Les limonoïdes sont une famille d’antioxydants abondants dans les agrumes, chimiquement classés dans les terpènes ou plus précisément les triterpènes (un peu comme des lointains cousins de l’acide ursolique) mais plus précisément encore parmi les tétranortriterpènes. S’il est fort peu probable que vous connaissiez ces terpènes et encore moins que vous puissiez les placer au Scrabble, il n’en reste pas moins vrai que les agrumes ordinaires comme le bête citron que vous prenez au supermarché, renferme ce genre d’antioxydants très particuliers de la famille des limonoïdes, au point qu’ils présentent des propriétés anabolisantes démontrées et étudiées par la recherche.
Structure moléculaire générale des limonoïdes
Si vous suivez mon blog, vous savez d’ailleurs que vous n’en êtes plus à une surprise prêt. Ici, il s’agit également de comprendre que ces fameux terpènes sont surtout présents dans les pépins des agrumes et qu’ils se présentent sous des formes très diverses sur le plan chimique. C’est d’autant plus intéressant que c’est aussi dans les pépins du raisin que l’on retrouve d’autres antioxydants à fort potentiel, les OPC ou oligo-proanthocyanidines.
L’obacunone décrit dans l’article d’Ergo-log n’est effectivement pas le seul des limonoïdes. On retrouve par exemple la limonine, la sinensétine, la nobilétine, la narirutine, la tangéritine et d’autres encore. Toujours est-il que les propriétés anabolisantes de ces molécules découlent, comme c’est bien souvent le cas, de recherches en lien avec l’oncologie, c’est à dire la recherche de solutions thérapeutiques contre le cancer. A vrai dire, la recherche de nouvelles substances naturelles contre celles qui pourraient nous tuer sera sans doute prioritaire sur celles qui pourraient nous donner du muscle mais l’un n’empêche pas l’autre. C’est d’autant plus vrai que la masse musculaire – ou sa perte – est indirectement liée à la longévité de l’organisme, un fait que l’on sait de plus en plus certain sur le plan scientifique. Quoi qu’il en soit, je vous laisse avec la traduction de cet article d’Ergo-log.
Eric Mallet
Jusqu’à ce que nous voyions son nom sur l’étiquette d’un supplément sportif, nous n’avions jamais entendu parler de l’obacunone. Et après une recherche sur Google, nous l’avons tout de suite su : c’est une molécule que nos lecteurs devraient connaitre. L’obacunone, une substance présente dans les agrumes, possède un effet anabolisant. Mais ce n’est pas la seule substance contenue dans les agrumes qui serait dotée d’un certain potentiel de renforcement musculaire.
L’obacunone
L’obacunone est un limonoïde. Les chercheurs ont retrouvé cette substance dans les agrumes, dans le fruit de Fortunella margarita et de Casimiroa edulis. Les fabricants de compléments sportifs utilisent généralement des extraits de l’écorce de Phellodendron amurense comme source d’obacunone.
De nos jours, l’obacunone se trouve principalement dans les compléments alimentaires qui devraient renforcer l’action de l’insuline et donc, qui devrait améliorer la composition corporelle. Le Slintensity d’EvoMuse en contient.
L’étude sur l’obacunone
Pendant 4 semaines, des chercheurs japonais, affiliés à la Kikkoman Corporation et à l’Université de Tokyo, ont donné à des souris KKAy, un type de souris de laboratoire sujettes au diabète de type 2, des aliments qui avaient été mélangés à de l’obacunone. Les Japonais avaient extrait l’obacunone du yuzu, un agrume japonais. Si les souris avaient été humaines, on leur aurait donné environ un gramme d’obacunone par jour. Les suppléments commercialisés contiennent une fraction de ce montant.
Les résultats sur l’étude de ce limonoïde
La supplémentation en obacunone a réduit la masse grasse et augmenté la masse musculaire. Le poids corporel des souris n’a pas changé.
L’obacunone a augmenté la sensibilité à l’insuline [à gauche]. En haut à droite, vous voyez comment, selon les chercheurs, l’obacunone produit ces effets. L’obacunone active le TGR5, un récepteur qui est en fait destiné aux acides biliaires. Les Japonais ont récemment démontré que le TGR5 joue un rôle dans la croissance et le développement musculaires chez la souris.
Le foie libère une série d’acides biliaires pendant et après un exercice intensif. Ces acides biliaires ont divers effets positifs sur la santé, l’un d’entre eux étant que les muscles reçoivent un stimulus anabolisant supplémentaire via le TGR5. L’acide biliaire impliqué est l’acide lithocholique.
La nomiline, un membre de la famille des limonoïdes peu courant
Il existe une autre substance alimentaire qui stimule le TGR5. En 2013, le même groupe de recherche japonais a publié une étude animale dans laquelle la nomiline, un autre limonoïde dans les agrumes, [formule structurelle à droite] augmente la sensibilité à l’insuline via TGR5. Tout comme l’obacunone, la nomiline a déjà fait son apparition dans les compléments sportifs.
Conclusion sur les limonoïdes
« La supplémentation en obacunone alimentaire a supprimé l’hyperglycémie et a augmenté la masse musculaire chez les souris KKAy diabétiques. Cet effet est susceptible d’être médié, au moins en partie, par la potentialisation des multiples voies associées au TGR5″, écrivent les chercheurs.
« Ces résultats suggèrent que la consommation régulière d’obacunone pourrait être bénéfique pour prévenir le développement de l’hyperglycémie, l’atrophie musculaire et l’obésité. »
Source de l’article: Obacunone, nomilin… Weird anabolic substances in ordinary citrus fruits
Source Ergo-log: Biochem Biophys Res Commun. 2015 Aug 7;463(4):846-52.
Note EM: Inscrivez-vous à la newsletter afin de vous tenir au courant de la sortie des nouveaux articles. Cela ne vous prendra qu’un instant et vous donnerez un peu plus de visibilité au blog; une occasion pour chacun de développer – un peu plus – sa culture physique !
Eric Mallet
Obacunone, nomiline… Des substances anabolisantes inconnues retrouvées dans les agrumes
18 - 11
2019
Les limonoïdes sont une famille d’antioxydants abondants dans les agrumes, chimiquement classés dans les terpènes ou plus précisément les triterpènes (un peu comme des lointains cousins de l’acide ursolique) mais plus précisément encore parmi les tétranortriterpènes. S’il est fort peu probable que vous connaissiez ces terpènes et encore moins que vous puissiez les placer au Scrabble, il n’en reste pas moins vrai que les agrumes ordinaires comme le bête citron que vous prenez au supermarché, renferme ce genre d’antioxydants très particuliers de la famille des limonoïdes, au point qu’ils présentent des propriétés anabolisantes démontrées et étudiées par la recherche.
Structure moléculaire générale des limonoïdes
Si vous suivez mon blog, vous savez d’ailleurs que vous n’en êtes plus à une surprise prêt. Ici, il s’agit également de comprendre que ces fameux terpènes sont surtout présents dans les pépins des agrumes et qu’ils se présentent sous des formes très diverses sur le plan chimique. C’est d’autant plus intéressant que c’est aussi dans les pépins du raisin que l’on retrouve d’autres antioxydants à fort potentiel, les OPC ou oligo-proanthocyanidines.
L’obacunone décrit dans l’article d’Ergo-log n’est effectivement pas le seul des limonoïdes. On retrouve par exemple la limonine, la sinensétine, la nobilétine, la narirutine, la tangéritine et d’autres encore. Toujours est-il que les propriétés anabolisantes de ces molécules découlent, comme c’est bien souvent le cas, de recherches en lien avec l’oncologie, c’est à dire la recherche de solutions thérapeutiques contre le cancer. A vrai dire, la recherche de nouvelles substances naturelles contre celles qui pourraient nous tuer sera sans doute prioritaire sur celles qui pourraient nous donner du muscle mais l’un n’empêche pas l’autre. C’est d’autant plus vrai que la masse musculaire – ou sa perte – est indirectement liée à la longévité de l’organisme, un fait que l’on sait de plus en plus certain sur le plan scientifique. Quoi qu’il en soit, je vous laisse avec la traduction de cet article d’Ergo-log.
Eric Mallet
Jusqu’à ce que nous voyions son nom sur l’étiquette d’un supplément sportif, nous n’avions jamais entendu parler de l’obacunone. Et après une recherche sur Google, nous l’avons tout de suite su : c’est une molécule que nos lecteurs devraient connaitre. L’obacunone, une substance présente dans les agrumes, possède un effet anabolisant. Mais ce n’est pas la seule substance contenue dans les agrumes qui serait dotée d’un certain potentiel de renforcement musculaire.
L’obacunone
L’obacunone est un limonoïde. Les chercheurs ont retrouvé cette substance dans les agrumes, dans le fruit de Fortunella margarita et de Casimiroa edulis. Les fabricants de compléments sportifs utilisent généralement des extraits de l’écorce de Phellodendron amurense comme source d’obacunone.
De nos jours, l’obacunone se trouve principalement dans les compléments alimentaires qui devraient renforcer l’action de l’insuline et donc, qui devrait améliorer la composition corporelle. Le Slintensity d’EvoMuse en contient.
L’étude sur l’obacunone
Pendant 4 semaines, des chercheurs japonais, affiliés à la Kikkoman Corporation et à l’Université de Tokyo, ont donné à des souris KKAy, un type de souris de laboratoire sujettes au diabète de type 2, des aliments qui avaient été mélangés à de l’obacunone. Les Japonais avaient extrait l’obacunone du yuzu, un agrume japonais. Si les souris avaient été humaines, on leur aurait donné environ un gramme d’obacunone par jour. Les suppléments commercialisés contiennent une fraction de ce montant.
Les résultats sur l’étude de ce limonoïde
La supplémentation en obacunone a réduit la masse grasse et augmenté la masse musculaire. Le poids corporel des souris n’a pas changé.
L’obacunone a augmenté la sensibilité à l’insuline [à gauche]. En haut à droite, vous voyez comment, selon les chercheurs, l’obacunone produit ces effets. L’obacunone active le TGR5, un récepteur qui est en fait destiné aux acides biliaires. Les Japonais ont récemment démontré que le TGR5 joue un rôle dans la croissance et le développement musculaires chez la souris.
Le foie libère une série d’acides biliaires pendant et après un exercice intensif. Ces acides biliaires ont divers effets positifs sur la santé, l’un d’entre eux étant que les muscles reçoivent un stimulus anabolisant supplémentaire via le TGR5. L’acide biliaire impliqué est l’acide lithocholique.
La nomiline, un membre de la famille des limonoïdes peu courant
Il existe une autre substance alimentaire qui stimule le TGR5. En 2013, le même groupe de recherche japonais a publié une étude animale dans laquelle la nomiline, un autre limonoïde dans les agrumes, [formule structurelle à droite] augmente la sensibilité à l’insuline via TGR5. Tout comme l’obacunone, la nomiline a déjà fait son apparition dans les compléments sportifs.
Conclusion sur les limonoïdes
« La supplémentation en obacunone alimentaire a supprimé l’hyperglycémie et a augmenté la masse musculaire chez les souris KKAy diabétiques. Cet effet est susceptible d’être médié, au moins en partie, par la potentialisation des multiples voies associées au TGR5″, écrivent les chercheurs.
« Ces résultats suggèrent que la consommation régulière d’obacunone pourrait être bénéfique pour prévenir le développement de l’hyperglycémie, l’atrophie musculaire et l’obésité. »
Source de l’article: Obacunone, nomilin… Weird anabolic substances in ordinary citrus fruits
Source Ergo-log: Biochem Biophys Res Commun. 2015 Aug 7;463(4):846-52.
Note EM: Inscrivez-vous à la newsletter afin de vous tenir au courant de la sortie des nouveaux articles. Cela ne vous prendra qu’un instant et vous donnerez un peu plus de visibilité au blog; une occasion pour chacun de développer – un peu plus – sa culture physique !
Eric Mallet