12 - 07
2018
Après des décennies de recherche, il n’existe toujours pas de médicament efficace qui ralentisse le processus de vieillissement. Il existe tellement de facteurs impliqués dans le vieillissement que les scientifiques ne savent pas sur quel facteur ils devraient s’appuyer pour développer un remède actif contre le vieillissement. Mais les chercheurs du Centre allemand de recherche sur le cancer estiment qu’ils ont maintenant découvert quelque chose qui devrait faire sortir la première pilule anti-âge efficace des laboratoires dans un avenir pas trop lointain.
L’étude scientifique qui aboutira sur la découverte de la thiorédoxine
Lorsque les chercheurs ont comparé les cellules immunitaires de personnes dans la vingtaine avec celles de personnes de plus de 55 ans, ils ont découvert que le processus de vieillissement entrainait les cellules à produire de moins en moins de thiorédoxine [TRX]. La thiorédoxine est une enzyme qui permet aux molécules antioxydantes endogènes telles que le glutathion de protéger les cellules contre les radicaux libres. Les symptômes du vieillissement sont en partie causés par ces radicaux libres.
Les Allemands ont également découvert que la diminution de la production de thiorédoxine était causée par une augmentation liée au vieillissement de la production de la protéine interagissant avec la thiorédoxine [TXNIP]. Les chercheurs se sont donc demandé s’ils pouvaient rendre les cellules plus résistantes aux radicaux libres en ralentissant l’accroissement des TXNIP cellulaires – ce qui permettrait aux organismes de vivre plus longtemps.
L’étude in vitro sur les effets anti-âge supposé en rapport à la thiorédoxine
Les chercheurs ont placé un morceau de matériel génétique dans l’ADN des cellules. Elles produisaient alors moins de TXNIP. Ce nouveau segment d’ADN est alors devenu actif lorsque les chercheurs ont exposé les cellules à l’antibiotique doxycycline [Dox].
Les chercheurs ont exposé les cellules génétiquement modifiées au peroxyde d’hydrogène [H2O2; un radical libre]. A partir de là, une grande majorité des cellules sont mortes. Mais quand ils ont activé le gène modifié avec de la doxycycline, la mortalité des cellules a été réduite de moitié. Ils étaient protégés par un surplus de thiorédoxine.
Études sur l’animal et extension de la longévité
Les chercheurs ont utilisé deux types de mouches à fruits génétiquement modifiées. L’une d’entre-elles faisait plus de TXNIP que de mouches normales, l’autre type en faisait moins que des mouches normales. Les mouches avec TXNIP augmentée vivaient en moyenne moins longtemps que la normale. Les mouches qui faisait moins de TXNIP présentaient une longévité que la normale.
Conclusion sur le TXNIP et son potentiel anti-âge
Bien que les Allemands aient pratiqué leurs expériences sur des cellules et des mouches à fruits, ils pensent que leurs découvertes ouvrent la voie au développement d’un médicament, ou peut-être d’un régime ou d’un supplément, qui ralentira le processus de vieillissement chez les humains. « TRX-1 et son opposant TXNIP ont été parfaitement conservés au cours de l’évolution, ils ne diffèrent guère entre les mouches et les humains », explique le responsable de la recherche Peter Krammer dans un communiqué de presse. [sciencedaily.com June 20, 2018]
« Les scientifiques ont trouvé des centaines de gènes qui sont en quelque sorte liés au processus de vieillissement. Dans ce cas bien précis, il suffit de mettre en veille TXNIP pour retarder le vieillissement. […] Et cela en fait un candidat anti-âge intéressant pour intervenir sur les processus qui nous y conduisent. «
Source de l’article: The very first drug against aging is coming
Source Ergo-log: FEBS Lett. 2018 Jun 13. doi: 10.1002/1873-3468.13156. [Epub ahead of print].
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Article de vulgarisation intéressant proposé par Ergo-log, ce dernier nous indique surtout que nous disposerions cette fois-ci d’un potentiel de lutte contre le vieillissement et de la longévité placé en aval du processus, c’est-à-dire contre les radicaux libres produits par le métabolisme et en général, la génération d’énergie. Précisons, pour ceux qui ne le savent pas encore, que la recherche évolue sur un plan plus large que l’opposition primaire oxydants/antioxydants car certains oxydants sont également utiles au niveau cellulaire, notamment au niveau de la signalisation intracellulaire. Certains oxydants sont utiles à notre santé, d’autre ne le sont pas forcément. Ici, l’article traite essentiellement des radicaux libres qui contribuent à la dégénérescence de l’organisme. A l’opposé, d’autres molécules comme le nicotinamide riboside, précurseur indirect du NADH et le NMN (nicotinamide mononucléotide), précurseur direct cette fois, nous donne depuis peu des éléments de lutte pro-longévité placés en amont du vieillissement cellulaire. Toutes ces recherches sur le domaine anti-âge s’avèrent particulièrement passionnantes, c’est un domaine à suivre…
Eric Mallet
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