09 - 12
2010
Comme je vous l’avais expliqué dans mon article en trois parties sur le métabolisme de l’insuline, cette hormone essentielle pourrait diriger les excès d’hydrates de carbone vers les zones de stockage. Cependant, la phobie des graisses, elle-mêmes formées par les glucides excédentaires, ne doit pas nous faire oublier que sans acides gras, notre corps n’est pas à même de fonctionner normalement sur le plan métabolique. Dire que les graisses ou les glucides nous font prendre du poids (en graisse) découle donc d’un raccourci de pensée un peu trop expéditif.
Votre organisme fabrique ses hormones androgènes à partir du cholestérol
Au tout départ du métabolisme hormonal, le cholestérol (schéma à gauche) est utilisé par votre corps pour produire des hormones stéroïdes, lesquelles agissent directement au cœur de la cellule et de son noyau. Acide gras par excellence, le cholestérol permet aussi la production des hormones androgènes dont la dihydroépiandrostérone (DHEA), la prégnènolone, les précurseurs de la testostérone comme l’androsténédione, l’androsténédiol ou la DHT, sans oublier l’œstradiol, la progestérone et quelques autres.
L’appellation de « stéroïde » fait référence à la forme schématisée de l’hormone qui rappelle un cercle, tout simplement. Une autre catégorie d’hormones (les polypeptides), agissent sur les récepteurs cellulaires situés sur les membranes de ces mêmes cellules, ce qui est tout à fait différent. Elles n’ont pas de rapport avec les acides gras. Ces hormones, comme leur nom l’indique, sont constitués de peptides et donc, d’acides aminés. Disons que votre foie produit et retient 70% du cholestérol nécessaire à l’organisme mais cela n’empêche pas les apports alimentaires d’avoir leur importance sur la libération hormonale.
Comme on le remarque facilement, la testostérone (schéma à droite) ressemble très fort à la molécule dont elle est issue. Les hormones stéroïdes vont donc agir directement au cœur des cellules, notamment sur la synthèse des protéines, comme vous le savez. Par contre, les hormones polypeptidiques comme l’insuline, l’hormone de croissance, l’adrénaline ou l’épinéphrine agissent en surface des membranes. Cela veut dire que pour être anabolisantes, des hormones comme l’insuline devront nécessairement accompagner des nutriments comme des hydrates de carbone ou des acides aminés, sous certaines conditions.
Les acides gras essentiels sont indispensables à des dizaines de métabolismes différents
C’est le même mécanisme puisque pour l’hormone de croissance ce n’est pas la Hgh elle-même qui est la plus anabolisante mais ses métabolites fabriqués par le foie, l’IGF-1 et l’IGF 2. Décidément, ce petit monde à l’air terriblement complexe, surtout quand on y ajoute encore d’autres facteurs comme l’influence de certains acides aminés sur l’anabolisme (comme la Leucine, ses dérivés ou la Glycine et la L-Glutamine par exemple). Pourtant, la nature est bien faite et tout s’équilibre à la fin (et même au début des processus métaboliques devrait-on dire). Tout ça pour vous dire qu’une carence en acides gras pourrait vous conduire probablement à une baisse de testostérone, même si vos apports en acides aminés sont suffisants. Reste ensuite l’éternel problème du déséquilibre entre les acides gras Oméga 3 et 6 mais il s’agit là aussi, d’un problème qui dépasse le cadre de cet article.
Essayons cependant de relativiser ce dernier point. La recherche scientifique actuelle a tendance à relativiser cette question Oméga 6/Oméga 3. Aujourd’hui, nous savons que les acides gras saturés ne sont pas aussi problématiques qu’on le pensait autrefois. Par contre, les acides gras mono-insaturés devraient plutôt être favorisés dans votre alimentation quotidienne. Pensez à l’huile d’olive pour ses bienfaits, outre le fait qu’elle vous apporte une large majorité d’Oméga 9. En effet, cette huile végétale doit également être considérée pour les antioxydants qu’elle apporte, notamment l’hydroxytyrosol et l’oleuropéine. Très curieusement, la noisette présente un profil très similaire à l’huile d’olive, en plus de vous apporter quelques acides aminés et des minéraux essentiels.
Omega 3 et Omega 6 doivent faire partie de vos apports nutritionnels en acides gras
Pour cette raison et bien d’autres comme la santé de vos artères, de votre cœur, de votre tension, de la normalisation des processus inflammatoires, la beauté de la peau, la santé des membranes de vos cellules… une bonne cuillère d’huile végétale comme l’huile d’olive et quelques noisettes ne pourront pas vous faire de mal. Je vous évite ici les énumérations des Oméga 3, 6 et 9… et autres acides gras essentiels et leurs dérivés, ce n’est pas le but de l’article. Un acide gras qui fait partie des mono-insaturés et dont on ne parle pratiquement jamais, ce sont les Oméga 7. Ces derniers apportent pourtant des avantages santé très appréciables. Cependant, la recherche scientifique tend de plus en plus à souligner l’importance des acides gras mono-insaturés Oméga 9 sur le plan anti-inflammatoire. De toute évidence, noisettes et huile d’olive pourraient très bien faire partie de votre régime alimentaire. Voilà pour ce petit rappel sur les graisses; il est particulièrement essentiel…
En attendant le prochain article, n’oubliez pas de développer votre culture physique !
Eric Mallet
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