Les culturistes qui consomment déjà suffisamment de protéines et qui augmenteraient leur apport quotidien en protéines de 2 à 4 g par kg de poids corporel ne deviendraient pas plus musclés ou plus forts. Ils pourraient perdre plus de graisses corporelles, selon une étude humaine publiée par le scientifique américain du sport Jose Antonio dans le Journal of the International Society of Sports Nutrition.
Quelle quantité de protéines ?
Selon les connaissances actuelles, les muscles des athlètes de force peuvent grossir de manière optimale avec une prise quotidienne de 1,5 à 2 grammes de protéines par kilo de poids corporel. Mais si les athlètes de force en consommaient des quantités plus élevées ? Vont-ils prendre de la graisse ? Ou vont-ils tomber malade ?
L’étude clinique sur les graisses corporelles et les protéines
Des chercheurs de la Nova Southeastern University en Floride ont voulu répondre à cette question en réalisant une étude sur l’homme. Ils ont effectué une expérience de 8 semaines sur 48 jeunes bodybuilders amateurs, tous s’entraînaient régulièrement depuis plusieurs années et consommaient environ 2 grammes de protéines par kilo de poids corporel chaque jour.
Les chercheurs ont demandé à la moitié des sujets de toujours prendre la même quantité de protéines [NP], ils ont demandé à l’autre groupe d’augmenter considérablement leurs apports protéiques mais en changeant aussi peu que possible leur alimentation [HP]. Les chercheurs ont laissé le choix aux sujets de décider eux-mêmes d’augmenter ces apports en utilisant des suppléments ou de faire des changements alimentaires. Les sujets de l’expérience clinique ont suivi le même programme d’entraînement.
L’augmentation progressive des apports protéiques a élevé la perte des calories
L’apport en protéines dans les deux groupes a augmenté durant l’expérience. Comme le montre le tableau ci-dessous, l’apport en protéines du groupe NP a augmenté à 2,3 grammes de protéines par kilo de poids corporel par jour. Dans le groupe HP, la consommation hyperprotéinée a augmenté à 4,4 grammes par jour. L’augmentation de la consommation protéique a entraîné une augmentation de la consommation des calories.
Résultats de l’étude clinique sur l’apport élevé en protéines
Les sujets qui avaient consommé la plus grande quantité de protéines ont accumulé la même quantité de masse maigre que les sujets qui prenaient «seulement» 2,3 grammes de protéines par kilo de poids de corps par jour. Donc, un régime hyperprotéiné extrêmement élevé n’a pas entraîné une croissance musculaire encore plus forte.
L’apport très élevé en protéines a toutefois conduit à une plus grande diminution de la masse grasse. C’est d’autant plus intéressant parce que les bodybuilders de ce groupe consommaient environ 400 kilocalories de plus que l’autre groupe. Il semblerait que l’apport en protéines extrêmement élevé ait stimulé la dépense d’énergie au repos.
Un apport nutritionnel élevé en protéine peut-il réduire la masse des graisses corporelles ?
Les bodybuilders des deux groupes ont gagné en force. La progression athlétique s’est avérée légèrement plus forte dans le groupe qui consommait 2,3 grammes d’apports protéiques par kilo de poids de corps mais la différence entre les deux groupes n’était pas statistiquement significative.
Prise de force et apports en protéines
Les chercheurs ont ensuite examiné le sang des sujets, à la recherche d’éventuels dommages métaboliques, par exemple au niveau des reins. Ils n’ont constaté aucun effets délétères causés par un régime hyperprotéiné.
Conclusion sur les protéines et les graisses corporelles
« Cette étude, ainsi que de précédents travaux réalisés par notre laboratoire [J Int Soc Sports Nutr. 2014 May 12;11:19.] suggèrent qu’il est peu probable qu’un gain en graisses corporelles puisse apparaître avec une surconsommation protéique » en ont conclu les chercheurs. « Cette étude réfute l’idée que des sujets entraînés n’ont besoin que de 1,5 à 2,0 grammes de protéines par kilo de poids corporel par jour et que des apports supérieurs seraient superflus. »
Source de l’article: Extreme protein intake reduces fat mass
Source Ergo-log: J Int Soc Sports Nutr. 2015 Oct 20;12:39.
Note EM: Nous pouvons naturellement supposer que l’organisme d’athlètes en bonne santé fonctionne parfaitement bien et qu’il pourra éliminer les excès de protéine, soit par oxydation ou par transamination car les acides aminés ne peuvent être stockés autrement qu’à être métabolisés ou dégradés. Ces réactions métaboliques font appel à une consommation et à une libération importante d’ATP, ce qui pourrait constituer un premier élément d’explication à cette perte de poids créée par un régime hyperprotéiné assez extrême. L’extraction splanchique (comprenez l’utilisation des acides aminés par le foie et les intestins) contribue également à expliquer ce phénomène. C’est d’ailleurs cette même extraction qui permet de limiter l’élévation plasmatique du taux d’acides aminés.
Dans l’absolu, les élucubrations fantaisistes de dommages rénaux créés par une consommation élevée de protéines sont à nouveau démentis par l’expérience scientifique. C’est d’autant plus ridicule que l’être humain est fait pour excréter l’ammoniac hors du corps, pas pour s’empoisonner avec. Nous sommes des uréotèles, n’importe quel étudiant en première année de biologie vous le dira aussi.
Eric Mallet
Une prise très élevée de protéines réduirait la masse des graisses corporelles
12 - 02
2017
Les culturistes qui consomment déjà suffisamment de protéines et qui augmenteraient leur apport quotidien en protéines de 2 à 4 g par kg de poids corporel ne deviendraient pas plus musclés ou plus forts. Ils pourraient perdre plus de graisses corporelles, selon une étude humaine publiée par le scientifique américain du sport Jose Antonio dans le Journal of the International Society of Sports Nutrition.
Quelle quantité de protéines ?
Selon les connaissances actuelles, les muscles des athlètes de force peuvent grossir de manière optimale avec une prise quotidienne de 1,5 à 2 grammes de protéines par kilo de poids corporel. Mais si les athlètes de force en consommaient des quantités plus élevées ? Vont-ils prendre de la graisse ? Ou vont-ils tomber malade ?
L’étude clinique sur les graisses corporelles et les protéines
Des chercheurs de la Nova Southeastern University en Floride ont voulu répondre à cette question en réalisant une étude sur l’homme. Ils ont effectué une expérience de 8 semaines sur 48 jeunes bodybuilders amateurs, tous s’entraînaient régulièrement depuis plusieurs années et consommaient environ 2 grammes de protéines par kilo de poids corporel chaque jour.
Les chercheurs ont demandé à la moitié des sujets de toujours prendre la même quantité de protéines [NP], ils ont demandé à l’autre groupe d’augmenter considérablement leurs apports protéiques mais en changeant aussi peu que possible leur alimentation [HP]. Les chercheurs ont laissé le choix aux sujets de décider eux-mêmes d’augmenter ces apports en utilisant des suppléments ou de faire des changements alimentaires. Les sujets de l’expérience clinique ont suivi le même programme d’entraînement.
L’augmentation progressive des apports protéiques a élevé la perte des calories
L’apport en protéines dans les deux groupes a augmenté durant l’expérience. Comme le montre le tableau ci-dessous, l’apport en protéines du groupe NP a augmenté à 2,3 grammes de protéines par kilo de poids corporel par jour. Dans le groupe HP, la consommation hyperprotéinée a augmenté à 4,4 grammes par jour. L’augmentation de la consommation protéique a entraîné une augmentation de la consommation des calories.
Résultats de l’étude clinique sur l’apport élevé en protéines
Les sujets qui avaient consommé la plus grande quantité de protéines ont accumulé la même quantité de masse maigre que les sujets qui prenaient «seulement» 2,3 grammes de protéines par kilo de poids de corps par jour. Donc, un régime hyperprotéiné extrêmement élevé n’a pas entraîné une croissance musculaire encore plus forte.
L’apport très élevé en protéines a toutefois conduit à une plus grande diminution de la masse grasse. C’est d’autant plus intéressant parce que les bodybuilders de ce groupe consommaient environ 400 kilocalories de plus que l’autre groupe. Il semblerait que l’apport en protéines extrêmement élevé ait stimulé la dépense d’énergie au repos.
Un apport nutritionnel élevé en protéine peut-il réduire la masse des graisses corporelles ?
Les bodybuilders des deux groupes ont gagné en force. La progression athlétique s’est avérée légèrement plus forte dans le groupe qui consommait 2,3 grammes d’apports protéiques par kilo de poids de corps mais la différence entre les deux groupes n’était pas statistiquement significative.
Prise de force et apports en protéines
Les chercheurs ont ensuite examiné le sang des sujets, à la recherche d’éventuels dommages métaboliques, par exemple au niveau des reins. Ils n’ont constaté aucun effets délétères causés par un régime hyperprotéiné.
Conclusion sur les protéines et les graisses corporelles
« Cette étude, ainsi que de précédents travaux réalisés par notre laboratoire [J Int Soc Sports Nutr. 2014 May 12;11:19.] suggèrent qu’il est peu probable qu’un gain en graisses corporelles puisse apparaître avec une surconsommation protéique » en ont conclu les chercheurs. « Cette étude réfute l’idée que des sujets entraînés n’ont besoin que de 1,5 à 2,0 grammes de protéines par kilo de poids corporel par jour et que des apports supérieurs seraient superflus. »
Source de l’article: Extreme protein intake reduces fat mass
Source Ergo-log: J Int Soc Sports Nutr. 2015 Oct 20;12:39.
Note EM: Nous pouvons naturellement supposer que l’organisme d’athlètes en bonne santé fonctionne parfaitement bien et qu’il pourra éliminer les excès de protéine, soit par oxydation ou par transamination car les acides aminés ne peuvent être stockés autrement qu’à être métabolisés ou dégradés. Ces réactions métaboliques font appel à une consommation et à une libération importante d’ATP, ce qui pourrait constituer un premier élément d’explication à cette perte de poids créée par un régime hyperprotéiné assez extrême. L’extraction splanchique (comprenez l’utilisation des acides aminés par le foie et les intestins) contribue également à expliquer ce phénomène. C’est d’ailleurs cette même extraction qui permet de limiter l’élévation plasmatique du taux d’acides aminés.
Dans l’absolu, les élucubrations fantaisistes de dommages rénaux créés par une consommation élevée de protéines sont à nouveau démentis par l’expérience scientifique. C’est d’autant plus ridicule que l’être humain est fait pour excréter l’ammoniac hors du corps, pas pour s’empoisonner avec. Nous sommes des uréotèles, n’importe quel étudiant en première année de biologie vous le dira aussi.
Eric Mallet