Sous certaines conditions, les athlètes pourraient développer plus de masse musculaire en combinant entraînement de force et cardiotraining plutôt qu’en effectuant un entraînement de force seul. Des scientifiques suédois du sport l’ont démontré dans une petite étude sur l’homme publiée dans PLoS One.
L’entraînement de force et le cardiotraining
Si votre volume d’entraînement total devient trop élevé, les effets escomptés de l’entraînement de force et le cardiotraining pourraient commencer à se contrarier l’un l’autre. Les meilleurs entraîneurs et scientifiques du sport le savent depuis des années. Des méta-études ont également démontré jusqu’où les athlètes de force pouvaient augmenter leurs entraînements de cardiotraining sans compromettre leurs résultats. A priori, une séance de cardio de 20 minutes trois fois par semaine ne devrait pas poser de problème aux athlètes de force.
Quelques études ont même montré qu’une combinaison modérée de musculation et de cardiotraining pouvait aider à construire plus de masse corporelle maigre que la musculation seule*. Oui, cela peut sembler étrange. Mais, selon l’étude humaine publiée par les scientifiques suédois dans PLoS One, c’est possible.
L’étude sur le rapport supposé entre le cardiotraining et l’entraînement de résistance
Les chercheurs ont proposé à seize jeunes hommes en bonne santé, qui n’avaient jamais fait de musculation auparavant, de s’entraîner trois fois par semaine. Sur une période de sept semaines, sept hommes ont suivi un entraînement contre résistance [R], tandis que neuf autres ont fait du cardiotraining et de la résistance [ER].
L’entraînement de force consistait uniquement à effectuer des extensions de jambes. [Oui, nous sommes d’accord, vous pouvez difficilement appeler cela un entraînement de résistance]. Le programme d’entraînement des deux groupes est présenté ci-dessous.
La planification de l’entraînement de cardio est indiqué ci-dessous. Le groupe ER a suivi l’entraînement de cardiotraining avant de commencer son entraînement de musculation. [A vrai dire, pour la plupart des hommes et des femmes qui font de la musculation sérieusement, cet horaire d’entraînement de cardiotraining est peut-être trop long].
20 minutes après la fin de l’entraînement, les sujets ont bu un shake contenant 20 grammes de lactosérum. Le groupe ER a également reçu de la maltodextrine dans son shake pour compenser les calories brûlées.
Résultats de l’étude
La quantité de fibres musculaires de type II dans le muscle de la jambe vastus lateralis des hommes du groupe ER a augmenté plus que chez les hommes du groupe R.
L’explication la plus probable
L’association du cardiotraining et de l’entrainement de résistance a entrainé une stimulation anabolisante plus forte que par rapport à un entraînement de résistance seul.
Conclusion
« L’enquête en cours fournit des preuves supplémentaires que l’exercice d’endurance ne compromet pas le stimulus anabolique fourni par l’entraînement de force subséquent », ont conclu les Suédois.
Source de l’article: Cardio Training boosts the effect of strength training on muscle growth, sometimes
Source Ergo-log: PLoS One. 2016; 11(2): e0149082.
* Brett A. Dolezal, Jeffrey A. Potteiger, Concurrent resistance and endurance training influence basal metabolic rate in nondieting individuals, Jour. Applied Phys., Aug. 1998
Note EM: Le résumé d’Ergo-log est intéressant en ce sens qu’il reprend l’essentiel de l’article publié dans Plos One. L’intitulé exact de cet article précise que l’exercice d’endurance améliore les effets des entraînements de force sur le volume des fibres musculaires et l’expression de mTOR et AKT sur la synthèse des protéines. Pour ma part, je veux bien admettre l’intérêt – limité – de cette étude (également limitée en termes de sujets) mais il faut surtout se rendre compte que ces mêmes sujets sont des débutants complets. A mon sens, il est peu probable que les résultats auraient été identiques avec des sujets expérimentés; sans même parler de l’entraînement de force qui ne concerne que le banc à jambes. Encore une fois, et même si je n’ai pas l’impression que c’est volontaire, il faut savoir se méfier des études cliniques qui s’écartent de loin de la réalité quotidienne des entraînements en salle.
Entre vouloir prouver quelque chose et le prouver de manière objective, il existe un fossé qu’il serait bon de ne pas franchir. Et comme c’est parfois le cas en termes de recherche clinique, l’inconscient et la volonté de trop bien faire pour prouver ce que l’on a envie d’entendre peuvent parfois jouer des tours, même aux chercheurs les plus près de l’éthique scientifique. Rappelez-vous l’exemple inepte de ce chercheur qui voulait prouver que la créatine était hypoglycémiante en réalisant des tests avec du lactosérum et du glucose a contrario totale avec la réalité des faits et la littérature scientifique. J’ai la mauvaise impression que nous sommes ici dans le même cas de figure. Avec ou sans cardio, il est fort probable que l’expression de mTOR et d’AKT aurait donné un résultat similaire. Vous penserez sans doute que ce genre d’article n’a pas grand intérêt car il ne prouve rien. Au contraire, il a pour avantage de nous aider à développer notre sens critique.
Eric Mallet
Le cardiotraining augmenterait les effets de l’entraînement de force, quelque fois…
25 - 01
2019
Sous certaines conditions, les athlètes pourraient développer plus de masse musculaire en combinant entraînement de force et cardiotraining plutôt qu’en effectuant un entraînement de force seul. Des scientifiques suédois du sport l’ont démontré dans une petite étude sur l’homme publiée dans PLoS One.
L’entraînement de force et le cardiotraining
Si votre volume d’entraînement total devient trop élevé, les effets escomptés de l’entraînement de force et le cardiotraining pourraient commencer à se contrarier l’un l’autre. Les meilleurs entraîneurs et scientifiques du sport le savent depuis des années. Des méta-études ont également démontré jusqu’où les athlètes de force pouvaient augmenter leurs entraînements de cardiotraining sans compromettre leurs résultats. A priori, une séance de cardio de 20 minutes trois fois par semaine ne devrait pas poser de problème aux athlètes de force.
Quelques études ont même montré qu’une combinaison modérée de musculation et de cardiotraining pouvait aider à construire plus de masse corporelle maigre que la musculation seule*. Oui, cela peut sembler étrange. Mais, selon l’étude humaine publiée par les scientifiques suédois dans PLoS One, c’est possible.
L’étude sur le rapport supposé entre le cardiotraining et l’entraînement de résistance
Les chercheurs ont proposé à seize jeunes hommes en bonne santé, qui n’avaient jamais fait de musculation auparavant, de s’entraîner trois fois par semaine. Sur une période de sept semaines, sept hommes ont suivi un entraînement contre résistance [R], tandis que neuf autres ont fait du cardiotraining et de la résistance [ER].
L’entraînement de force consistait uniquement à effectuer des extensions de jambes. [Oui, nous sommes d’accord, vous pouvez difficilement appeler cela un entraînement de résistance]. Le programme d’entraînement des deux groupes est présenté ci-dessous.
La planification de l’entraînement de cardio est indiqué ci-dessous. Le groupe ER a suivi l’entraînement de cardiotraining avant de commencer son entraînement de musculation. [A vrai dire, pour la plupart des hommes et des femmes qui font de la musculation sérieusement, cet horaire d’entraînement de cardiotraining est peut-être trop long].
20 minutes après la fin de l’entraînement, les sujets ont bu un shake contenant 20 grammes de lactosérum. Le groupe ER a également reçu de la maltodextrine dans son shake pour compenser les calories brûlées.
Résultats de l’étude
La quantité de fibres musculaires de type II dans le muscle de la jambe vastus lateralis des hommes du groupe ER a augmenté plus que chez les hommes du groupe R.
L’explication la plus probable
L’association du cardiotraining et de l’entrainement de résistance a entrainé une stimulation anabolisante plus forte que par rapport à un entraînement de résistance seul.
Conclusion
« L’enquête en cours fournit des preuves supplémentaires que l’exercice d’endurance ne compromet pas le stimulus anabolique fourni par l’entraînement de force subséquent », ont conclu les Suédois.
Source de l’article: Cardio Training boosts the effect of strength training on muscle growth, sometimes
Source Ergo-log: PLoS One. 2016; 11(2): e0149082.
* Brett A. Dolezal, Jeffrey A. Potteiger, Concurrent resistance and endurance training influence basal metabolic rate in nondieting individuals, Jour. Applied Phys., Aug. 1998
Note EM: Le résumé d’Ergo-log est intéressant en ce sens qu’il reprend l’essentiel de l’article publié dans Plos One. L’intitulé exact de cet article précise que l’exercice d’endurance améliore les effets des entraînements de force sur le volume des fibres musculaires et l’expression de mTOR et AKT sur la synthèse des protéines. Pour ma part, je veux bien admettre l’intérêt – limité – de cette étude (également limitée en termes de sujets) mais il faut surtout se rendre compte que ces mêmes sujets sont des débutants complets. A mon sens, il est peu probable que les résultats auraient été identiques avec des sujets expérimentés; sans même parler de l’entraînement de force qui ne concerne que le banc à jambes. Encore une fois, et même si je n’ai pas l’impression que c’est volontaire, il faut savoir se méfier des études cliniques qui s’écartent de loin de la réalité quotidienne des entraînements en salle.
Entre vouloir prouver quelque chose et le prouver de manière objective, il existe un fossé qu’il serait bon de ne pas franchir. Et comme c’est parfois le cas en termes de recherche clinique, l’inconscient et la volonté de trop bien faire pour prouver ce que l’on a envie d’entendre peuvent parfois jouer des tours, même aux chercheurs les plus près de l’éthique scientifique. Rappelez-vous l’exemple inepte de ce chercheur qui voulait prouver que la créatine était hypoglycémiante en réalisant des tests avec du lactosérum et du glucose a contrario totale avec la réalité des faits et la littérature scientifique. J’ai la mauvaise impression que nous sommes ici dans le même cas de figure. Avec ou sans cardio, il est fort probable que l’expression de mTOR et d’AKT aurait donné un résultat similaire. Vous penserez sans doute que ce genre d’article n’a pas grand intérêt car il ne prouve rien. Au contraire, il a pour avantage de nous aider à développer notre sens critique.
Eric Mallet