21 - 08
2016
Fort heureusement, la question de l’utilité des acides gras Oméga 3, notamment des EPA et DHA, ne fait plus débat aujourd’hui dans le monde des sports de force. Des études scientifiques nombreuses et sérieuses sont venues étayer les arguments qui affirment que les Oméga 3 contribuent à la santé même si actuellement, il existe un début de polémique à ce sujet. L’influence positive immédiate des acides gras poly-insaturés serait peut-être contre-balancée sur le long terme. Pour l’instant, la recherche scientifique actuelle ne s’est pas positionnée clairement à ce sujet. Certains chercheurs américains, même s’ils sont minoritaires, affirment que les Oméga 3 pourraient ne pas être aussi bénéfiques que cela mais le débat n’est pas tranché pour l’instant. Il n’empêche que leur avis doit être pris en compte de manière raisonnable et pondérée. En revanche, nous savons que l’équilibre entre les Oméga 3 et 6 présente une certain importance.
Classés comme vous le savez en Oméga 3, 6 et 9, il s’agit cependant de ne pas oublier les acides gras Oméga 7 dont on compte trois principaux représentants. Nous avons l’acide palmitoléique (ou acide 9-Hexadécénoïque, mono-insaturé), l’acide trans-vaccénique (ou acide 11-octadécénoïque) et l’acide paullinique (ou acide 13-éicosénoïque, également un acide gras mono-insaturé). Ce dernier est assez rare, on le retrouve notamment dans certains végétaux tels que le Guarana. C’est de là que lui vient son nom (Paullinia cupana en latin). L’acide trans-vaccénique fait partie de la famille des acides gras insaturés. C’est l’acide gras trans principal retrouvé dans le lait humain. Même sans le savoir vraiment, nous connaissons donc les Oméga 7 puisque nous les avons tous consommés.
L’acide palmitoléique Oméga 7 présente des propriétés intéressantes pour la santé des athlètes
Par contre, ce qui m’intéresse plus particulièrement ici concerne l’acide palmitoléique, notamment pour ses propriétés. Ce dernier est retrouvé dans l’huile de Macadamia, l’argousier et l’huile d’anchois. C’est également un acide gras très commun chez l’être humain, constituant des glycérides de nos tissus adipeux. Bénéfique à notre santé pour les raisons que j’évoquerai dans cet article, l’acide gras Oméga 7 acide palmitoléique est synthétisé dans le foie à partir de l’acide palmitique avec l’aide d’une enzyme appelée delta-9 désaturase. Cependant, les résultats d’études obtenus vont en faveur d’un intérêt à supplémenter cet acide gras Oméga 7.
Même si a priori on ne peut pas classer cet acide gras dans la catégorie des ergogènes, je vais quand même vous en parler, ne serait-ce que pour une question de culture et d’information santé. En effet, l’acide palmitoléique est depuis peu connu pour réduire la résistance à l’insuline et l’accumulation des graisses. C’est une caractéristique qui pourrait être bénéfique aux performances athlétiques. Du moins, c’est exact pour les athlètes amateurs réguliers qui constituent la majorité des sportifs mais les athlètes de haut niveau feraient bien d’en connaître aussi les propriétés. Pourtant, l’intérêt des Oméga 7 ne s’arrête pas là comme nous allons le voir ensemble.
L’acide palmitoléique et le syndrome métabolique
Si l’Oméga 7 acide palmitoléique peut être intéressant pour les sportifs, il pourrait, selon les recherches scientifiques effectuées récemment, contribuer à réduire ce que l’on nomme le syndrome métabolique. Il s’agit des problèmes de santé liés à un métabolisme organique déficient. Ces syndromes regroupent de nombreuses maladies comme le diabète de type 2 bien évidemment mais aussi les troubles cardiovasculaires ou les AVC (Accident Vasculaire Cérébral). Certains vont y ajouter les cancers liés au métabolisme comme le cancer du colon et d’autres maladies encore.
C’est en avril 2014 que le magazine américain Life Extension a publié un article intitulé Omega 7 protects Against Metabolic Syndrome. L’article en question traite de la capacité de l’acide palmitoléique à traiter les différents facteurs impliqués dans le syndrome métabolique comme la résistance à l’insuline, un déséquilibre du cholestérol avec un taux de triglycérides élevé contre un faible taux de cholestérol HDL, une pression artérielle élevée, l’inflammation chronique et l’obésité. Selon les chercheurs, l’avantage de cet Oméga 7 est indéniable dans le sens où il agirait avec une efficacité prouvée par l’expérience clinique mais sans les effets secondaires indésirables que pourraient présenter les multiples médicaments élaborés pour traiter ces symptômes. Mais le plus étonnant réside certainement dans le mode d’action de l’acide palmitoléique lui-même.
Un Oméga 7 qui agirait comme un signal, faisant de lui le premier lipokine…
Selon la recherche, cet acide gras Oméga 7 agirait comme une molécule signal qui faciliterait la communication entre les tissus adipeux et les muscles de notre corps ((Cao H, Gerhold K, Mayers JR, Wiest MM, Watkins SM, Hotamisligil GS. Identification of a lipokine, a lipid hormone linking adipose tissue to systemic metabolism. Cell. 2008 Sep 19;134(6):933-44.)) Cette fonction particulière fait de l’Oméga 7 en question la première lipokine identifiée, c’est à dire un acide gras agissant comme une hormone entre des tissus distants pour assurer une utilisation optimale de l’énergie et son utilisation (ibid.).
Selon l’article de Life Extension pré-cité, les chercheurs ont découvert que l’acide palmitoléique agirait de 5 manières distinctes pour réduire les effets dangereux du syndrome métabolique telles que:
- Une réduction de la résistance à l’insuline et une baisse du taux de glucose sanguin ((Yang ZH, Miyahara H, Hatanaka A (2011). « Chronic administration of palmitoleic acid reduces insulin resistance and hepatic lipid accumulation in KK-Ay Mice with genetic type 2 diabetes ». Lipids in Health and Disease. 10: 120.
- Une normalisation des profils lipidiques anormaux avec une élévation du taux de cholestérol HDL ((Yang ZH, Miyahara H, Hatanaka A. Chronic administration of palmitoleic acid reduces insulin resistance and hepatic lipid accumulation in KK-Ay Mice with genetic type 2 diabetes. Lipids Health Dis. 2011;10:120.))
- Une réduction de la production des graisses et de son accumulation ((Burns TA, Duckett SK, Pratt SL, Jenkins TC. Supplemental palmitoleic (C16:1 cis-9) acid reduces lipogenesis and desaturation in bovine adipocyte cultures. J Anim Sci. 2012 Oct;90(10):3433-41.))
- Une action positive contre l’obésité ((Yang ZH, Takeo J, Katayama M. Oral administration of omega-7 palmitoleic acid induces satiety and the release of appetite-related hormones in male rats. Appetite. 2013 Jun;65:1-7.))
- Une suppression puissante de l’inflammation qui mène au syndrome métabolique ((Martinez L. Provinal (R) in the reduction of CRP: A double blinded, randomized, placebo controlled study. Provinal purified omega 7. Vol: Tersus Pharmaceuticals; 2013.))
Ce dernier facteur est peut-être un des plus intéressants car, comme vous le savez, il existe une relation étroite entre les tissus adipeux et l’inflammation chronique généralement associée au syndrome métabolique, Definition of Metabolic Syndrome, January 27, 2004, Shah A, Mehta N, Reilly MP. Adipose inflammation, insulin resistance, and cardiovascular disease. JPEN J Parenter Enteral Nutr. 2008 Nov-Dec;32(6):638-44. Cette connexion est liée à une enzyme connue sous le nom de stearoyl-CoA desaturase 1 ou SCD1. Lorsque les scientifiques avaient réduits l’activité des SCD1 de leurs animaux de laboratoires, le taux d’inflammation de leurs tissus adipeux avait chuté alors que leur sensibilité à l’insuline remontait progressivement. En laboratoire, l’administration d’Oméga 7 produisit les mêmes effets, avec une réduction significative des cytokines en relation à l’inflammation des tissus adipeux ((Yang ZH, Miyahara H, Hatanaka A. Chronic administration of palmitoleic acid reduces insulin resistance and hepatic lipid accumulation in KK-Ay Mice with genetic type 2 diabetes. Lipids Health Dis. 2011;10:120.))
,L’Omega 7 acide palmitoléique présente un effet anti-inflammatoire statistiquement significatif
Comme le souligne les chercheurs, la plupart des effets anti-inflammatoires bénéfiques proviendrait de la capacité des Oméga 7 à désactiver la protéine NF-KappaB (Nuclear Factor Kappa B), la principale protéine régissant les réactions au stress cellulaire ((Guo X, Li H, Xu H, et al. Palmitoleate induces hepatic steatosis but suppresses liver inflammatory response in mice. PLoS One. 2012;7(6):e39286.)). De même, une étude pilote réalisée sur des adultes présentant un taux élevé de protéine C réactive (marqueur sanguin de l’inflammation) supplémentés avec 210 mg d’Oméga 7, ont bénéficié d’une réduction importante de 73% de ce marqueur.
Ces résultats ont ensuite été élargis par le biais d’un essai clinique randomisé à plus grande échelle, dans lequel tous les patients avaient des niveaux anormalement élevés de protéine C réactive (abrégée en CRP) (supérieure à 3 mg/dL de plasma sanguin). Dans cette étude, 30 jours de supplémentation avec 210 mg/jour d’acide palmitoléique a entraîné une baisse significative des CRP de 1,9 mg/dL – une réduction de 43% de ce marqueur du risque cardiovasculaire. Martinez L. Provinal (R) in the reduction of CRP: A double blinded, randomized, placebo controlled study. Provinal purified omega 7. Vol: Tersus Pharmaceuticals; 2013.
L’acide palmitoléique réduit le taux de glucose sanguin et la résistance à l’insuline
En outre, et non des moindres, cet Oméga 7 présenterait de nombreux effets bénéfiques sur la glycémie et l’insuline. Les chercheurs ont découvert que lorsque les souris diabétiques de type II avaient été supplémentées en acides gras Oméga 7, elles présentaient des niveaux sanguins de glucose et de triglycérides plus bas. En même temps, la résistance à l’insuline et les dépôts de graisse au niveau hépatique avaient été considérablement réduits. En effet, un taux élevé de graisses hépatiques est considéré comme un facteur clé du syndrome métabolique. C’est aussi une des principales causes de maladies du foie non liées à l’alcool ou NASH. Ces animaux ont également connu une diminution du gain de poids liée au diabète, avec des niveaux réduits de cytokines inflammatoires. Yang ZH, Miyahara H, Hatanaka A. Chronic administration of palmitoleic acid reduces insulin resistance and hepatic lipid accumulation in KK-Ay Mice with genetic type 2 diabetes. Lipids Health Dis. 2011;10:120.
Conclusion sur les Oméga 7
Sans vouloir vous forcer la main sur les Oméga 7 et de promouvoir YAM Nutrition, il faut bien avouer qu’il serait préférable à la santé de nombre d’entre nous de mieux connaitre cet Oméga 7, serait-ce en parallèle aux acides gras Oméga 3 et 9. En effet, la recherche a établi que l’acide palmitoléique présente des effets bénéfiques sur la majorité des facteurs liés au syndrome métabolique, ce qui est déjà exceptionnel en soi. A ce sujet, je vous renvoie au tableau comparatif réalisé par Life Extension dans leur article « Omega 7 protects Against Metabolic Syndrome ». Ils comparent plusieurs substances pharmaceutiques, dont les statines, à l’acide palmitoléique. Pour ma part, je ne peux vous le reproduire traduit car je n’ai pas les droits de traduction pour ce magazine.
Toujours est-il qu’il est plutôt rare que la recherche établisse des liens de cause à effets entre un acide gras et la sensibilité à l’insuline, une baisse du cholestérol LDL, une augmentation du HDL, une aide à la gestion du poids corporel mais encore et surtout, une réduction significative des facteurs pro-inflammatoires et de l’inflammation qui mène à des problèmes graves de santé, comme nous les avons évoqué. Pour ma part, je suis preneur puisque je m’intéresse d’abord et surtout aux ergogènes naturels, ne serait-ce que pour des raisons évidentes de santé. Alors si vous songez à prendre un supplément de qualité en Oméga 3 EPA/DHA pensez également aux Oméga 7, il est maintenant assez évident de dire que leur importance ne doit pas être sous-estimée.
Note: Pour plus d’informations sur l’acide palmitoléique, reportez-vous également à l’article de Life Extension paru en mai 2016: Omega-7 An Overlooked Fatty Acid.
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Eric Mallet
2 Commentaires
Bonjour,
Il est surprenant que vous continuez encore de parle du LDL et HDL, alors que depuis 2014, une multitude d’étude (méga études) ont été effectuées et publiées dans des journaux médicaux prestigieux comme British medical Journal, Lancet et d’autres américains qui montrent que le Cholestérol n’a aucun rôle dans les maladies cardiovasculaires et que au contraire, c’est une substance important pour le corps (et surtout le cerveaux). Cette histoire avec laquelle les compagnies pharmaceutiques nous ont bassiné pendant 40 ans (pour vendre leurs poisons Statines et autres et gagner des milliards) n’était qu’une escroquerie initié par Axel Keys aux années 70 qui avait truqué les données d’une étude sur les habitudes alimentaires planétaire, pour prouver son hypothèse fumeuse! Suite à cette supercherie, tous les maux causés par la glucose ont été attribués au cholestérol!
En revanche, ce qui aurait été intéressant etait de vérifier si l’acide palmolitéique aurait un rôle de reconstitution et régénération des cellules bêta du pancréas. Car dans la plupart des diabètes (comme le mien), le problème n’est pas l’absorption du sucre par les muscle, ni les incretines, mais la production de l’insuline par le pancréas. Ce dernier qui pouvant être faible, fatigué ou complétement inopérant.
Cordialement
Armand Nejade
Bonjour Armand,
Merci pour votre commentaire. Le sujet des Oméga 7 est passionnant mais toujours est-il que la différenciation du cholestérol en HDL et LDL est une réalité. Je me doute bien que le cholestérol est important pour notre organisme et pour de nombreuses raisons. L’article met l’accent sur les recherches effectuées sur les Oméga 7 sans avoir non plus vocation à être exhaustif ni à être à jour sur la toute dernière étude scientifique publiée. Je veillerais à une mise à jour si besoin est.
L’objectif d’Espace Corps Esprit est de fournir des informations scientifiques valables aux athlètes (et aux sédentaires) sans pour autant en faire une revue médicale. Avec le temps, mon blog est en constante évolution. Vous trouverez d’ailleurs une critique très intéressante des Oméga 7 et données fournies par les articles de Life Extension à cette adresse: http://gestionsante.free.fr/journal_de_bord_0414.htm Le lien est également donné dans l’article. Quant à la sensibilité cellulaire des cellules à l’insuline, c’est également une réalité scientifique démontrée. Cela n’empêche pas par ailleurs les dysfonctions du pancréas comme vous le soulignez très adroitement. Les Oméga 7 auraient dans ce cas, un rôle à jouer si on en croit la recherche. Cependant, dans les cas les plus graves, un nutriment, aussi bon qu’il soit, ne fera jamais de miracles !
Bien cordialement,
Eric Mallet