Si vous faites régulièrement de l’exercice qui fait monter votre rythme cardiaque, le reste de la journée, votre fréquence cardiaque est plus faible. C’est logique : un cœur entraîné n’a pas besoin de travailler aussi fort au repos. Un avantage d’un cœur qui fonctionne bien est qu’il protège probablement du cancer, selon une étude publiée dans PloS One par des chercheurs de l’Université Paris Descartes.
Rythme cardiaque et longévité
De nombreuses études ont montré qu’un rythme cardiaque lent est un signe de santé cardiovasculaire, et que les personnes ayant un rythme cardiaque plus faible sont moins susceptibles de mourir d’une maladie cardiovasculaire. C’est un fait connu. Par contre, le fait qu’un rythme cardiaque plus lent protège du cancer ne l’est pas.
Si nous n’avons jamais entendu parler de cette affirmation, c’est parce que les scientifiques ne savent pas trop quoi faire des phénomènes qu’ils ne peuvent pas expliquer. S’ils sont confiants, ils publient ces résultats, mais ils ignorent souvent ces faits gênants. Les Américains ont publié leurs résultats, mais ils ont aussi expliqué la corrélation. Ils ont avancé une théorie selon laquelle les personnes atteintes d’un cancer mais qui ne le savent pas ont un rythme cardiaque plus élevé.
L’explication ne tenait pas entièrement la route. Dans une étude de suivi, plusieurs années plus tard, le même groupe de chercheurs américains a découvert une relation. On aurait pu s’attendre à ce que toutes les formes de cancer jusqu’alors inconnues aient été découvertes dans l’intervalle. En effet, des chercheurs en France et en Israël avaient entre-temps également découvert l’effet inhibiteur du cancer d’une fréquence cardiaque plus faible.
L’étude des chercheurs français
Les chercheurs de l’Université Paris Descartes ont utilisé les données de plus de 6000 hommes âgés de 42 à 53 ans. Ces données ont été recueillies lors de la première étude prospective de Paris, dans laquelle des hommes parisiens ont été suivis pendant vingt-cinq ans.
Cette étude a également montré qu’une fréquence cardiaque plus faible prolongeait l’espérance de vie. Les chercheurs ont divisé les hommes en 4 groupes en fonction de leur rythme cardiaque. Dans le groupe ayant la fréquence cardiaque au repos la plus basse, près de 90 % étaient encore en vie après 25 ans, comme le montre le premier tableau ci-dessous. Le taux de survie du groupe ayant la fréquence cardiaque la plus élevée était de 70 %. Le deuxième tableau montre qu’un rythme cardiaque lent pendant l’effort réduit le risque de mourir d’une cause cardiovasculaire.
Le chiffre le plus intéressant est celui qui figure ci-dessus. Plus le rythme cardiaque est lent pendant l’effort, plus le risque de mourir d’un cancer est faible. Les chercheurs ont trouvé une relation similaire entre la fréquence cardiaque au repos et un cancer mortel. Dans le groupe dont le rythme cardiaque était le plus lent, le risque de développer un cancer était 2,4 fois moins élevé que dans le groupe dont le rythme cardiaque était le plus élevé.
Quelques spéculations…
Les chercheurs ont avancé la théorie selon laquelle les personnes dont la fréquence cardiaque est élevée ont un système nerveux sympathique hyperactif. Le système nerveux sympathique est la partie du système nerveux central qui fait travailler les organes plus activement. [Une autre partie du SNC, le système nerveux parasympathique, ralentit le métabolisme des organes]. « Les sujets présentant une perturbation préexistante de leur système autonome peuvent avoir un système de défense immunitaire plus faible et un risque accru de mourir si l’individu développe un cancer », écrivent les chercheurs.
Si la théorie tient la route, alors les gens peuvent probablement réduire leur risque de développer un cancer en développant leur condition physique.
Source de l’article: Lower your heart rate and live longer
Source Ergo-log: PLoS One. 2011;6(8):e21310.
Traduction pour Espace Corps Esprit Forme,
Eric Mallet
Éléments de bibliographie
Perskly V. et al., Heart: a risk factor for cancer?, American Journal of Epidemiology, Volume 114, Issue 4, October 1981, Pages 477–487
Greenland P. et al., Resting Heart Rate is a Risk Factor for Cardiovascular and Noncardiovascular Mortality: The Chicago Heart Association Detection Project In Industry, American Journal of Epidemiology, Volume 149, Issue 9, 1 May 1999, Pages 853–862
Thomas F. et al., Pulse pressure and heart rate Independent risk factors for cancer? Journal of Clinical Epidemiology, Volume 54, Isue 7, p.735-740, July 01, 2001
E. Kristal-boneh, H. Silber, G. Harari, P. Froom, The association of resting heart rate with cardiovascular, cancer and all-cause mortality. Eight year follow-up of 3527 male Israeli employees (the CORDIS Study), European Heart Journal, Volume 21, Issue 2, 1 January 2000, Pages 116–124
Réduisez votre rythme cardiaque et vivez plus longtemps
28 - 07
2021
Si vous faites régulièrement de l’exercice qui fait monter votre rythme cardiaque, le reste de la journée, votre fréquence cardiaque est plus faible. C’est logique : un cœur entraîné n’a pas besoin de travailler aussi fort au repos. Un avantage d’un cœur qui fonctionne bien est qu’il protège probablement du cancer, selon une étude publiée dans PloS One par des chercheurs de l’Université Paris Descartes.
Rythme cardiaque et longévité
De nombreuses études ont montré qu’un rythme cardiaque lent est un signe de santé cardiovasculaire, et que les personnes ayant un rythme cardiaque plus faible sont moins susceptibles de mourir d’une maladie cardiovasculaire. C’est un fait connu. Par contre, le fait qu’un rythme cardiaque plus lent protège du cancer ne l’est pas.
Si nous n’avons jamais entendu parler de cette affirmation, c’est parce que les scientifiques ne savent pas trop quoi faire des phénomènes qu’ils ne peuvent pas expliquer. S’ils sont confiants, ils publient ces résultats, mais ils ignorent souvent ces faits gênants. Les Américains ont publié leurs résultats, mais ils ont aussi expliqué la corrélation. Ils ont avancé une théorie selon laquelle les personnes atteintes d’un cancer mais qui ne le savent pas ont un rythme cardiaque plus élevé.
L’explication ne tenait pas entièrement la route. Dans une étude de suivi, plusieurs années plus tard, le même groupe de chercheurs américains a découvert une relation. On aurait pu s’attendre à ce que toutes les formes de cancer jusqu’alors inconnues aient été découvertes dans l’intervalle. En effet, des chercheurs en France et en Israël avaient entre-temps également découvert l’effet inhibiteur du cancer d’une fréquence cardiaque plus faible.
L’étude des chercheurs français
Les chercheurs de l’Université Paris Descartes ont utilisé les données de plus de 6000 hommes âgés de 42 à 53 ans. Ces données ont été recueillies lors de la première étude prospective de Paris, dans laquelle des hommes parisiens ont été suivis pendant vingt-cinq ans.
Cette étude a également montré qu’une fréquence cardiaque plus faible prolongeait l’espérance de vie. Les chercheurs ont divisé les hommes en 4 groupes en fonction de leur rythme cardiaque. Dans le groupe ayant la fréquence cardiaque au repos la plus basse, près de 90 % étaient encore en vie après 25 ans, comme le montre le premier tableau ci-dessous. Le taux de survie du groupe ayant la fréquence cardiaque la plus élevée était de 70 %. Le deuxième tableau montre qu’un rythme cardiaque lent pendant l’effort réduit le risque de mourir d’une cause cardiovasculaire.
Le chiffre le plus intéressant est celui qui figure ci-dessus. Plus le rythme cardiaque est lent pendant l’effort, plus le risque de mourir d’un cancer est faible. Les chercheurs ont trouvé une relation similaire entre la fréquence cardiaque au repos et un cancer mortel. Dans le groupe dont le rythme cardiaque était le plus lent, le risque de développer un cancer était 2,4 fois moins élevé que dans le groupe dont le rythme cardiaque était le plus élevé.
Quelques spéculations…
Les chercheurs ont avancé la théorie selon laquelle les personnes dont la fréquence cardiaque est élevée ont un système nerveux sympathique hyperactif. Le système nerveux sympathique est la partie du système nerveux central qui fait travailler les organes plus activement. [Une autre partie du SNC, le système nerveux parasympathique, ralentit le métabolisme des organes]. « Les sujets présentant une perturbation préexistante de leur système autonome peuvent avoir un système de défense immunitaire plus faible et un risque accru de mourir si l’individu développe un cancer », écrivent les chercheurs.
Si la théorie tient la route, alors les gens peuvent probablement réduire leur risque de développer un cancer en développant leur condition physique.
Source de l’article: Lower your heart rate and live longer
Source Ergo-log: PLoS One. 2011;6(8):e21310.
Traduction pour Espace Corps Esprit Forme,
Eric Mallet
Éléments de bibliographie
Perskly V. et al., Heart: a risk factor for cancer?, American Journal of Epidemiology, Volume 114, Issue 4, October 1981, Pages 477–487
Greenland P. et al., Resting Heart Rate is a Risk Factor for Cardiovascular and Noncardiovascular Mortality: The Chicago Heart Association Detection Project In Industry, American Journal of Epidemiology, Volume 149, Issue 9, 1 May 1999, Pages 853–862
Thomas F. et al., Pulse pressure and heart rate Independent risk factors for cancer? Journal of Clinical Epidemiology, Volume 54, Isue 7, p.735-740, July 01, 2001
E. Kristal-boneh, H. Silber, G. Harari, P. Froom, The association of resting heart rate with cardiovascular, cancer and all-cause mortality. Eight year follow-up of 3527 male Israeli employees (the CORDIS Study), European Heart Journal, Volume 21, Issue 2, 1 January 2000, Pages 116–124