Il y a de cela quelques temps, nous vous avions parlé des extraits anti-oestrogéniques de la plante tropicale Brassaiopsis glomerulata. Il s’agit d’ailleurs d’un végétal qui a fait son chemin dans le monde des suppléments de la musculation et dans Triazole de DS Sport en particulier. Le Triazole contient également un extrait végétal du Prunella vulgaris, une plante que l’on retrouve partout en Europe. A ce sujet, c’est en 2009 que des chercheurs américains spécialisés dans le cancer ont publié une étude sur des cellules et des animaux dans laquelle ils ont étudié le fonctionnement de ces substances.
Les chercheurs, financés par le gouvernement américain pour étudier des préparations à base de plantes que de plus en plus de femmes utilisent, ont découvert lors d’un dépistage que des extraits végétaux de Prunella vulgaris présentaient un effet anti-œstrogénique. Ils ont ensuite examiné les préparations de plus près.
Les chercheurs ont exposé des cellules dotées de récepteurs à l’œstradiol au DES, un œstrogène synthétique, et à l’extrait de Prunella vulgaris [PV]. Le DES a stimulé la synthèse de l’enzyme phosphatase alcaline mais le Prunella vulgaris a inhibé sa synthèse. À une concentration de 50 microgrammes par millilitre, l’extrait était presque aussi efficace que le Fulvestrant, un anti-œstrogène médicamenteux [ICI]. Son nom commercial est Faslodex. Les médecins l’utilisent pour traiter le cancer du sein.
Un extrait végétal de Prunella vulgaris inhiberait l’œstradiol en agissant sur les récepteurs hormonaux
Les chercheurs ont implanté des cellules hormono-sensibles provenant d’humains chez des souris et leur ont injecté de l’estradiol [E]. Lorsque les souris ont bu du thé fait à partir de Prunella vulgaris, la croissance des cellules implantées a diminué de moitié.



La manière dont l’extrait végétal de Prunella vulgaris inhibe les effets de l’hormone a été élucidée lors d’expériences avec des cellules sensibles à l’œstradiol. Dans ces expériences, les extraits ont stimulé la synthèse des enzymes CYP1A1 et CYP1B1. La première enzyme convertit l’œstradiol en 2-hydroxy-oestradiol, et la seconde le convertit en 4-hydroxy-oestradiol. Ces deux métabolites sont considérablement moins actifs que l’œstradiol mais le 4-hydroxy-œstradiol présenterait un souci sur le plan oncologique. Le 4-hydroxy-œstradiol rend l’œstradiol cancérigène. En effet, les métabolites du 4-hydroxy-œstradiol peuvent endommager l’ADN.
Les enzymes CYP1A1 et CYP1B1 désactivent l’œstradiol
Les cellules synthétisent davantage de CYP1A1 et CYP1B1 si les composés interagissent avec le récepteur arylhydrocarboné. Ce récepteur reconnaît les substances toxiques et réagit à celles-ci en augmentant la production d’enzymes de détoxification telles que les CYP1A1 et CYP1B1. Celles-ci désactivent également l’œstradiol. Les chercheurs ont ainsi découvert que les extraits de Prunella vulgaris stimulent le récepteur arylhydrocarboné. L’ajout de 3-méthoxy-4-nitroflavone [MNF], qui bloque le récepteur arylhydrocarboné, a désactivé les extraits de plantes.

Nous avons mentionné le mot « cancer » ci-dessus. Nous ne pensons pas que la prise de suppléments contenant du Prunella vulgaris augmente le risque de cancer. Presque tous les extraits de plantes contiennent des composés qui inhibent le CYP1B1, potentiellement dangereux, ou l’occupent d’une manière ou d’une autre, de sorte qu’il ne parvient pas à transformer l’estradiol. Ce constat s’appuie sur les recherches effectuées sur un autre bloqueur d’œstrogènes à base d’un extrait végétal, le Ginkgo biloba.
Comme le Prunella vulgaris, le ginkgo active le récepteur arylhydrocarboné et stimule ainsi la dégradation de l’estradiol via l’enzyme CYP1A1. Le ginkgo, cependant, active également la « mauvaise » enzyme, CYP1B1. A vrai dire, ce n’est probablement pas un vrai problème. Les polyphénols du ginkgo, comme l’isorhamnétine, le kaempférol et la quercétine, sont de puissants inhibiteurs de cette enzyme.
La personne qui a inventé le Triazole avait certainement fait preuve d’intelligence.
Source de l’article: Self-heal extract inhibits estradiol via aryl hydrocarbon receptor
Source Ergo-log: Biol Reprod. 2009 Feb;80(2):375-83.
Traduction pour Espace Corps Esprit Forme,
Eric Mallet
Un extrait végétal inhibe l’œstradiol via le récepteur arylhydrocarboné
28 - 08
2020
Les chercheurs, financés par le gouvernement américain pour étudier des préparations à base de plantes que de plus en plus de femmes utilisent, ont découvert lors d’un dépistage que des extraits végétaux de Prunella vulgaris présentaient un effet anti-œstrogénique. Ils ont ensuite examiné les préparations de plus près.
Les chercheurs ont exposé des cellules dotées de récepteurs à l’œstradiol au DES, un œstrogène synthétique, et à l’extrait de Prunella vulgaris [PV]. Le DES a stimulé la synthèse de l’enzyme phosphatase alcaline mais le Prunella vulgaris a inhibé sa synthèse. À une concentration de 50 microgrammes par millilitre, l’extrait était presque aussi efficace que le Fulvestrant, un anti-œstrogène médicamenteux [ICI]. Son nom commercial est Faslodex. Les médecins l’utilisent pour traiter le cancer du sein.
Un extrait végétal de Prunella vulgaris inhiberait l’œstradiol en agissant sur les récepteurs hormonaux
Les chercheurs ont implanté des cellules hormono-sensibles provenant d’humains chez des souris et leur ont injecté de l’estradiol [E]. Lorsque les souris ont bu du thé fait à partir de Prunella vulgaris, la croissance des cellules implantées a diminué de moitié.
La manière dont l’extrait végétal de Prunella vulgaris inhibe les effets de l’hormone a été élucidée lors d’expériences avec des cellules sensibles à l’œstradiol. Dans ces expériences, les extraits ont stimulé la synthèse des enzymes CYP1A1 et CYP1B1. La première enzyme convertit l’œstradiol en 2-hydroxy-oestradiol, et la seconde le convertit en 4-hydroxy-oestradiol. Ces deux métabolites sont considérablement moins actifs que l’œstradiol mais le 4-hydroxy-œstradiol présenterait un souci sur le plan oncologique. Le 4-hydroxy-œstradiol rend l’œstradiol cancérigène. En effet, les métabolites du 4-hydroxy-œstradiol peuvent endommager l’ADN.
Les enzymes CYP1A1 et CYP1B1 désactivent l’œstradiol
Les cellules synthétisent davantage de CYP1A1 et CYP1B1 si les composés interagissent avec le récepteur arylhydrocarboné. Ce récepteur reconnaît les substances toxiques et réagit à celles-ci en augmentant la production d’enzymes de détoxification telles que les CYP1A1 et CYP1B1. Celles-ci désactivent également l’œstradiol. Les chercheurs ont ainsi découvert que les extraits de Prunella vulgaris stimulent le récepteur arylhydrocarboné. L’ajout de 3-méthoxy-4-nitroflavone [MNF], qui bloque le récepteur arylhydrocarboné, a désactivé les extraits de plantes.
Nous avons mentionné le mot « cancer » ci-dessus. Nous ne pensons pas que la prise de suppléments contenant du Prunella vulgaris augmente le risque de cancer. Presque tous les extraits de plantes contiennent des composés qui inhibent le CYP1B1, potentiellement dangereux, ou l’occupent d’une manière ou d’une autre, de sorte qu’il ne parvient pas à transformer l’estradiol. Ce constat s’appuie sur les recherches effectuées sur un autre bloqueur d’œstrogènes à base d’un extrait végétal, le Ginkgo biloba.
Comme le Prunella vulgaris, le ginkgo active le récepteur arylhydrocarboné et stimule ainsi la dégradation de l’estradiol via l’enzyme CYP1A1. Le ginkgo, cependant, active également la « mauvaise » enzyme, CYP1B1. A vrai dire, ce n’est probablement pas un vrai problème. Les polyphénols du ginkgo, comme l’isorhamnétine, le kaempférol et la quercétine, sont de puissants inhibiteurs de cette enzyme.
La personne qui a inventé le Triazole avait certainement fait preuve d’intelligence.
Source de l’article: Self-heal extract inhibits estradiol via aryl hydrocarbon receptor
Source Ergo-log: Biol Reprod. 2009 Feb;80(2):375-83.
Traduction pour Espace Corps Esprit Forme,
Eric Mallet