L’alpha-cétoglutarate, un métabolite présent dans l’organisme et dans divers aliments, prolonge la durée de vie des animaux de laboratoire et peut-être aussi celle des humains. Une substance très similaire à l’alpha-cétoglutarate (AKG en anglais) se nomme alpha-cétobutyrate. Comme l’alpha-cétoglutarate, elle pourrait rendre possible une vie plus longue. Du moins, c’est ce qu’ont découvert des chercheurs chinois en effectuant une étude sur l’animal.
L’étude sur l’alpha-cétobutyrate
Dans leur article, paru dans Nature Communications dans les premières semaines de 2023, des biologistes chinois affiliés à l’université du Yunnan décrivent des expériences menées avec le ver Caenorhabditis elegans. Les chercheurs ont exposé les vers à une concentration de 200 à 500 micromoles d’alpha-cétobutyrate.
L’alpha-cétobutyrate est une substance qui apparaît dans l’organisme lors du métabolisme d’acides aminés tels que la thréonine et la méthionine. Elle joue un rôle dans les processus chimiques de la mitochondrie et se retrouve sans aucun doute dans d’innombrables aliments. La structure de l’alpha-cétobutyrate est quelque peu similaire à celle de l’alpha-cétoglutarate, une substance dont les propriétés de longévité sont connues depuis un certain temps.
Résultat de l’étude sur l’animal
Les vers ont vécu plus longtemps suite à l’exposition à alpha-cétobutyrate, par rapport à des vers maintenus dans des conditions normales [Veh], d’après le tableau en bas à gauche. Lorsque Caenorhabditis elegans vieillit, l’animal bouge et mange moins. L’exposition à l’alpha-cétobutyrate a inhibé ces processus de vieillissement. Vous pouvez le constater à droite dans le tableau ci-dessous.
La concentration de NAD, une autre substance connue pour son rôle sur la longévité, a augmenté grâce à la supplémentation en alpha-cétobutyrate. Lorsque les chercheurs ont répété leurs tests avec des vers dans lesquels ils avaient désactivé le gène Sirt2 [RNAi] – en bas à droite – la supplémentation n’avait plus n’a plus aucun effet. Chez l’homme, Sirt2 est Sirt1. L’enzyme de longévité SIRT1, qui est produite par ce gène, semble jouer un rôle crucial sur le mécanisme de l’alpha-cétobutyrate lié à la longévité.
La concentration de l’oxydant H2S a augmenté suite à la supplémentation en alpha-cétobutyrate. Dans le même temps, la supplémentation en NAC, un élément constitutif de l’antioxydant endogène glutathion, a entraîné l’élimination complète de l’effet de longévité de l’alpha-cétobutyrate.
Les Chinois soupçonnent, sur la base de leurs expériences, que le mécanisme d’action de l’alpha-cétobutyrate ressemble à ce qui est présenté ci-dessous. (Trop) simplement dit, l’alpha-cétobutyrate permet à la production d’énergie dans les mitochondries de se poursuivre. Les cellules réagissent en produisant des enzymes de longévité (Note EM: les sirtuines chez l’homme comme cités plus haut), ce qui fait que les organites de neutralisation intracellulaires – les peroxysomes – travaillent davantage. Note EM: Les peroxysomes neutralisent les peroxydes, des molécules toxiques pour la cellule car surchargées en oxygène. En conséquence, les cellules fonctionnent mieux et l’organisme vit plus longtemps.
Conclusion sur l’alpha-cétobutyrate
« Nos résultats offrent de nouvelles perspectives sur le mécanisme qui sous-tend la longévité médiée par les métabolites endogènes », écrivent les chercheurs. « Outre l’alpha-cétobutyrate, d’autres métabolites endogènes, comme l’oxaloacétate […] et l’alpha-cétoglutarate, peuvent également retarder le vieillissement et prolonger la durée de vie, ce qui suggère que la clé de la longévité est cachée dans notre corps. »
Source de l’article: Alpha-ketobyturate another endogenous life extender
Source Ergo-log: Nat Commun. 2023 Jan 16;14(1):240.
Traduction pour Espace Corps Esprit Forme,
Eric Mallet
L’alpha-cétobutyrate, une autre molécule endogène favorisant la longévité
15 - 02
2023
L’alpha-cétoglutarate, un métabolite présent dans l’organisme et dans divers aliments, prolonge la durée de vie des animaux de laboratoire et peut-être aussi celle des humains. Une substance très similaire à l’alpha-cétoglutarate (AKG en anglais) se nomme alpha-cétobutyrate. Comme l’alpha-cétoglutarate, elle pourrait rendre possible une vie plus longue. Du moins, c’est ce qu’ont découvert des chercheurs chinois en effectuant une étude sur l’animal.
L’étude sur l’alpha-cétobutyrate
Dans leur article, paru dans Nature Communications dans les premières semaines de 2023, des biologistes chinois affiliés à l’université du Yunnan décrivent des expériences menées avec le ver Caenorhabditis elegans. Les chercheurs ont exposé les vers à une concentration de 200 à 500 micromoles d’alpha-cétobutyrate.
L’alpha-cétobutyrate est une substance qui apparaît dans l’organisme lors du métabolisme d’acides aminés tels que la thréonine et la méthionine. Elle joue un rôle dans les processus chimiques de la mitochondrie et se retrouve sans aucun doute dans d’innombrables aliments. La structure de l’alpha-cétobutyrate est quelque peu similaire à celle de l’alpha-cétoglutarate, une substance dont les propriétés de longévité sont connues depuis un certain temps.
Résultat de l’étude sur l’animal
Les vers ont vécu plus longtemps suite à l’exposition à alpha-cétobutyrate, par rapport à des vers maintenus dans des conditions normales [Veh], d’après le tableau en bas à gauche. Lorsque Caenorhabditis elegans vieillit, l’animal bouge et mange moins. L’exposition à l’alpha-cétobutyrate a inhibé ces processus de vieillissement. Vous pouvez le constater à droite dans le tableau ci-dessous.
La concentration de NAD, une autre substance connue pour son rôle sur la longévité, a augmenté grâce à la supplémentation en alpha-cétobutyrate. Lorsque les chercheurs ont répété leurs tests avec des vers dans lesquels ils avaient désactivé le gène Sirt2 [RNAi] – en bas à droite – la supplémentation n’avait plus n’a plus aucun effet. Chez l’homme, Sirt2 est Sirt1. L’enzyme de longévité SIRT1, qui est produite par ce gène, semble jouer un rôle crucial sur le mécanisme de l’alpha-cétobutyrate lié à la longévité.
La concentration de l’oxydant H2S a augmenté suite à la supplémentation en alpha-cétobutyrate. Dans le même temps, la supplémentation en NAC, un élément constitutif de l’antioxydant endogène glutathion, a entraîné l’élimination complète de l’effet de longévité de l’alpha-cétobutyrate.
Les Chinois soupçonnent, sur la base de leurs expériences, que le mécanisme d’action de l’alpha-cétobutyrate ressemble à ce qui est présenté ci-dessous. (Trop) simplement dit, l’alpha-cétobutyrate permet à la production d’énergie dans les mitochondries de se poursuivre. Les cellules réagissent en produisant des enzymes de longévité (Note EM: les sirtuines chez l’homme comme cités plus haut), ce qui fait que les organites de neutralisation intracellulaires – les peroxysomes – travaillent davantage. Note EM: Les peroxysomes neutralisent les peroxydes, des molécules toxiques pour la cellule car surchargées en oxygène. En conséquence, les cellules fonctionnent mieux et l’organisme vit plus longtemps.
Conclusion sur l’alpha-cétobutyrate
« Nos résultats offrent de nouvelles perspectives sur le mécanisme qui sous-tend la longévité médiée par les métabolites endogènes », écrivent les chercheurs. « Outre l’alpha-cétobutyrate, d’autres métabolites endogènes, comme l’oxaloacétate […] et l’alpha-cétoglutarate, peuvent également retarder le vieillissement et prolonger la durée de vie, ce qui suggère que la clé de la longévité est cachée dans notre corps. »
Source de l’article: Alpha-ketobyturate another endogenous life extender
Source Ergo-log: Nat Commun. 2023 Jan 16;14(1):240.
Traduction pour Espace Corps Esprit Forme,
Eric Mallet