Une supplémentation en chondroïtine réduirait le risque d’infarctus chez les personnes présentant un risque accru de maladie cardiovasculaire. Des doses relativement faibles protègeraient aussi bien que des doses élevées.
L’étude sur la chondroïtine et le risque d’infarctus du myocarde
En 2021, Ramon Mazzucchelli, rhumatologue à l’Hospital Universitario Fundacion Alcorcon en Espagne, a publié dans PLoS One une étude épidémiologique basée sur une base de données médicales espagnole contenant les données de 8 millions d’Espagnols. Mazzuchelli a extrait les dossiers de 23 585 Espagnols ayant subi une crise cardiaque. Il les a comparés aux dossiers de 117 405 Espagnols qui ressemblaient le plus possible au premier groupe, mais qui n’avaient pas subi d’infarctus.

Résultats de l’étude
Ramon Mazuchelli a examiné l’utilisation de suppléments de chondroïtine. Dans le groupe ayant subi un infarctus du myocarde, 0,38 % des espagnols utilisaient de la chondroïtine, contre 0,64 % dans le groupe de contrôle. Mazuchelli a calculé que l’utilisation de la chondroïtine réduisait le risque d’infarctus de 43 %. La supplémentation en glucosamine n’avait eu aucun effet sur l’infarctus du myocarde.


Le tableau ci-dessus montre que la durée d’utilisation de la chondroïtine n’est pas un facteur déterminant. L’effet protecteur de la chondroïtine est apparemment aigu. Cela peut également expliquer pourquoi les Espagnols qui ont déclaré avoir utilisé de la chondroïtine dans le passé étaient à peine moins susceptibles d’avoir une crise cardiaque que ceux qui n’en avaient pas utilisé. Les chercheurs ont également constaté que le dosage utilisé ne semblait pas avoir d’influence. Une dose quotidienne de plus de 800 milligrammes protégeait à peu près aussi bien qu’une dose de moins de 800 milligrammes.
Lorsque les chercheurs ont ventilé leurs données, ils ont constaté que la supplémentation en chondroïtine protégeait à la fois les hommes et les femmes, les personnes âgées de plus de 70 ans et de moins de 70 ans, les utilisateurs d’AINS et ceux qui n’en prenaient pas. Fait remarquable, l’effet protecteur de la chondroïtine n’a été mis en évidence que chez les participants à l’étude présentant un risque accru de maladie cardiovasculaire.

Le mécanisme supposément impliqué
Dans les études animales, la chondroïtine répare les parois endommagées des vaisseaux. Cet effet est si important que l’administration de chondroïtine pourrait même réduire la taille des plaques dans les vaisseaux sanguins, comme le suggère cette étude publiée dans Thrombosis and Haemostasis en 2018.
Conclusion sur l’influence de la chondroïtine
Oui, nous le savons. L’épidémiologie permet de mettre en évidence des associations, mais toutes les associations n’aboutissent pas à une relation de cause à effet. Cela s’applique certainement au type de recherche épidémiologique dont il est question dans ce article.
Note EM: En effet, les risques de biais et d’incertitudes sont largement soulignés par les auteurs, comme le relatent les rédacteurs d’Ergo-log. Je vous ajoute cependant les conclusions des auteurs alors qu’elles ne sont pas données par Ergo-log: « Les résultats de la présente étude confirment l’effet cardioprotecteur du sulfate de chondroïtine observé chez les utilisateurs à court et à long terme, chez les hommes et les femmes, chez les personnes âgées de plus ou moins 70 ans et chez les patients présentant un risque CV intermédiaire ou élevé, alors qu’aucune protection n’est observée chez les personnes présentant un risque CV faible. En revanche, aucun effet de ce type n’est observé avec la glucosamine.«
Cela étant, n’hésitez pas à vous inscrire à la newsletter du blog. Cela ne vous prendra qu’un instant et vous informera de la mise en ligne des nouveaux articles.
Source de l’article: Chondroitin supplementation reduces the risk of myocardial infarction by about forty percent
Source Ergo-log: PLoS One. 2021 Jul 12;16(7):e0253932.
Traduction pour Espace Corps Esprit Forme,
Eric Mallet
La supplémentation en chondroïtine réduirait le risque d’infarctus du myocarde d’environ 40 %
25 - 07
2023
L’étude sur la chondroïtine et le risque d’infarctus du myocarde
En 2021, Ramon Mazzucchelli, rhumatologue à l’Hospital Universitario Fundacion Alcorcon en Espagne, a publié dans PLoS One une étude épidémiologique basée sur une base de données médicales espagnole contenant les données de 8 millions d’Espagnols. Mazzuchelli a extrait les dossiers de 23 585 Espagnols ayant subi une crise cardiaque. Il les a comparés aux dossiers de 117 405 Espagnols qui ressemblaient le plus possible au premier groupe, mais qui n’avaient pas subi d’infarctus.
Résultats de l’étude
Ramon Mazuchelli a examiné l’utilisation de suppléments de chondroïtine. Dans le groupe ayant subi un infarctus du myocarde, 0,38 % des espagnols utilisaient de la chondroïtine, contre 0,64 % dans le groupe de contrôle. Mazuchelli a calculé que l’utilisation de la chondroïtine réduisait le risque d’infarctus de 43 %. La supplémentation en glucosamine n’avait eu aucun effet sur l’infarctus du myocarde.
Le tableau ci-dessus montre que la durée d’utilisation de la chondroïtine n’est pas un facteur déterminant. L’effet protecteur de la chondroïtine est apparemment aigu. Cela peut également expliquer pourquoi les Espagnols qui ont déclaré avoir utilisé de la chondroïtine dans le passé étaient à peine moins susceptibles d’avoir une crise cardiaque que ceux qui n’en avaient pas utilisé. Les chercheurs ont également constaté que le dosage utilisé ne semblait pas avoir d’influence. Une dose quotidienne de plus de 800 milligrammes protégeait à peu près aussi bien qu’une dose de moins de 800 milligrammes.
Lorsque les chercheurs ont ventilé leurs données, ils ont constaté que la supplémentation en chondroïtine protégeait à la fois les hommes et les femmes, les personnes âgées de plus de 70 ans et de moins de 70 ans, les utilisateurs d’AINS et ceux qui n’en prenaient pas. Fait remarquable, l’effet protecteur de la chondroïtine n’a été mis en évidence que chez les participants à l’étude présentant un risque accru de maladie cardiovasculaire.
Le mécanisme supposément impliqué
Dans les études animales, la chondroïtine répare les parois endommagées des vaisseaux. Cet effet est si important que l’administration de chondroïtine pourrait même réduire la taille des plaques dans les vaisseaux sanguins, comme le suggère cette étude publiée dans Thrombosis and Haemostasis en 2018.
Conclusion sur l’influence de la chondroïtine
Oui, nous le savons. L’épidémiologie permet de mettre en évidence des associations, mais toutes les associations n’aboutissent pas à une relation de cause à effet. Cela s’applique certainement au type de recherche épidémiologique dont il est question dans ce article.
Note EM: En effet, les risques de biais et d’incertitudes sont largement soulignés par les auteurs, comme le relatent les rédacteurs d’Ergo-log. Je vous ajoute cependant les conclusions des auteurs alors qu’elles ne sont pas données par Ergo-log: « Les résultats de la présente étude confirment l’effet cardioprotecteur du sulfate de chondroïtine observé chez les utilisateurs à court et à long terme, chez les hommes et les femmes, chez les personnes âgées de plus ou moins 70 ans et chez les patients présentant un risque CV intermédiaire ou élevé, alors qu’aucune protection n’est observée chez les personnes présentant un risque CV faible. En revanche, aucun effet de ce type n’est observé avec la glucosamine.«
Cela étant, n’hésitez pas à vous inscrire à la newsletter du blog. Cela ne vous prendra qu’un instant et vous informera de la mise en ligne des nouveaux articles.
Source de l’article: Chondroitin supplementation reduces the risk of myocardial infarction by about forty percent
Source Ergo-log: PLoS One. 2021 Jul 12;16(7):e0253932.
Traduction pour Espace Corps Esprit Forme,
Eric Mallet