Le Tribulus serait-il bon pour quelque chose: 1,25 g/jour module la disponibilité de l’IGF-1

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Sport de force, musculation et Tribulus terrestris

Des études récentes font état de résultats surprenants sur les effets ergogènes du Tribulus terrestris.

Oui, il ne s’agit pas (1) d’une étude sur des rongeurs, (2) publié dans une revue évaluée par des pairs, (3) qui n’est pas parrainée par une entreprise de suppléments (mais par le gouvernement chinois), et a été (4) réalisée non seulement avec des êtres humains inexpérimentés et presque sédentaires ou « vaguement entraînés » mais avec quinze boxeurs hautement qualifiés de sexe masculin (des athlètes nationaux de deuxième niveau, avec 2-3 ans d’entraînement) qui ont été sélectionnés à partir de l’équipe de boxe de l’Université de Shanghai affiliée à l’école du sport en Chine. Ce seul fait permet à la dernière étude de l’Université de Shanghai du Sport d’être digne d’intérêt. Le fait que les scientifiques aient effectivement observés des effets significatifs quand ils ont «nourris» leurs sujets avec 1,25 g par jour d’un extrait de Tribulus terrestris standardisé (TT) (acheté sur le marché libre de Pronova à Biocare, en Suède) avec une teneur en saponine > à 40%, rend l’étude encore plus intéressante.

Le Tribulus terrestris étudié selon d’autres aspects de la performance et de la croissance musculaire

Contrairement aux études précédentes qui portaient exclusivement sur la testostérone et (parfois) sur la DHT, l’identification des mécanismes potentiels de la performance concernant cette étude se penche sur les effets d’un extrait de Tribulus terrestris (TT) sur la masse musculaire, les lésions musculaires et les performances anaérobiques de boxeurs masculins entraînés, potentiellement provoqués par les androgènes, l’IGF-1 et/ou des modifications de l’IGF-1 ou sur la concentration de sa protéine de liaison (IGFBP-3). À cette fin, les quinze boxeurs masculins mentionnés précédemment ont été divisés en un groupe d’exercice (E, n = 7) et un groupe d’exercices plus Tribulus terrestris (E + TT, n = 8). Les deux groupes ont réalisés des entraînements de forte intensité pendant 3 semaines et 3 semaines d’entraînement à volume d’exercice élevé. Ces derniers ont été séparées par une période de repos de 4 semaines.

« Tous les athlètes ont pratiqué 3 semaines similaires d’entraînement à haute intensité et 3 semaines d’entraînement à haut volume, séparés par un repos de 4 semaines. Outre l’entraînement technique spécifique, la partie principale de l’entraînement à haute intensité était constituée par des exercices de la force, y compris l’entraînement de la force maximale (deux fois par semaine , le mardi et le vendredi) et de la vitesse explosive (deux fois par semaine, le lundi et le jeudi). Concernant l’entraînement de volume élevé, les boxeurs ont commencé par l‘endurance (10 000 m de course tous les jours et saut à la corde à intensité faible à modéré, deux fois par semaine, le mardi et le vendredi), puis par leur technique spécifique de la boxe, de l’explosivité et enfin par l’entraînement de haute intensité « (Ma. 2015).

Le supplément, des extraits précités de Tribulus terrestris (1250 mg / joura été administré par voie orale uniquement dans le groupe E + Tribulus T, évidemment. Avant que les capsules ne soient remises aux sujets, leurs composition exacte a été analysée et leur teneur en saponines a été confirmée par chromatographie liquide à hautes performances (HPLCQTOF/MS).

Tous les extraits de Tribulus terrestris n’ont pas été créés égaux ! Si vous avez déjà pris des suppléments de Tribulus et que vous n’avez eu aucun résultat, il se pourrait bien qu’ils ne contiennent pas la bonne quantité ou le bon type de saponines. Comme Ma. et ses collègues le précisent, le contenu en 25(R)-Spirostan3,6,12trione/25R)-Spirost4-ène-3,12dione et en saponines A du Tribulus terrestris varie « selon la région géographique, le climat et les parties du végétal, ce qui pourrait expliquer en partie les résultats divergents obtenus avec des extraits végétaux provenant de différentes études« (Ma. 2015).

Les résultats des évaluations en pré et post de la masse musculaire, de performances anaérobiques et les indicateurs sanguin n’ont révélé aucune différence entre les groupes en ce qui concerne la testostérone, la DHT, la masse musculaire ou le total de l’IGF-1. La créatine kinase (CK), la protéine de liaison IGFBP-3, la force musculaire absolue et relative des sujets, d’autre part, ont augmenté de manière beaucoup plus significative dans le groupe supplément (E + Tribulus T) contre le groupe de contrôle (E) (le tableau 1 montre la différence relative du changement de la base, à savoir AE + Tribulus T – AE).

Effets sur le rapport IGF1, IGF, 1BP3, puissance moyenne créatine kinase après la prise de Tribulus terrestris

Tableau 1: Différences de changements relatifs de l’IGFBP3, du rapport IGF / IGF-BP3, de la puissance moyenne, de la puissance moyenne relative et de la créatine kinase (CK) – Des valeurs plus élevées indiquent une augmentation significative par rapport au contrôle (E), des valeurs plus faibles ont diminué pour (E + TT) vs (E) (p <0,05) | données calculées sur la base de Ma. 2015

Dans ce contexte, il est logique que les scientifiques pensent que l’augmentation de la performance et de la réduction des dommages musculaires qu’ils ont observé puisse être causé par la disponibilité accrue de l’IGF-1 (Le rapport IGF-1 total/IGF 1 BP-3 est un indicateur de la quantité de l’IGF-1  non lié qui circulent dans le sang).

IGF-1 et métabolisme homonal via la glande pituitaire, le pancréas et les muscles

Tableau 2: Vue d’ensemble des principaux rôles de l’IGF1. Observez ce qui change quand sa production diminue avec l’âge ! (Berryman 2013)

Si vous observez les effets profonds de l’IGF-1 sur le muscle (Frystyk 2010) et ses effets généraux sur le métabolisme humain comme représentés par le tableau 2 de Berryman et ses collègues (2013), il me semble raisonnable de supposer que l’importante augmentation de la disponibilité de l’IGF1 pourrait expliquer la diminution des lésions musculaires rapportés dans l’étude ainsi que des résultats similaires obtenus à partir d’une étude sur l’homme par Milasius (2009) ainsi que par les études chez des rongeurs en surentraînement et intensément entraînés par Zhang (2010), Wang (2010) et Yin (2013), respectivement.

Alors, quel est le verdict ? Compte tenu de la grande influence entretenue par le rapport exact entre les saponines et leur concentration sur les effets d’un extrait de Tribulus terrestris donné et de sa variabilité selon les régions, la récolte et la/les partie(s) de la plante qui a/ont été utilisées pour préparer l’extrait, il n’est pas impossible que les études précédentes effectuées par Antonio (2000) et Rogerson (2007) n’aient simplement pas trouvé d’améliorations des performances pour les entraînements de résistance et les joueurs de rugby, parce qu’ils avaient peut-être utilisés des «mauvais» extraits (ou que l’entraînement n’a pas été assez intense…).

Bien qu’il soit difficile de déterminer si oui ou non cette hypothèse est vraie, il n’y a aucune raison de débattre de la conclusion que Ma. et ses collègues ont établi sur les résultats plus récents obtenus par des boxeurs entraînés une conclusion qui dit que : « Prendre 1250 mg de Tribulus terestris [.. .] atténue les dommages musculaires et améliore la performance anaérobique de boxeurs masculins entraînés, ce qui peut être lié à la diminution du taux d’IGFBP-3 plutôt que d’être lié aux hormones androgènes présentes dans le plasma sanguin. » (Ma. 2015)

Article SuppVersity original: Tribulus is Good for Something (…)

Note EM: Il est vrai que certains athlètes ayant pris du Tribulus ont fait état d’une amélioration de leurs performances mais j’ai toujours du mal à y croire à moins que le problème se situe tout simplement au niveau de l’influence (faible) des substances actives de ce végétal et dont les effets pourraient varier en fonction du lieu de récolte ou de la plante elle-même comme cela l’est rappelé dans l’article. A vrai dire, la variété Alatus a, quant à elle, prouvée qu’elle exerçait un effet mélioratif sur la testostérone, contrairement au terrestris. Toujours est-il qu’il existe d’autres végétaux dont l’influence sur les hormones androgènes ou sur l’aromatase et la DHT sont bien connus; on peut citer l’ortie, le Palmier de Scie (Serenoa repens), l’avoine commune (Avena sativa), le Bulbine natalensis et surtout le Tongkat ali. Vous pouvez également parcourir mon blog pour y trouver les articles qui traitent de ce sujet.

Pour ma part, j’estime qu’il y a d’autres végétaux dont l’effet ergogène est reconnu et étudié par la recherche et qui peuvent être sans doute beaucoup plus utiles. On peut citer le Ginseng, l’Ashwagandha, le Cordyceps, le Suma, le Rholiola rosea et d’autres encore…

Mais d’ici là, n’oubliez pas de développer votre culture physique !

Eric Mallet

A propos de l'auteur

Passionné et pratiquant de la musculation depuis près de 28 ans, je me suis toujours intéressé au développement des ergogènes et de la nutrition sportive. Diplômé des universités Lille 3 et Paris 7, je travaille actuellement sur la rédaction de plusieurs ouvrages dont la sublimation par la culture physique et la musculation sur le plan psychanalytique. Consultant dans le domaine des compléments alimentaires, j'accompagne les entreprises dans le développement de leur stratégie de vente et de communication en matière de nutrition sportive. Espace Corps Esprit Forme est à considérer comme un blog de vulgarisation scientifique, destiné à aider les athlètes tout en leurs donnant des informations scientifiques utiles à leur pratique des sports de force.

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