09 - 12
2019
L’exercice physique entraîne les cellules musculaires à brûler plus de graisses et à produire plus de mitochondries. Les athlètes peuvent-ils renforcer ces processus en suivant un régime pauvre en glucides ? Non, écrivez des scientifiques du sport à l’Université John Moores de Liverpool dans un article paru dans Medicine & Science in Sports & Exercise. Un régime à faible teneur en glucides pourrait en fait réduire la récupération et la croissance musculaire des athlètes.
L’étude sur l’influence d’un régime pauvre en glucides
Les chercheurs ont fait une expérience avec dix coureurs, qu’ils ont répétée à deux reprises. Dans les deux cas, les participants se sont entraînés deux fois dans la même journée. Ils ont réalisé un entraînement après le petit-déjeuner, les hommes ont effectué un entraînement intensif par intervalles le matin. Tôt dans l’après-midi, ils ont couru à un rythme modérément intensif pendant une heure.
Dans les deux cas, les hommes ont déjeuné en prenant des glucides, des protéines et des graisses. Dans l’un des cas, les participants ont reçu des aliments riches en glucides pour le reste de la journée. Dans l’autre cas, ils n’ont reçu que des aliments à faible teneur en glucides. Ensuite, les chercheurs ont prélevé de échantillons de tissu musculaire sur les jambes des hommes avant et après les séances d’entraînement, puis les ont analysés.
Résultats
Lorsque les participants ont pris des aliments faibles en glucides après leurs séances d’entraînement, les chercheurs ont trouvé moins de glycogène dans leurs cellules musculaires. Malgré cela, ils n’ont pas observé d’AMPK plus active dans leurs muscles. Cela signifie que le régime à faible teneur en glucides n’a pas entraîné une augmentation de la combustion des graisses et qu’il n’a pas stimulé la production de mitochondries non plus.
En outre, le régime à faible teneur en glucides a inhibé l’activité de la molécule signal anabolique p70S6K. Cela pourrait signifier qu’un régime pauvre en glucides affaiblit les processus anabolisants.
Conclusion sur la récupération associé à un régime pauvre en glucides
« Nous fournissons de nouvelles données en concluant que l’alimentation riche en graisses après l’exercice n’a aucun effet modulateur sur l’activité de l’AMPK-alpha2 ni sur l’expression des gènes associés aux rôles régulateurs dans la biogenèse mitochondriale « , ont écrit les chercheurs. » De plus, bien que l’alimentation riche en graisses après l’exercice ait augmenté l’expression des gènes impliqués dans le transport et l’oxydation des lipides, nous avons également observé une suppression de l’activité de p70S6K1 malgré un apport suffisant en protéines après l’exercice.
« Ce dernier résultat suggère que l’alimentation riche en graisses après l’exercice peut nuire à la régulation de la synthèse des protéines musculaires après l’exercice, ce qui pourrait entraîner des réactions inadaptées à l’adaptation à l’entraînement si elle est effectuée à long terme. »
« Les études à venir devraient maintenant examiner la pertinence fonctionnelle des réponses de signalisation observées ici, non seulement en termes de synthèse protéique musculaire aiguë, mais aussi en termes d’adaptations chroniques des muscles squelettiques et des performances induites par une utilisation prolongée de cette stratégie alimentaire.
Petit détail qui a son importance
Les sportifs qui prennent un régime alimentaire à faible teneur en glucides remarquent que dans la vie réelle, le corps a besoin de plusieurs semaines pour s’adapter complètement à un régime pauvre en glucides. Les sujets de l’expérience n’avaient pas subi ce processus d’adaptation. Il se peut donc que les chercheurs auraient obtenu des résultats différents s’ils avaient effectué leur expérience sur des personnes qui s’étaient habituées à un régime pauvre en glucides.
Source de l’article: No carbs after your workouts? Less muscle recovery and growth
Source Ergo-log: Med Sci Sports Exerc. 2016 Nov;48(11):2108-2117.
Traduction pour Espace Corps Esprit Forme,
Eric Mallet
1 commentaire
Bonjour Eric,
A la lecture de cet article j’allais régir en indiquant qu’il fallait plusieurs semaines (parfois mois) pour que l’organisme s’accoutume à une alimentation pauvre en glucides et en tire pleinement partie, un processus que j’ai personnellement vécu.
Si bien que la partie « Petit détail qui a son importance » m’a semblé très pertinente.
Merci pour tous ces articles.