Le propionate de testostérone peut engendrer des effets musculaires permanents, comme le confirme l’étude sur l’animal

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Structure des fibres musculairesC’est peut-être une bonne nouvelle pour les bodybuilders chimiques qui voudraient changer leur mode de vie et s’affranchir des stéroïdes mais qui ont peur de perdre les muscles qu’ils ont si soigneusement gagnés. Des chercheurs de l’Université d’Oslo en Norvège ont réalisé des tests avec des souris et ont découvert qu’une quantité considérable de l’effet de l’administration de testostérone sur le tissu musculaire est permanente.

Le muscle est pourvu d’une mémoire sur la force et la masse déjà gagnées

Les athlètes qui ont réussi à – disons – faire six reps avec 120 kg, et qui n’ont plus touché une barre en dix ans vont probablement perdre presque toute la masse musculaire qu’ils ont constituée. Mais s’ils reprennent l’entraînement, ils reprendront leur masse perdue et leur force musculaire en un rien de temps. Le phénomène est appelé «mémoire musculaire».

En 2010, les Norvégiens ont publié une étude sur l’animal dans la revue PNAS dans laquelle ils ont décrit comment fonctionne la mémoire musculaire. [Proc Natl Acad Sci US A. 2010 Août 24; 107 (34) :15111-6.] Nous avons emprunté la figure ci-dessous à partir de la publication.

Hypertrophie musculaire

Si vous entraînez vos muscles, les fibres absorbent davantage de cellules souches. Ces cellules souches se développent alors en cellules musculaires adultes dans les muscles. L’augmentation du nombre de cellules musculaires dans vos fibres rendra vos muscles plus forts et plus gros. Si vous arrêtez l’entraînement, ces mêmes cellules du muscle deviendront plus petites, mais les cellules supplémentaires seront toujours présentes dans vos muscles.

Les stéroïdes anabolisants comme la testostérone produiraient des gains des années après l’arrêt de la prise

Testostérone structure moléculaireEn 2010, les Norvégiens ont conclu que les athlètes des sports de force peuvent continuer à tirer profit de leur force musculaire lorsqu’il vieillissent. En outre, les chercheurs soupçonnent les utilisateurs de stéroïdes à continuer de tirer profit des cures qu’ils ont prises pendant plusieurs années après l’arrêt.

« Il a été démontré que les stéroïdes anabolisants augmentent le nombre de noyaux cellulaires« , écrivent les chercheurs. « Ainsi, les avantages de l’utilisation de stéroïdes peuvent être permanents et devraient avoir des conséquences sur le temps d’exclusion après une infraction relative au dopage. »

C’est peut-être une bonne nouvelle pour les bodybuilders dopés qui voudraient changer pour un mode de vie sans stéroïdes mais qui ont peur de perdre les muscles qu’ils ont si méticuleusement augmentés en masse. L’étude réalisée sur des animaux par des chercheurs de l’Université d’Oslo en Norvège et qui sera bientôt publiée dans le Journal of Physiology montre que les Norvégiens étaient sur la bonne voie en 2010. Au cours de leur nouvelle étude, les chercheurs ont implanté un dispositif libérant du propionate de testostérone chez la souris. De fait, il y avait beaucoup plus de testostérone circulant dans le corps des animaux pour une période de deux semaines que dans les corps des souris du groupe de contrôle – ces dernières avait reçu un implant qui ne contenait pas de substances actives.

En raison du niveau de testostérone augmenté, le nombre de cellules musculaires dans les fibres des souris du groupe de la testostérone a augmenté de 66%. Leurs fibres musculaires sont devenus 77% plus épaisses.

Testostérone et hypertrophie musculaire

Après quatorze jours, les chercheurs ont arrêté l’administration de propionate de testostérone. Le nombre de cellules dans les fibres des souris est resté le même mais les dimensions des fibres musculaires a diminué. Après une période de trois mois, les chercheurs ont forcé les souris à exercer leurs muscles plus que la normale durant une période de six jours. Les muscles des souris qui avaient reçu de la testostérone ont grossi plus vite que ceux des souris de l’autre groupe.

Les effets produits par les substances dopantes pourraient être permanents

«Nos données montrent qu’au moins chez la souris, un simple épisode d’utilisation de testostérone peut concentrer une quantité durable d’un excès de cellules musculaires et une capacité accrue persistante à regagner de la masse musculaire par des exercices de résistance en l’absence d’une nouvelle exposition aux stéroïdes » comme l’écrivent les Norvégiens. « Ainsi, les avantages de l’abus de substances dopantes, même épisodiques pourraient être de longue durée si elle ne sont pas permanentes chez les athlètes. Nos données suggèrent que le Code mondial antidopage appelant à seulement deux ans de suspension après une condamnation pour l’utilisation de stéroïdes puisse être reconsidéré. »

L’étude a été financée en partie par la lutte contre le dopage en Norvège et par la WADA (World Anti-Doping Agency).

Note EM: A priori, on pouvait se douter de tels résultats, sachant que la testostérone « programme » les cellules souches à devenir des cellules musculaires et rien d’autre, sans oublier la libération indirectement associée de la somatropine à la sécrétion ou à la présence de l’hormone mâle et donc, à l’augmentation probable du métabolisme des facteurs de croissance tels que l’IGF 1. Finalement, les données scientifiques se croisent et se recoupent logiquement. En toute bonne logique, un sportif ayant réalisé ne serait-ce qu’une seule cure de stéroïdes ou d’IGF1, MGF et compagnie… devrait être exclu à vie car susceptible de bénéficier à long termes des avantages procurés par les substances dopantes en question.

Source de l’article: Testostérone propionate can have permanent effect on muscles, says animal study

Source Ergo-log: J Physiol. 2013 Oct 28. [Epub ahead of print].

Traduction pour Espace Corps Esprit Forme,

Eric Mallet

A propos de l'auteur

Passionné et pratiquant de la musculation depuis près de 28 ans, je me suis toujours intéressé au développement des ergogènes et de la nutrition sportive. Diplômé des universités Lille 3 et Paris 7, je travaille actuellement sur la rédaction de plusieurs ouvrages dont la sublimation par la culture physique et la musculation sur le plan psychanalytique. Consultant dans le domaine des compléments alimentaires, j'accompagne les entreprises dans le développement de leur stratégie de vente et de communication en matière de nutrition sportive. Espace Corps Esprit Forme est à considérer comme un blog de vulgarisation scientifique, destiné à aider les athlètes tout en leurs donnant des informations scientifiques utiles à leur pratique des sports de force.

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