Il y a plus de 15 ans sinon 20, Universal Nutrition sortait leurs tous nouveaux packs dont leur M-Stak avec des extraits végétaux un peu bizarres de méthoxyisoflavone et autres Muira puama ou extraits de Kudzu. En ces temps troublés où j’étais encore une moitié de freluquet, j’avais voulu tester. Pourtant septique en lisant l’étiquette, je ne comprenais pas tout puisque forcément, à l’époque, je n’avais pas le même recul sur l’aspect scientifique des compléments alimentaires. Toujours est-il que j’en avais pris une boite mais je n’avais pas vraiment constaté d’effets fantastiques contrairement à la première fois où j’avais pris de la créatine. Logiquement, j’avais effectivement pris de la masse musculaire et de la force.
Toujours est-il que l’expérience remonte à trop longtemps pour que je m’en souvienne encore précisément. Anecdote dont je me souviens pourtant, c’est que Marco m’avait dit « j’en connais un qui a pris M-Stak et qui a risqué l’hypoglycémie… ». A l’époque, je n’avais pas compris le pourquoi du comment. En relisant l’étiquette aujourd’hui, on comprend mieux: 4-Hydroxisoleucine, acide corosolique, Cinnulin PF (extrait de cannelle), fenugrec et acide alpha lipoïque. Forcément, aujourd’hui, je comprends mieux pourquoi les petites natures n’auraient pas dû prendre leur Methoxy-machin l’estomac vide. Donc, si vous prenez un jour ce genre de complément alimentaire, prenez-le avec votre Big Yam ou/et des céréales. Par contre, si vous prenez l’exemple du M-Stak d’Universal Nutrition, il est assez difficile de dire d’où pourraient venir clairement les effets puisque l’ensemble des composants de cette formule sont divers et nombreux (dont des stimulants avec caféine et théobromine). A priori, les effets supposés produits par ces flavones me semblent bien faibles et la littérature scientifique disponible a tendance à le confirmer. Mais pour l’instant, je vous laisse avec la traduction de l’article d’Ergo-log pour approfondir un peu le sujet. Prenez également en compte que l’étude a été effectuée in vitro, comme le rappelle les chercheurs.
Certains suppléments supposés augmenter les niveaux de testostérone contiennent les isoflavones synthétiques méthoxyisoflavone et ipriflavone. Ces compléments pourraient fonctionner comme le suggère une étude in vitro des chasseurs italiens du dopage, associée à la Federazione Medico Sportiva Italiana. L’article a été publié dans Drug Testing & Analysis. Selon les chercheurs, méthoxyisoflavone et ipriflavone inhibent l’aromatase, l’enzyme qui convertit la testostérone en estradiol.
Ipriflavone et méthoxyisoflavone
Ipriflavone et méthoxyisoflavone sont des isoflavones synthétiques. Ils ont été inventés au siècle dernier par des chimistes d’Europe de l’Est qui souhaitaient fabriquer de nouveaux agents anabolisants en modifiant des isoflavones comme la daidzéine, un phyto-œstrogène du soja.
Ces isoflavones de synthèse ne se sont pas montrés très efficaces en tant que médicament mais elles ont pourtant suivi leur chemin en tant que complément sportif. L’ipriflavone et la méthoxyisoflavone inhibent l’action des enzymes P450 telles que les CYP1A2 et CYP2C9. De là, les Italiens se sont demandé si l’ipriflavone et la méthoxyisoflavone contrecarraient également l’aromatase. Il s’agit de l’enzyme qui convertit la testostérone en estradiol. Tout comme le CYP1A2 et le CYP2C9, l’aromatase est une enzyme P450.
Si tel est le cas, l’ipriflavone et la méthoxyisoflavone pourraient figurer sur une liste des produits dopants, où l’on retrouve également l’anastrozole et le létrozole. Comme vous le savez, les inhibiteurs de l’aromatase peuvent augmenter les niveaux de testostérone, améliorant ainsi les performances physiques.
L’étude sur les phyto-œstrogènes modifiés et leurs effets supposés sur l’aromatase
Les chercheurs ont commencé par mettre la testostérone et l’aromatase dans des éprouvettes. Puis, ils ont cherché à constater si la conversion de la testostérone en estradiol était bloquée en ajoutant de l’ipriflavone, de la méthoxyisoflavone et d’autres substances.
Résultats de l’expérience
L’ipriflavone et la méthoxyisoflavone ont inhibé la formation de l’œstradiol. Les deux substances ont bloqué l’action de l’enzyme aromatase. La daidzéine l’a fait aussi mais dans une bien moindre mesure. L’effet anti-estrogénique de la méthoxyisoflavone et de l’ipriflavone était similaire à celui de l’anastrozole.
Lorsque les Italiens ont calculé le Ki (constante d’inhibition des réactions enzymatiques) de la méthoxyisoflavone et de l’iproflavone sur la base de leurs tests, ils ont constaté qu’il était égal au Ki des inhibiteurs pharmacologiques de l’aromatase.
Conclusion sur la méthoxyisoflavone et l’ipriflavone
« Les résultats obtenus dans notre système de modèles in vitro montrent que, dans la gamme de concentrations considérée, la méthoxyisoflavone et l’ipriflavone ont un potentiel d’inhibition de l’aromatase similaire à celui du formestane, de l’anastrozole et de l’aminoglutéthimide », écrivent les chercheurs. « Ces trois médicaments [sont] utilisés dans le traitement anticancéreux et interdits par l’AMA (Agence Mondiale Antidopage) pour leurs effets sur la stéroïdogenèse. »
« Clairement, les résultats présentés ici ne sont pas suffisants pour exprimer une opinion finale sur l’opportunité d’inclure des isoflavones synthétiques sur la Liste des interdictions de l’AMA car l’ampleur réelle de leurs effets in vivo serait certainement modulée par leurs propriétés pharmacocinétiques, et notamment par leur faible biodisponibilité. »
« Néanmoins, nous pensons que leur surveillance pourrait encore être utile pour l’analyse du contrôle du dopage, compte tenu également des fortes doses recommandées pour les isoflavones de synthèse dans les compléments alimentaires. »
Source de l’article: Methoxyisoflavone and ipriflavone are aromatase inhibitors
Source Ergo-log: Drug Test Anal. 2019 Feb;11(2):208-14.
Traduction pour Espace Corps Esprit Forme,
Eric Mallet
Methoxyisoflavone et ipriflavone seraient des inhibiteurs de l’aromatase
07 - 04
2019
Il y a plus de 15 ans sinon 20, Universal Nutrition sortait leurs tous nouveaux packs dont leur M-Stak avec des extraits végétaux un peu bizarres de méthoxyisoflavone et autres Muira puama ou extraits de Kudzu. En ces temps troublés où j’étais encore une moitié de freluquet, j’avais voulu tester. Pourtant septique en lisant l’étiquette, je ne comprenais pas tout puisque forcément, à l’époque, je n’avais pas le même recul sur l’aspect scientifique des compléments alimentaires. Toujours est-il que j’en avais pris une boite mais je n’avais pas vraiment constaté d’effets fantastiques contrairement à la première fois où j’avais pris de la créatine. Logiquement, j’avais effectivement pris de la masse musculaire et de la force.
Toujours est-il que l’expérience remonte à trop longtemps pour que je m’en souvienne encore précisément. Anecdote dont je me souviens pourtant, c’est que Marco m’avait dit « j’en connais un qui a pris M-Stak et qui a risqué l’hypoglycémie… ». A l’époque, je n’avais pas compris le pourquoi du comment. En relisant l’étiquette aujourd’hui, on comprend mieux: 4-Hydroxisoleucine, acide corosolique, Cinnulin PF (extrait de cannelle), fenugrec et acide alpha lipoïque. Forcément, aujourd’hui, je comprends mieux pourquoi les petites natures n’auraient pas dû prendre leur Methoxy-machin l’estomac vide. Donc, si vous prenez un jour ce genre de complément alimentaire, prenez-le avec votre Big Yam ou/et des céréales. Par contre, si vous prenez l’exemple du M-Stak d’Universal Nutrition, il est assez difficile de dire d’où pourraient venir clairement les effets puisque l’ensemble des composants de cette formule sont divers et nombreux (dont des stimulants avec caféine et théobromine). A priori, les effets supposés produits par ces flavones me semblent bien faibles et la littérature scientifique disponible a tendance à le confirmer. Mais pour l’instant, je vous laisse avec la traduction de l’article d’Ergo-log pour approfondir un peu le sujet. Prenez également en compte que l’étude a été effectuée in vitro, comme le rappelle les chercheurs.
Certains suppléments supposés augmenter les niveaux de testostérone contiennent les isoflavones synthétiques méthoxyisoflavone et ipriflavone. Ces compléments pourraient fonctionner comme le suggère une étude in vitro des chasseurs italiens du dopage, associée à la Federazione Medico Sportiva Italiana. L’article a été publié dans Drug Testing & Analysis. Selon les chercheurs, méthoxyisoflavone et ipriflavone inhibent l’aromatase, l’enzyme qui convertit la testostérone en estradiol.
Ipriflavone et méthoxyisoflavone
Ipriflavone et méthoxyisoflavone sont des isoflavones synthétiques. Ils ont été inventés au siècle dernier par des chimistes d’Europe de l’Est qui souhaitaient fabriquer de nouveaux agents anabolisants en modifiant des isoflavones comme la daidzéine, un phyto-œstrogène du soja.
Ces isoflavones de synthèse ne se sont pas montrés très efficaces en tant que médicament mais elles ont pourtant suivi leur chemin en tant que complément sportif. L’ipriflavone et la méthoxyisoflavone inhibent l’action des enzymes P450 telles que les CYP1A2 et CYP2C9. De là, les Italiens se sont demandé si l’ipriflavone et la méthoxyisoflavone contrecarraient également l’aromatase. Il s’agit de l’enzyme qui convertit la testostérone en estradiol. Tout comme le CYP1A2 et le CYP2C9, l’aromatase est une enzyme P450.
Si tel est le cas, l’ipriflavone et la méthoxyisoflavone pourraient figurer sur une liste des produits dopants, où l’on retrouve également l’anastrozole et le létrozole. Comme vous le savez, les inhibiteurs de l’aromatase peuvent augmenter les niveaux de testostérone, améliorant ainsi les performances physiques.
L’étude sur les phyto-œstrogènes modifiés et leurs effets supposés sur l’aromatase
Les chercheurs ont commencé par mettre la testostérone et l’aromatase dans des éprouvettes. Puis, ils ont cherché à constater si la conversion de la testostérone en estradiol était bloquée en ajoutant de l’ipriflavone, de la méthoxyisoflavone et d’autres substances.
Résultats de l’expérience
L’ipriflavone et la méthoxyisoflavone ont inhibé la formation de l’œstradiol. Les deux substances ont bloqué l’action de l’enzyme aromatase. La daidzéine l’a fait aussi mais dans une bien moindre mesure. L’effet anti-estrogénique de la méthoxyisoflavone et de l’ipriflavone était similaire à celui de l’anastrozole.
Lorsque les Italiens ont calculé le Ki (constante d’inhibition des réactions enzymatiques) de la méthoxyisoflavone et de l’iproflavone sur la base de leurs tests, ils ont constaté qu’il était égal au Ki des inhibiteurs pharmacologiques de l’aromatase.
Conclusion sur la méthoxyisoflavone et l’ipriflavone
« Les résultats obtenus dans notre système de modèles in vitro montrent que, dans la gamme de concentrations considérée, la méthoxyisoflavone et l’ipriflavone ont un potentiel d’inhibition de l’aromatase similaire à celui du formestane, de l’anastrozole et de l’aminoglutéthimide », écrivent les chercheurs. « Ces trois médicaments [sont] utilisés dans le traitement anticancéreux et interdits par l’AMA (Agence Mondiale Antidopage) pour leurs effets sur la stéroïdogenèse. »
« Clairement, les résultats présentés ici ne sont pas suffisants pour exprimer une opinion finale sur l’opportunité d’inclure des isoflavones synthétiques sur la Liste des interdictions de l’AMA car l’ampleur réelle de leurs effets in vivo serait certainement modulée par leurs propriétés pharmacocinétiques, et notamment par leur faible biodisponibilité. »
« Néanmoins, nous pensons que leur surveillance pourrait encore être utile pour l’analyse du contrôle du dopage, compte tenu également des fortes doses recommandées pour les isoflavones de synthèse dans les compléments alimentaires. »
Source de l’article: Methoxyisoflavone and ipriflavone are aromatase inhibitors
Source Ergo-log: Drug Test Anal. 2019 Feb;11(2):208-14.
Traduction pour Espace Corps Esprit Forme,
Eric Mallet