28 - 03
2021
Le xanthohumol, un flavonoïde et phytochimique présent dans le houblon et la bière, pourrait avoir un effet de prolongation de la vie. Du moins, c’est ce que suggère une étude sur l’animal publiée par des chercheurs de l’Université Rajabhat d’Ubon Ratchathani en Thaïlande dans Comparative Biochemistry and Physiology, Part C.
L’étude sur le xanthohumol du houblon
Les chercheurs ont réalisé des expériences avec la mouche à fruits Drosophilia melanogaster. Ils ont exposé les mouches à différentes concentrations de xanthohumol et ont ensuite mesuré leur durée de vie.
Le xanthohumol est un flavonoïde très présent dans le houblon et la bière qui en contient d’ailleurs beaucoup moins. Il présenterait un faible effet œstrogénique et anti-œstrogénique. Le xanthohumol peut être métabolisé en isoxanthohumol et en 8-prénylnaringénine. Dans l’organisme, l’enzyme CYP1A2 est responsable de cette dernière conversion.
La 8-Prenylnaringénine serait le phytoœstrogène naturel le plus actif de notre alimentation. La 8-prénylnaringénine est présente dans le houblon en petites quantités, et parfois en quantités encore plus faibles dans la bière. L’éventuel effet œstrogénique du houblon et de la bière est le résultat du métabolisme du xanthomumol en 8-prénylnaringénine.
La CYP1A2 est donc nécessaire pour cette conversion. Cette enzyme désactive également la caféine. Plus vous êtes résistant à la caféine, plus les aliments et les compléments contenant du xanthomumol sont susceptibles d’avoir des effets œstrogéniques.
Résultats de l’étude sur les antioxydants du houblon
Le xanthohumol [XN] a prolongé la durée de vie moyenne des mouches à fruits de 15 % en moyenne. Les mouches qui n’ont pas reçu de xanthohumol ont vécu jusqu’à 90 jours maximum. Si les chercheurs ont ajouté du xanthohumol à leur milieu, la durée de vie maximale est passée à 94-98 jours.
L’effet de prolongation de la vie du xanthohumol est devenu plus évident lorsque les chercheurs ont également ajouté des substances nocives au milieu. Le tableau ci-dessus représente des mouches à fruits exposées à du peroxyde d’hydrogène, des radicaux libres. Dans des expériences similaires, les chercheurs ont pu montrer que le xanthohumol rendait les mouches plus résistantes aux facteurs de stress tels que le froid, la chaleur, l’acide acétique et la famine.
Le mécanisme impliqué dans l’effet protecteur du xanthohumol
Le xanthohumol stimule la production d’enzymes protectrices naturelles. Les chercheurs ont constaté une augmentation des concentrations de SOD1 et 2 et de la catalase (enzymes antioxydantes cellulaires) chez les mouches qui avaient reçu du xanthohumol.
Source de l’article: Xanthohumol, a life extender in hops and beer
Source Ergo-log: Comp Biochem Physiol C Toxicol Pharmacol. 2021 Feb 4;244:108994.
Note EM: Selon la recherche, cet antioxydant du houblon (flavonoïde de type chalcone) mettrait une grosse carotte au resvératrol en terme de potentiel antioxydant. Le resvératrol (et ses proches dérivés comme le trans-ptérostilbène) sont pourtant connus comme faisant partie des antioxydants les plus protecteurs. Disons que son potentiel anti-oxydatif est exceptionnel et rarement rencontré dans la nature. En effet, selon la recherche, il serait près de 200 fois plus efficace que le resvératrol, le plaçant très loin devant la plupart des autres antioxydants généreusement fourni par la nature, même devant le thé vert. A l’heure actuelle, sa présence n’est connue que dans les fleurs du houblon. La recherche a mis en évidence ses effets positifs sur le taux de cholestérol sanguin HDL mais aussi sur le stress et les troubles de santé liés à la ménopause chez les femmes, parmi d’autres. Retenez aussi que cet article n’est pas une excuse pour boire de la bière plus que de raison. Sa présence dans cette boisson est d’ailleurs très faible. L’expérience relatée ci-dessous a effectivement été effectuée chez des mouches, il n’en reste pas moins vrai que le xanthohumol est peut-être aussi l’antioxydant de référence pour l’être humain. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à jetez un œil sur les éléments de bibliographie donnés ci-dessous.
Eric Mallet
Références bibliographiques
- Ceh, B., Kac, M., Kosir, I.J., Abram, V., 2007. Relationships between xanthohumol and polyphenol content in hop leaves and hop cones with regard to water supply and cultivar. International Journal of Molecular Sciences 8, 989-1000.
- Miranda, C.L., Stevens, J.F., Helmrich, A., Henderson, M.C., Rodriguez, R.J., Yang, Y.H., Deinzer, M.L., Barnes, D.W., Buhler, D.R., Antiproliferative and cytotoxic effects of prenylated flavonoids from hops (Humulus lupulus) in human cancer cell lines. Food and Chemical Toxicology 1999 37, 271-285.
- Milligan SR, Kalita JC, et al. Identification of a potent phytoestrogen in hops (Humulus lupulus L.) and beer. J Clin Endocrinol Metab 1999 Jun;84(6):2249-52.
- Stevens, J.F., Page, J.E., 2004. Xanthohumol and related prenylflavonoids from hops and beer: to your good health! Phytochemistry 65, 1317-1330.
3 Commentaires
L effet œstrogènique est gênant, nous sommes déjà telement bombarder de mimétique œstrogènes, faudrais surtout pas en rajouter.
Non, cet effet supposé est minime et peu significatif. Pour rappel, les articles d’Ergo-log sont des résumés qui vont à l’essentiel mais les arguments ne sont pas totalement développés par soucis de synthèse. Pour des informations plus complètes, reportez-vous à la source de l’article, donné dans chacun d’entre-eux après la mention « Source Ergo-log ».
Sportivement,
Eric Mallet
Le houblon a un effet anaphrodisiaque non négligeable, il faut aussi le prendre en compte…