07 - 08
2013
L’hespérétine est un flavonoïde antioxydant présent dans les agrumes – en particulier dans la peau de ces fruits. Les nutritionnistes de l’Université chinoise de Hong Kong ont découvert que ce métabolite secondaire réduisait l’effet de l’enzyme aromatase, et donc, qu’il réduirait la conversion de la testostérone en estradiol. Mais pour ce faire, vous auriez besoin d’une dose élevée de cet antioxydant. Mais fort heureusement, les chercheurs chinois ont découvert quelques autres flavonoïdes communs qui présentent eux aussi un effet anti-oestrogénique assez fort.
Certains flavonoïdes comme l’hespérétine sont connus pour bloquer l’action des enzymes
Les flavonoïdes inhibent le fonctionnement des enzymes. Quelles enzymes ils affectent dépend surtout de la structure du flavonoïde. Parce que notre alimentation contient beaucoup de flavonoïdes et que vous pouvez en ingérer des centaines de milligrammes par jour sans problèmes, les nutritionnistes et les fabricants de suppléments sont très intéressés par ce groupe de nutriments antioxydants. C’est aussi parce qu’il y a quelques enzymes dans notre corps que nous serions heureux de savoir un peu moins efficaces dans certains cas.
L’aromatase est l’une de ces enzymes. Pour les femmes ayant un risque élevé de cancer du sein, mais aussi pour certains athlètes du bodybuilding et à des fins esthétiques, un supplément ou ‘superfood‘ capable d’inhiber l’aromatase serait une aubaine. Les chercheurs ont étudié trois composants des flavonoïdes que les fabricants pourraient être en mesure d’associer à un inhibiteur naturel de l’aromatase: l’hespérétine [HSP], la naringénine [NGN] [retrouvé dans les agrumes] et l’apigénine [APG] [retrouvé dans le persil].
Une expérience sur l’influence supposée des flavonoïdes sur les cellules du cancer du sein
Lorsque les chercheurs chinois ont mélangé des cellules du cancer du sein productrices de l’aromatase dans un tube à essai avec différentes concentrations d’hespérétine, de naringénine et d’apigénine, ils ont observé que les trois flavonoïdes étaient capables d’inhiber la production d’aromatase. L’hespérétine était le moins efficace alors que l’apigénine s’est montré plus performante.
Les chercheurs ont ensuite implanté des cellules de cancer du sein chez la souris. Pour stimuler la croissance des cellules, la plupart des souris ont reçu une injection d’androsténédione [AD] tous les deux jours. L’androsténédione est un précurseur de la testostérone, qui se transforme aussi facilement que la testostérone en estradiol.
Chez les souris qui ont reçu des aliments contenant 5000 mg par kg de flavonoïdes, les tumeurs ont augmenté moins vite. L’Hespérétine en particulier, s’est avéré être un bon inhibiteur de tumeurs, ce qui explique pourquoi les chercheurs se sont concentrés sur cette substance au cours de leur étude.
Les souris qui avaient reçu de l’hespérétine dans leur nourriture présentaient une plus faible concentration d’estradiol dans le sang. Les aliments contenant 1 mg par kg d’hespérétine fonctionnait tout aussi bien que la nourriture qui en contenait 5 mg par kg.
Si vous convertissez ces chiffres en rapports humains, l’équivalent serait d’environ un gramme et demi d’hespérétine par jour pour réduire le taux d’estradiol. C’est vraiment beaucoup.
Mais quelle quantité d’apigénine serait nécessaire pour obtenir le même effet ?
Source Ergo-log: Hesperetin is an anti-estrogen
Source de l’article: J Nutr Biochem. 2012 Oct;23(10):1230-7.
Note EM : L’hespérétine est un hétéroside de l’hespéridine, un flavone un peu plus connu que le premier d’entre eux et qui a servi à l’étude scientifique.
Eric Mallet
2 Commentaires
Bonjour,
Votre question à la fin de votre article est très pertinente. Mais quelle quantité d’apigénine serait nécessaire pour obtenir le même effet ?
Je m’intéresse beaucoup à l’apigénine concernant son action anti aromatase mais il y a très peu d’études sur ce point concernant ce composé. il est difficile alors de savoir la quantité efficace. certains fabricants commencent à l’utiliser dans leurs formules multi à 5 à 25 mg mais on le trouve rarement en complément seul.
Bonjour David,
Je pense que Swanson propose un complément d’apigénine mais l’origine des matières premières est certainement chinoise, donc méfiance. A priori, je pense qu’un chiffre de 100 à 400 mg minimum d’apigénine pourrait donner un début de résultat mais il est plus probable qu’il faudrait l’associer à d’autres molécules comme l’acide ursolique, maslinique ou la tomatidine.
Sportivement,
Eric Mallet