17 - 01
2016
Un régime alimentaire pauvre en glucides et riche en protéines protègerait contre les risques de cancer. Des chercheurs sur le cancer de l’Université de Colombie-Britannique ont découvert que ce type de régime réduirait le risque de développer le cancer et inhiberait la croissance des tumeurs chez la souris.
Les glucides et le cancer
Les nutritionnistes ont tendance à ignorer les preuves mais les scientifiques qui font de la recherche fondamentale sur le cancer en sont convaincus: la quantité croissante d’énergie que nous tirons des glucides rapidement absorbés – comme le sucre, le glucose et le fructose – stimuleraient le cancer.
La plupart des cellules cancéreuses aiment se nourrir de glucose. Au plus de glucose se retrouve dans le sang, au plus elles disposent d’énergie pour maintenir un taux de croissance élevé. Qui plus est, quand elles convertissent le glucose en énergie, les cellules cancéreuses produisent du glutathion et de l’acide lactique. Elles utiliseraient le glutathion pour se protéger contre leurs propres mécanismes de suicide et l’acide lactique pour rendre leur environnement plus acide. Parce que les cellules saines fonctionnent moins bien dans un environnement plus acide, l’acide lactique donnerait aux cellules cancéreuses plus de possibilités de métastases.
L’étude scientifique
Voilà ce qui l’en est de la théorie mais les chercheurs ont voulu tester sur les animaux. Dans leur article, qui a été publié dans Cancer Research, les chercheurs décrivent six expériences. Au cours de ces expériences cliniques, des souris ont reçu une alimentation standard, comprenant 55% de glucides ou des aliments pour animaux contenant seulement 8, 10 ou 15% de glucides {CHO}.
Les résultats
Au cours d’une expérience, les chercheurs ont injecté des cellules cancéreuses SCCVII aux souris et leurs ont donné une alimentation standard ou ne contenant que 10% de glucides. Le régime riche en protéines et pauvre en glucides a divisé par deux le taux de croissance des tumeurs.
Les graphiques ci-dessus montrent les courbes de survie pour des souris femelles NOP. Ces souris présentent une mutation génétique à la suite de laquelle elles développent automatiquement le cancer du sein. Sur les dix souris NOP du groupe qui a obtenu alimentation standard, sept ont développé un cancer. Sur les onze souris qui ont été nourries avec des aliments contenant seulement 15% de glucides, seulement trois ont développés une tumeur cancéreuse. En outre, le régime alimentaire riche en protéines a rallongé leur vie. Les souris alimentées avec un régime riche en protéines présentaient aussi un poids un peu plus léger, avec des niveaux inférieurs de glucose et d’insuline dans le sang.
Les chercheurs ont répété leurs expériences quand, après leur avoir injectées des cellules cancéreuses, ils ont donné des bloqueurs de croissance du cancer aux souris. Ils ont remarqué que les médicaments avaient mieux fonctionné quand les animaux avaient profité d’un régime riche en protéines et faible en glucides.
Conclusion des chercheurs sur l’influence des protéines sur le développement du cancer
« Un régime à faible teneur en glucides et riche en protéines réduit la glycémie, l’insuline, ralentit la croissance des tumeurs, réduit leur incidence et travaillerait de façon additive avec les thérapies existantes sans perte de poids ou d’insuffisance rénale» concluent les chercheurs. « Un tel régime, par conséquent, a le potentiel d’être à la fois un prophylactique et un traitement contre le cancer. »
Source de l’article: Protein diet protects against cancer: animal study
Source Ergo-log: Cancer Res. 2011 Jul 1; 71(13): 4484-93.
Note EM: Ce genre d’article sera bien évidemment à prendre avec du recul, sinon avec des pincettes. Sans chercher à remettre en cause les dires des chercheurs, il faut bien prendre en compte le fait que toutes les cellules cancéreuses ne se nourrissent pas exclusivement de glucose. S’il suffisait d’un régime hyperprotéiné ou d’une cétose pour vaincre n’importe quel cancer, il y a longtemps que l’on s’en serait rendu compte, c’est bien évident. Cependant, les faits relatés dans cet article ne peuvent pas non plus être ignorés. L’article en question soutient qu’un régime hyperprotéiné réduirait les risques. A l’opposé, il n’est nullement question d’un effet thérapeutique pour ce genre de régime, ce qui n’a jamais été démontré formellement. A vous de savoir faire la part des choses avec discernement. C’est d’autant plus vrai que cette étude a été réalisée sur l’animal, mais pas chez l’homme. Comme je ne cesse de le répéter, mon blog n’a d’autre vocation que de proposer de l’information scientifique mais certainement pas de se substituer à un avis médical. Si vous pensez souffrir d’une pathologie quelconque, la seule chose à faire qui soit raisonnable est de vous en remettre à l’expertise médicale de votre médecin.
Eric Mallet
1 commentaire
Le genre d’article qu’il faudrait rendre obligatoire dans toutes les écoles de diététiciens , je suis passé depuis juin 2014 au régime paleo et j’en savoure tous les jours les bénéfices ! Par contre sur ton site il manque la fonction partager sur les réseaux sociaux . Bon courage pour ta thèse.