25 - 12
2019

Image Polina Tankilevitch pexels.com
Les avocats contiennent des acides gras que vous ne trouverez pas dans d’autres aliments. Il s’agit de l’avocatine B, comme les biochimistes le nomme. Selon des chercheurs canadiens, cette avocatine B pourrait prévenir l’embonpoint et l’obésité chez les personnes diabétiques. D’ici l’année prochaine, les premiers produits contenant de cette molécule particulière devraient être mis sur le marché.
L’avocatine B
L’avocatine B est un terme générique pour les acides gras avocadène, avocadyne et leurs métabolites. En 2018, des chercheurs canadiens ont publié des analyses montrant que dans un avocat moyen, environ 12 milligrammes d’avocadène et d’avocadyne sont présents sous forme libre.
Cependant, la plupart des molécules d’avocadène et d’avocadyne des avocats sont attachées à d’autres molécules. Si vous incluez ces acides gras liés, vous arriverez à près de 180 milligrammes d’avocatine B par avocat. Pour l’instant, nous ne savons pas si les gens peuvent absorber l’avocatine-B liée.
Selon un communiqué de presse de l’Université de Guelph, le chef de l’équipe de recherche Paul Spagnuolo voudrait commercialiser des suppléments qui contiennent cet acide gras de l’avocat en 2020 par le biais de SP Nutraceuticals.
Spagnulo et ses collègues étudient l’avocatine B depuis plusieurs années. Dans des publications précédentes, ils décrivaient comment la molécule en question sabotait l’oxydation des acides gras dans les mitochondries des cellules leucémiques et, par conséquent, faisait en sorte que les mitochondries produisent tellement de radicaux libres que les cellules leucémiques en meurent. L’Avocatine B serait donc un inhibiteur de l’oxydation des acides gras [FAO].
L’étude sur l’animal
En octobre 2019, les Canadiens ont publié une série d’études dans Molecular Nutrition & Food Research dans lesquelles les chercheurs ont cartographié l’effet anti-diabète de cet acide gras. Par exemple, dans une étude animale, les chercheurs ont donné à un groupe de souris 13 semaines de nourriture standard. Après la semaine 8, les animaux de ce groupe ont reçu un placebo deux fois par semaine par voie orale [STD].
Après la semaine 8, les chercheurs ont divisé les souris engraissées en deux groupes. Les animaux d’un groupe ont reçu un placebo deux fois par semaine pour administration orale [HFD] pendant 5 semaines, les animaux du second groupe ont reçu une dose orale d’avocatine B [Avo-HFD] deux fois par semaine. Si les souris étaient des humains adultes, elles auraient reçu une dose de 600-800 milligrammes d’avocatine B deux fois par semaine.
Les résultats concernant les effets de l’avocatine B
Le supplément a légèrement inhibé la croissance de la masse grasse. L’effet sur l’insulinorésistance était encore plus net : l’avocatine-B l’empêchait de diminuer. Note EM: {inhiber la β-Oxydation des Acides Gras permet de stimuler l’utilisation du glucose}.
La théorie derrière cette molécule issue de l’avocat est que l’obésité causerait le diabète de type 2 quand les mitochondries oxyderaient plus d’acides gras qu’elles ne pourraient en traiter. L’oxydation se ferait de façon incomplète et des métabolites d’acides gras toxiques seraient libérés. Ces substances rendraient la cellule insensible à l’insuline, inhiberaient la construction musculaire et tueraient les cellules productrices d’insuline dans le pancréas. Dans des expériences in vitro, les chercheurs ont pu démontrer que l’avocatine B inhibait ces processus.
Recherches sur l’être humain
Dans leur publication pour Molecular Nutrition & Food Research, les Canadiens décrivent également une étude humaine de petite envergure. Cette étude visait à démontrer l’innocuité de la supplémentation en avocatine B. Même si les sujets étaient maigres, les chercheurs ont néanmoins constaté une tendance – non significative – selon laquelle la supplémentation réduisait le poids corporel.
Aucun effet secondaire grave ne s’est produit. Quelques sujets qui ont utilisé une forte dose d’avocatine B présentaient des éruptions cutanées. Elles ont disparu dans la semaine qui a suivi l’arrêt de la prise du supplément.
Note EM: Consultez les liens externes (medecinesciences.org, institutcochin.fr) pour obtenir des informations complémentaires sur l’équilibre de l’oxydation acides gras/glucose. Je vous rappelle aussi qu’aucun article publié sur mon blog ne constitue un avis médical mais uniquement de rendre compte de l’actualité scientifique. Il vous appartient de consulter un médecin si vous êtes atteint d’un problème de santé.
Source de l’article: How avocatin-B, the FAO inhibitor in avocado, protects against type 2 diabetes
Source Ergo-log: Mol Nutr Food Res. 2019;e1900688.
Traduction pour Espace Corps Esprit Forme,
Eric Mallet
2 Commentaires
Bonjour, merci pour ces informations. Savez-vous où il est possible de se faire traiter avec ce supplément qui ne semble pas être en vente ? Je vous remercie bien cordialement d’avaNice.
( pour la mère d’une amie )
Bonjour,
Mon blog a pour objet de rendre compte de l’actualité scientifique mais en aucun cas d’inciter qui que ce soit à se détourner d’un conseil ou d’un traitement établi par un professionnel de santé. Il s’agit certainement de la seule réponse rationnelle que je puisse vous apporter.
Cordialement,
Eric Mallet