Les caroténoïdes contre l’atrophie musculaire ?

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Carottes source de bêta-carotèneSelon une étude japonaise publiée dans le British Journal of Nutrition en 2013, une consommation élevée de caroténoïdes sous forme de bêta-carotène pourrait protéger contre la dégradation musculaire. Les chercheurs, affiliés à l’Université d’Osaka ont administré une dose élevée de bêta-carotène à des souris, un apport qui pourrait s’avérer dangereux chez l’homme. Fort heureusement, il existe des caroténoïdes qui pourraient avoir le même effet anti-catabolique sans pour autant présenter un risque pour la santé.

L’étude scientifique sur le bêta-carotène

Les chercheurs japonais ont coupé les voies nerveuses des membres inférieurs de souris afin que les animaux ne puissent plus utiliser une jambe [Den]. Pour d’autres souris, ils ne l’ont pas fait [Sham]. Durant la première semaine suivant l’opération, les chercheurs ont examiné ce qui se passait dans les muscles dénervés. Ils ont administré quotidiennement une quantité substantielle de bêta-carotène par voie orale à certaines souris [B-Carotene]. D’autres souris ont reçu un placebo [véhicule].

Résultats de l’expérience

Pour les souris qui avaient reçu du bêta-carotène {Barres grises}, le muscle soleus avait régressé moins rapidement après la coupure des nerfs que pour les animaux qui avait reçu un placebo {Barres blanches}.

Bêta-carotène muscle et atrophie

Dans le tissu musculaire du soléaire, la quantité de conjugués ubiquitines a augmenté après la coupure du nerf. Les conjugués ubiquitine sont des fragments de protéines sur lesquels la cellule a lié des molécules d’ubiquitine. De cette façon, la cellule marque les protéines comme «prêtes à être mises au rebut». Cependant, dans les muscles dénervés des souris ayant reçu du bêta-carotène, les chercheurs ont trouvé moins de conjugués d’ubiquitine que dans les muscles des souris de l’autre groupe.

Bêta-carotène anti-catabolique

La fragmentation des protéines des cellules musculaires est réalisée par des enzymes telles que l’Atrogin-1 et la MuRF-1. Pour faire une comparaison simple et amusante, disons qu’il s’agit des équivalents moléculaires du « déchiqueteur » et de la « boule de démolition ». Dans le muscle soléaire des souris, la production de ces protéines a augmenté après la dénervation mais une supplémentation en bêta-carotène a inhibé ce processus.

Effet anti-catabolique sur Atrogin-1 et MuRF-1

Les chercheurs Japonais ne savent pas comment le bêta-carotène inhibe la dégradation musculaire. Ils suggèrent que le bêta-carotène neutralise les radicaux libres jouant un rôle dans la première phase de la dégradation musculaire et qu’il inhibe FOXO3a. Il s’agit d’un facteur de transcription moléculaire qui joue un rôle clé dans la décomposition musculaire.

Conclusion sur l’influence cellulaire du bêta-carotène

« Nous avons démontré qu’une supplémentation alimentaire en bêta-carotène est utile en tant qu’agent chimio-préventif pour réduire la perte de masse musculaire induite par l’absence de travail musculaire au stade précoce de l’atrophie du muscle soléaire », ont écrit les chercheurs.

Caroténoïdes alpha et bêta-carotène, lycopène, zéaxanthine, lutéine...

Spéculons un peu sur le sujet…

L’équivalent humain de la quantité de bêta-carotène utilisée par les chercheurs serait d’environ 100 milligrammes par jour. Ce dosage est considéré comme malsain pour l’être humain. La recherche estime qu’un apport quotidien de 15 milligrammes de bêta-carotène supplémentaire est suffisant pour augmenter le risque de cancer du poumon chez les fumeurs. Cela est probablement dû au fait que le bêta-carotène se transforme en rétinol et que des concentrations élevées de rétinol, associées à des facteurs environnementaux, augmentent le risque de certains types de cancer.

Heureusement, nous retrouvons d’autres substances dans les aliments dont la structure est similaire à celle de ce caroténoïde. Cependant, ils ne peuvent pas ou très difficilement être converties en vitamine A. L’alpha-carotène, par exemple ou la bêta-cryptoxanthine, le lycopène, l’astaxanthine, ou la lutéine Il se pourrait que ces antioxydants protègent également contre la dégradation musculaire…

Source de l’article: Carotenoids versus muscle atrophy

Source Ergo-log: Br J Nutr. 2013 Apr 28;109(8):1349-58.

Traduction pour Espace Corps Esprit Forme,

Eric Mallet

Note EM: N’oubliez pas que la patate douce est riche en bêta-carotène (plus de 10000 mcg/100 g en moyenne :-)

A propos de l'auteur

Passionné et pratiquant de la musculation depuis près de 28 ans, je me suis toujours intéressé au développement des ergogènes et de la nutrition sportive. Diplômé des universités Lille 3 et Paris 7, je travaille actuellement sur la rédaction de plusieurs ouvrages dont la sublimation par la culture physique et la musculation sur le plan psychanalytique. Consultant dans le domaine des compléments alimentaires, j'accompagne les entreprises dans le développement de leur stratégie de vente et de communication en matière de nutrition sportive. Espace Corps Esprit Forme est à considérer comme un blog de vulgarisation scientifique, destiné à aider les athlètes tout en leurs donnant des informations scientifiques utiles à leur pratique des sports de force.

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