur le ventricule gauche des patients. Les chercheurs australiens avaient utilisées une dose plus faible que celle qui fut utilisée par les américains.
Source de l’article: Does Q10 offer strength athletes cardiac protection?
Source Ergo-log: Mol Aspects Med. 1997;18 Suppl:S145-51.
Note EM: Aucun des articles du blog ne doit être interprété comme un conseil d’ordre médical. Si vous souffrez d’une pathologie quelconque, consultez votre médecin traitant ou tout autre personnel de médecine qualifié. Si vous prenez des compléments alimentaires, et du Co Q10 en particulier, essayez de vous assurer qu’il soit de très bonne qualité nutritionnelle.
Éléments de bibliographie