Image Karolina Grabowska
Avec cet article, je reviens sur la question de l’ail et autres condiments apparentés car il nous donne quelques indications sur la manière dont l’ail, et sa substance active, le disulfure de diallyle, influence la libération de testostérone. Il y a plusieurs années de cela, j’avais mis en ligne un article similaire sur l’oignon. J’avais été très étonné par les réactions qui suivirent cet article. Certains lecteurs avaient été jusqu’à se faire un jus d’oignon quotidien. Pour ma part, je ne pense pas qu’il faille aller jusqu’à ce genre d’extrémités gustatives pour espérer gagner quelques pourcentages sans doute peu significatif de testostérone. Toujours est-il que cet article de 2001 publié dans The Journal of Nutrition qui m’avait échappé à l’époque, nous explique un peu plus le mécanisme sous-jacent à cette stimulation – sans doute assez modeste – de vos androgènes.
Mais d’un point de vue santé, il y a aussi d’autres choses plus primordiales que de savoir si vous allez libérer un peu plus de testostérone. Si vous faites une recherche Google sur l’ail et l’oignon, vous trouverez des dizaines de sites qui vous diront que ces « bulbes bienfaisants » ont pour propriété de chélater les métaux lourds. Il se trouve cependant qu’ils n’attendront pas forcément d’être dans votre corps pour capturer ces substances et les extraire de votre organisme. A l’opposé, il est grandement probable qu’ils en contiennent aussi, même peut-être s’ils sont bio. Avec un peu de bon sens, vous comprendrez qu’il serait assez délicat pour votre santé d’en consommer des quantités trop importantes. Sur ce, je vous laisse avec la traduction de cet article d’Ergo-log, une occasion de plus pour nous aider à développer notre culture physique !
Eric Mallet
De l’ail en poudre stimulerait la production de testostérone et réduirait le cortisol. Cette découverte a été faite par des chercheurs de l’Université de Kobe et de l’entreprise pharmaceutique Riken au Japon. Les rats auxquels on donne de la poudre d’ail dans leur alimentation retiendraient plus de protéines.
L’ail présente t-il des propriétés ergogènes ?
Ce n’était pas la première fois que ces chercheurs étudiaient les propriétés pharmacologiques de l’ail. À la fin des années 1990, ils avaient publié un article sur la capacité de l’ail à oxyder les graisses. Ils avaient mis en évidence le fait que l’ail stimulait la production de noradrénaline. Cette fois, les chercheurs ont examiné les effets anabolisants potentiels de l’ail.
L’étude sur l’animal et les effets de l’ail
Les Japonais ont fait des tests sur trois groupes de rats ; chaque groupe a reçu des aliments qui différaient sur un seul aspect : la quantité de protéines. L’alimentation des rats se composait de 40, 20 et 10% de protéines.
Les chercheurs ont ensuite divisé chaque groupe en deux sous-groupes. L’un d’eux a reçu des aliments ordinaires contenant 10, 20 ou 40% de protéines. L’autre sous-groupe a reçu des aliments enrichis en poudre d’ail. Chaque kilogramme d’aliment contenait huit grammes de poudre d’ail. Chaque gramme de cette poudre contenait cinq milligrammes de disulfure de diallyle. Les rats ont reçu cet aliment pendant 28 jours, après quoi les chercheurs ont mesuré la quantité d’azote [lire : protéine] que les rats avaient retenu.
Résultats de l’étude, avec ou sans supplément d’ail
Ils ont découvert que l’ail n’avait aucun effet chez les rats auxquels on avait donné des quantités faibles ou moyennes de protéines. Mais dans le groupe qui avait un apport élevé en protéines, le bilan azoté était plus élevé dans le groupe de l’ail.
La concentration de corticostérone était plus faible dans le sang des rats supplémentés, comme on peut le voir ci-dessous. Le graphique ci-dessous montre également la quantité de testostérone que les chercheurs ont trouvée dans les testicules des rats. Plus l’apport en protéines est élevé, plus la production de testostérone l’était chez les rats supplémentés.
Le disulfure de diallyle
Les Japonais pensent que la façon dont la production de testostérone augmente a quelque chose à voir avec l’hormone messagère LH. Ils fondent leur supposition sur une expérience au cours de laquelle ils ont injecté du disulfure de diallyle – la substance active de l’ail – chez des rats et ont ensuite mesuré la synthèse de LH. La production a augmenté. Plus le taux de disulfure de diallyle des rats était élevé, plus la LH augmentait.
Les doses utilisées dans le tableau ci-dessus sont intéressantes. Les chiffres à gauche indiquent le nombre de millimoles par litre de liquide injecté. Les rats n’ont reçu qu’un millilitre. Si les affirmations des Japonais sont vraies, alors le disulfure de diallyle serait intéressant sur le plan pharmacologique.
Financement de la recherche
Riken, entreprise qui a financé la recherche, fabrique des extraits d’ail pour les suppléments nutritionnels et les compléments alimentaires.
Source de l’article: The anabolic effect of garlic
Source Ergo-log: J Nutr. 2001 Aug;131(8):2150-6.
Traduction pour Espace Corps Esprit Forme,
Eric Mallet
L’ail et ses effets sur l’anabolisme musculaire
10 - 10
2019
Image Karolina Grabowska
Avec cet article, je reviens sur la question de l’ail et autres condiments apparentés car il nous donne quelques indications sur la manière dont l’ail, et sa substance active, le disulfure de diallyle, influence la libération de testostérone. Il y a plusieurs années de cela, j’avais mis en ligne un article similaire sur l’oignon. J’avais été très étonné par les réactions qui suivirent cet article. Certains lecteurs avaient été jusqu’à se faire un jus d’oignon quotidien. Pour ma part, je ne pense pas qu’il faille aller jusqu’à ce genre d’extrémités gustatives pour espérer gagner quelques pourcentages sans doute peu significatif de testostérone. Toujours est-il que cet article de 2001 publié dans The Journal of Nutrition qui m’avait échappé à l’époque, nous explique un peu plus le mécanisme sous-jacent à cette stimulation – sans doute assez modeste – de vos androgènes.
Mais d’un point de vue santé, il y a aussi d’autres choses plus primordiales que de savoir si vous allez libérer un peu plus de testostérone. Si vous faites une recherche Google sur l’ail et l’oignon, vous trouverez des dizaines de sites qui vous diront que ces « bulbes bienfaisants » ont pour propriété de chélater les métaux lourds. Il se trouve cependant qu’ils n’attendront pas forcément d’être dans votre corps pour capturer ces substances et les extraire de votre organisme. A l’opposé, il est grandement probable qu’ils en contiennent aussi, même peut-être s’ils sont bio. Avec un peu de bon sens, vous comprendrez qu’il serait assez délicat pour votre santé d’en consommer des quantités trop importantes. Sur ce, je vous laisse avec la traduction de cet article d’Ergo-log, une occasion de plus pour nous aider à développer notre culture physique !
Eric Mallet
De l’ail en poudre stimulerait la production de testostérone et réduirait le cortisol. Cette découverte a été faite par des chercheurs de l’Université de Kobe et de l’entreprise pharmaceutique Riken au Japon. Les rats auxquels on donne de la poudre d’ail dans leur alimentation retiendraient plus de protéines.
L’ail présente t-il des propriétés ergogènes ?
Ce n’était pas la première fois que ces chercheurs étudiaient les propriétés pharmacologiques de l’ail. À la fin des années 1990, ils avaient publié un article sur la capacité de l’ail à oxyder les graisses. Ils avaient mis en évidence le fait que l’ail stimulait la production de noradrénaline. Cette fois, les chercheurs ont examiné les effets anabolisants potentiels de l’ail.
L’étude sur l’animal et les effets de l’ail
Les Japonais ont fait des tests sur trois groupes de rats ; chaque groupe a reçu des aliments qui différaient sur un seul aspect : la quantité de protéines. L’alimentation des rats se composait de 40, 20 et 10% de protéines.
Les chercheurs ont ensuite divisé chaque groupe en deux sous-groupes. L’un d’eux a reçu des aliments ordinaires contenant 10, 20 ou 40% de protéines. L’autre sous-groupe a reçu des aliments enrichis en poudre d’ail. Chaque kilogramme d’aliment contenait huit grammes de poudre d’ail. Chaque gramme de cette poudre contenait cinq milligrammes de disulfure de diallyle. Les rats ont reçu cet aliment pendant 28 jours, après quoi les chercheurs ont mesuré la quantité d’azote [lire : protéine] que les rats avaient retenu.
Résultats de l’étude, avec ou sans supplément d’ail
Ils ont découvert que l’ail n’avait aucun effet chez les rats auxquels on avait donné des quantités faibles ou moyennes de protéines. Mais dans le groupe qui avait un apport élevé en protéines, le bilan azoté était plus élevé dans le groupe de l’ail.
La concentration de corticostérone était plus faible dans le sang des rats supplémentés, comme on peut le voir ci-dessous. Le graphique ci-dessous montre également la quantité de testostérone que les chercheurs ont trouvée dans les testicules des rats. Plus l’apport en protéines est élevé, plus la production de testostérone l’était chez les rats supplémentés.
Le disulfure de diallyle
Les Japonais pensent que la façon dont la production de testostérone augmente a quelque chose à voir avec l’hormone messagère LH. Ils fondent leur supposition sur une expérience au cours de laquelle ils ont injecté du disulfure de diallyle – la substance active de l’ail – chez des rats et ont ensuite mesuré la synthèse de LH. La production a augmenté. Plus le taux de disulfure de diallyle des rats était élevé, plus la LH augmentait.
Les doses utilisées dans le tableau ci-dessus sont intéressantes. Les chiffres à gauche indiquent le nombre de millimoles par litre de liquide injecté. Les rats n’ont reçu qu’un millilitre. Si les affirmations des Japonais sont vraies, alors le disulfure de diallyle serait intéressant sur le plan pharmacologique.
Financement de la recherche
Riken, entreprise qui a financé la recherche, fabrique des extraits d’ail pour les suppléments nutritionnels et les compléments alimentaires.
Source de l’article: The anabolic effect of garlic
Source Ergo-log: J Nutr. 2001 Aug;131(8):2150-6.
Traduction pour Espace Corps Esprit Forme,
Eric Mallet