
Image Tom Leishman
Est-il possible que dans quinze ans, les athlètes d’endurance ne se nourrissent plus de pâtes, de pain et de riz avant une course, mais de soupe au potiron ? Ou utiliseront-ils des compléments alimentaires contenant un extrait de citrouille ?
Nous basons ces prédictions audacieuses sur une étude animale menée par des chercheurs de l’université de Providence à Taïwan, et récemment publiée dans Molecules. Selon cette étude, les cultivars de citrouille de la famille Cucurbita moschata présentent peut-être des propriétés ergogéniques qui feraient saliver tout développeur de compléments alimentaires pour les sports d’endurance qui se respecte.
La citrouille et les molécules santé qu’elle renferme
Bien que les gens mangent de la citrouille depuis des milliers d’années, on sait peu de choses quant à ses effets bénéfiques sur la santé. Mais grâce à des recherches japonaises, nous savons qu’elle présente des qualités bénéfiques pour la santé. La citrouille contient non seulement de l’alpha et du gamma-tocophérol, du bêta-carotène, de la cryptoxanthine, de la lutéine et de la zéaxanthine, mais aussi des quantités relativement élevées d’acide nicotinique et de trigonelline (formules structurelles présentées ici à gauche).
Note EM: La trigonelline est apparentée à la niacine. C’est le métabolite de la niacine qui est excrétée de l’organisme après sa métabolisation. Ces substances antioxydantes améliorent l’absorption du glucose par les cellules musculaires. Il semblerait que la citrouille interagisse avec l’insuline.
Les chercheurs coréens ont également découvert une autre substance dans la citrouille, un métabolite secondaire nommé alcool déhydrodiconiférylique [formule structurelle présentée ci-dessus à gauche], qui sabote l’absorption du glucose par les cellules graisseuses. Des études en éprouvette ont montré que l’alcool déhydrodiconiférylique inhibe la production des PPAR-gamma dans les cellules adipeuses.
L’étude sur la citrouille et la performance sportive
Sur la base des résultats de ces études antérieures, les Taïwanais supposaient que la citrouille pouvait avoir un effet d’amélioration des performances. Ils ont donc fabriqué un extrait alcoolique de la chair séchée et épépinée de Cucurbita moschata et l’ont donné à des souris. Les animaux ont reçu 0, 50, 100 ou 250 mg d’extrait par kg de poids corporel chaque jour pendant 14 jours.
Les résultats
À la fin de cette période, les chercheurs ont testé la force musculaire des pattes avant des souris à l’aide d’un test de force de préhension. Ils ont mesuré la force que les animaux étaient capables d’utiliser pour s’agripper à un tuyau métallique. La supplémentation en citrouille a rendu les animaux plus forts, comme le montre le tableau ci-dessous.
Les chercheurs ont également mesuré la capacité d’endurance des animaux. Ils ont attaché un poids à la queue de chaque animal, les ont jetés dans un aquarium et ont chronométré le temps pendant lequel les souris étaient capables de nager. Les chercheurs ont observé que la citrouille améliorait l’endurance des animaux.


La concentration d’ammoniac [NH3] et de glucose dans le sang des souris donne un indice de l’efficacité de l’extrait de citrouille. Au repos, le potiron n’a eu aucun effet [ci-dessous à gauche] mais immédiatement après la séance de natation, les Taïwanais ont remarqué que les souris qui avaient reçu l’extrait de potiron avaient moins d’ammoniac et plus de glucose dans le sang [ci-dessous à droite].


Au repos, les muscles [ci-dessus à gauche] et le foie [ci-dessus à droite] des souris qui avaient reçu de l’extrait de citrouille contenaient davantage de glycogène.
Conclusion
« Ces résultats indiquent que l’extrait de Cucurbita moschata présente une activité anti-fatigue et qu’il peut améliorer les performances à l’effort », écrivent les chercheurs. « Bien que les phytocomposés bioactifs exacts et les mécanismes anti-fatigue détaillés de Cucurbita moschata restent à élucider, cette étude fournit des preuves scientifiques pour soutenir que le Cucurbita moschata pourrait être un agent anti-fatigue prometteur et une aide ergogénique. »
Source de l’article: Pumpkin boosts endurance capacity and muscle strength
Source Ergo-log: Molecules. 2012 Oct 9; 17(10): 11864-76.
Traduction pour Espace Corps Esprit Forme,
Eric Mallet
La citrouille et ses composants pourrait-elle stimuler l’endurance et la force musculaire ?
23 - 04
2021
Image Tom Leishman
Est-il possible que dans quinze ans, les athlètes d’endurance ne se nourrissent plus de pâtes, de pain et de riz avant une course, mais de soupe au potiron ? Ou utiliseront-ils des compléments alimentaires contenant un extrait de citrouille ?
Nous basons ces prédictions audacieuses sur une étude animale menée par des chercheurs de l’université de Providence à Taïwan, et récemment publiée dans Molecules. Selon cette étude, les cultivars de citrouille de la famille Cucurbita moschata présentent peut-être des propriétés ergogéniques qui feraient saliver tout développeur de compléments alimentaires pour les sports d’endurance qui se respecte.
La citrouille et les molécules santé qu’elle renferme
Bien que les gens mangent de la citrouille depuis des milliers d’années, on sait peu de choses quant à ses effets bénéfiques sur la santé. Mais grâce à des recherches japonaises, nous savons qu’elle présente des qualités bénéfiques pour la santé. La citrouille contient non seulement de l’alpha et du gamma-tocophérol, du bêta-carotène, de la cryptoxanthine, de la lutéine et de la zéaxanthine, mais aussi des quantités relativement élevées d’acide nicotinique et de trigonelline (formules structurelles présentées ici à gauche).
Note EM: La trigonelline est apparentée à la niacine. C’est le métabolite de la niacine qui est excrétée de l’organisme après sa métabolisation. Ces substances antioxydantes améliorent l’absorption du glucose par les cellules musculaires. Il semblerait que la citrouille interagisse avec l’insuline.
Les chercheurs coréens ont également découvert une autre substance dans la citrouille, un métabolite secondaire nommé alcool déhydrodiconiférylique [formule structurelle présentée ci-dessus à gauche], qui sabote l’absorption du glucose par les cellules graisseuses. Des études en éprouvette ont montré que l’alcool déhydrodiconiférylique inhibe la production des PPAR-gamma dans les cellules adipeuses.
L’étude sur la citrouille et la performance sportive
Sur la base des résultats de ces études antérieures, les Taïwanais supposaient que la citrouille pouvait avoir un effet d’amélioration des performances. Ils ont donc fabriqué un extrait alcoolique de la chair séchée et épépinée de Cucurbita moschata et l’ont donné à des souris. Les animaux ont reçu 0, 50, 100 ou 250 mg d’extrait par kg de poids corporel chaque jour pendant 14 jours.
Les résultats
À la fin de cette période, les chercheurs ont testé la force musculaire des pattes avant des souris à l’aide d’un test de force de préhension. Ils ont mesuré la force que les animaux étaient capables d’utiliser pour s’agripper à un tuyau métallique. La supplémentation en citrouille a rendu les animaux plus forts, comme le montre le tableau ci-dessous.
Les chercheurs ont également mesuré la capacité d’endurance des animaux. Ils ont attaché un poids à la queue de chaque animal, les ont jetés dans un aquarium et ont chronométré le temps pendant lequel les souris étaient capables de nager. Les chercheurs ont observé que la citrouille améliorait l’endurance des animaux.
La concentration d’ammoniac [NH3] et de glucose dans le sang des souris donne un indice de l’efficacité de l’extrait de citrouille. Au repos, le potiron n’a eu aucun effet [ci-dessous à gauche] mais immédiatement après la séance de natation, les Taïwanais ont remarqué que les souris qui avaient reçu l’extrait de potiron avaient moins d’ammoniac et plus de glucose dans le sang [ci-dessous à droite].
Au repos, les muscles [ci-dessus à gauche] et le foie [ci-dessus à droite] des souris qui avaient reçu de l’extrait de citrouille contenaient davantage de glycogène.
Conclusion
« Ces résultats indiquent que l’extrait de Cucurbita moschata présente une activité anti-fatigue et qu’il peut améliorer les performances à l’effort », écrivent les chercheurs. « Bien que les phytocomposés bioactifs exacts et les mécanismes anti-fatigue détaillés de Cucurbita moschata restent à élucider, cette étude fournit des preuves scientifiques pour soutenir que le Cucurbita moschata pourrait être un agent anti-fatigue prometteur et une aide ergogénique. »
Source de l’article: Pumpkin boosts endurance capacity and muscle strength
Source Ergo-log: Molecules. 2012 Oct 9; 17(10): 11864-76.
Traduction pour Espace Corps Esprit Forme,
Eric Mallet